Renault investit dans la régionalisation
...journée ne pouvait pas mieux tomber. Renault a organisé son dernier atelier sécurité quelques jours seulement après que le ministre de l'Ecologie chargé de la sécurité routière a annoncé que le nombre de tués sur les routes avait augmenté entre mars 2007 et mars 2008. Une étude avait révélé auparavant que le comportement au volant des Français s'était dégradé en 2007 (voir JA n°1041). Bref, le constructeur n'a eu aucun problème à capter son auditoire lors de cette journée. "Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, environ 1,2 million de personnes sont tuées chaque année dans le monde sur les routes, a rappelé Jean-Yves Le Coz, le directeur de la politique sécurité et projets avancés du groupe Renault. Et si rien n'est fait dans les 20 prochaines années, ce chiffre pourrait augmenter de 65 % pour devenir la troisième cause de mortalité dans le monde à l'horizon 2020." Les constructeurs ont donc intérêt à poursuivre leurs efforts en matière de sécurité s'ils ne souhaitent pas rapidement être accusés de tous les maux (pollution, déforestation, mortalité…). Et ce, même si des études montrent que les accidents de la route impliquent une erreur humaine à 80 %. Renault ne compte en tout cas pas baisser la garde, bien au contraire…
Russie et Amérique Latine
Le constructeur compte continuer à investir massivement dans le domaine de la recherche et développement lié à la sécurité en 2008 (100 ME), mais aussi mettre en place des équipes d'accidentologie en Inde et au Maroc (en cours de constitution, elles viendront s'ajouter à une équipe récemment mise en place en Roumanie). "Ses membres seront chargés d'étudier les typologies d'accidents recensés dans chacune de ces zones géographiques, sur le modèle de ceux officiant au sein du Laboratoire d'Accidentologie et de Biomécanique (LAB)", précise Jean-Yves Le Coz. Les données qu'ils collecteront n'en seront pas moins appelées à impacter à la fois l'activité et l'offre du constructeur : Renault souhaite en effet que chacun de ses marchés dispose désormais de technologies de sécurité véritablement adaptées à leurs spécificités. "Certains marchés ont peut-être plus besoin que d'autres de disposer de véhicules équipés en série de systèmes d'Assistance au Freinage d'Urgence (AFU)", illustre le directeur de la politique sécurité et projets avancés de Renault. Une chose est sûre. La marque au losange mise vraiment sur cette stratégie : elle envisage déjà d'installer des équipes d'accidentologie en Russie et en Amérique Latine (Brésil ou Mexique). Et elles devront s'accaparer plutôt rapidement de toutes les technologies et démarches sécuritaires déjà proposées et mises en place par Renault.
Généralisation de l'anti-sous-marinage
Tout d'abord, les technologies que le constructeur propose au niveau de la seule aide à la conduite sont nombreuses. Elles incluent entre autres l'AFU (aide au freinage d'urgence), l'ESC (contrôle de stabilité avec contrôle de sous virage), l'ASR (système antipatinage actif), l'EBV (répartiteur électronique de freinage) et l'ABS (système antiblocage devenu obligatoire dans l'Hexagone). "Si l'AFU et l'ESC étaient généralisés à l'ensemble du parc auto en Europe, il pourrait y avoir de 10 à 20 % de tués en moins sur les routes", relève Jean-Yves Le Coz, la marque ayant déjà décidé de proposer l'AFU sur l'ensemble de ses gammes, tant VP que VU. Les équipements dédiés à l'anticipation des risques ou à la protection des passagers sont quant à eux pléthores, certains étant même systématiquement installés. "Les limiteurs/ régulateurs de vitesse équipent aujourd'hui les deux tiers de notre gamme dans l'Hexagone, illustre le directeur de la politique sécurité et projets avancés du groupe Renault. Tous nos véhicules sont par ailleurs systématiquement équipés d'une alarme visuelle et sonore de non-port de la ceinture et d'un système dit anti-sous-marinage, une solution qui permet aux conducteurs et passagers de ne pas glisser sous la ceinture de sécurité en cas d'impacts. Leurs bassins sont donc mieux protégés." Concernant la sécurité des enfants, le constructeur a choisi de doter l'ensemble de ses véhicules de points d'ancrages dits Isofix dès 1998, ces systèmes de fixation pour sièges bébé ou enfants n'étant obligatoire que depuis 2006 dans l'Hexagone. Une décision qui ne l'empêche pas aussi d'investir dans des programmes de sensibilisation (voir encadré). "La sécurité est une exigence de tous les instants chez Renault", conclut Jean-Yves Le Coz.
ZOOMDes kits et un concours |
Photo : Jean-Yves Le Coz, directeur de la politique sécurité et projets avancés du groupe Renault.
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