Renault garde son avance en matière de véhicule électrique
Toujours aussi difficile de communiquer sur des prévisions de marché en France ou en Europe sur le véhicule électrique. Les constructeurs automobiles ont appris à marcher sur des œufs en matière de pronostics. Les primes gouvernementales, les aides à l’installation de bornes de recharge compliquent les prévisions et plus généralement les progressions des marchés.
Mais, pour Renault, leader du véhicule électrique en Europe, la prudence ne minimise pas la satisfaction. "En France, le marché du véhicule électrique progresse de 13 %, mais la moyenne européenne s’établit plutôt autour d’une hausse de 45 %. Néanmoins, la France reste le deuxième marché du véhicule électrique en Europe, derrière la Norvège, explique Eric Feunteun, directeur du programme véhicule électrique chez Renault. Depuis la commercialisation de la nouvelle batterie qui dispose d’une autonomie de 300 km en réel, nous avons enregistré une très forte accélération des immatriculations (+ 50 %), mais surtout un doublement des commandes qui amène des délais de livraison plus longs désormais et qui peuvent atteindre quatre mois." Ces livraisons viendront ainsi booster les immatriculations de ce premier semestre 2018.
Pour 2017, Renault avance près de 35 500 ventes de véhicules électriques, dont 18 500 en France, 4 800 en Allemagne, 2 700 en Norvège, 1 700 en Espagne, 1 500 en Autriche et 1 310 au Royaume-Uni.
Développement en Chine et en Inde
Après un déploiement en France et en Europe, la gamme électrique, qui se compose de quatre modèles (Zoé, Kangoo, Master, mais aussi Twizy), est amenée à évoluer notamment pour accompagner le développement du véhicule électrique en Chine et en Inde. "Nous avons la chance dans le groupe de maîtriser deux savoir-faire : les véhicules de gamme Entry et le véhicule électrique. Nous avons même huit ans d’avance pour notre expérience en matière de véhicule électrique. La Chine, notamment grâce à des véhicules du segment A, sera un marché essentiel avec des immatriculations de près de 400 000 véhicules full électriques en 2017. Mais cette expérience servira également dans d’autres régions. Le gouvernement indien a initié une véritable politique de décarbonisation du parc automobile. Le Brésil viendra ensuite", avance Eric Feunteun.
Le constructeur a notamment évoqué, en marge de ses résultats commerciaux pour 2017, le lancement d’ici à 2022 d’un véhicule électrique baptisé "Kwid" en Inde, accessible dès 6 000 €. A cet horizon, la gamme passera à huit modèles. L'extension va donc démarrer vers les plus petits segments (pour répondre en premier lieu aux exigences de la Chine) pour s'étendre au fur et à mesure vers le segment C. "Cela voudra dire que nous aurons alors trouvé la bonne équation technologique pour proposer des batteries dotées d'une autonomie suffisamment importante sur des catégories de voitures familiales", ajoute le directeur du programme VE de Renault.
Convergence technologique pour l'Alliance
Lors de l’annonce du plan Drive The Future, le 6 octobre 2017, une convergence technologique entre les Renault et Nissan a ainsi été évoquée.
De même, un des premiers investissements réalisés par le fonds Alliance Venture constitué de Renault, Nissan et Mitsubishi concerne l'acquisition de Ionic Materials.
"Vous avez pu remarquer également que le groupe a annoncé un investissement dans l’acquisition de cette entreprise américaine spécialisée dans les batteries à l’état solide qui peuvent représenter une sérieuse alternative à la génération de batteries lithium-ion", précise le directeur du programme VE de Renault.
Au-delà des avancées technologiques et du formidable coup de pouce apporté aux constructeurs pour respecter la norme européenne de 95g d'émission de gaz carbonique de leur gamme, le véhicule électrique reste également un formidable champ d'expérimentation, y compris en matière de distribution.
Ainsi, en Norvège, la marque teste un point de vente dédié à la gamme électrique. "Dans l'esprit, le véhicule électrique fait partie intégrante de la marque Renault et pas question de le dissocier des autres. Mais c'est aussi l'occasion de tester des points de vente plus petits, plus spécialisés, avec une logique différente, où les vendeurs sont plus proches de conseillers que de commerciaux pour changer la relation avec le client", avance Eric Feunteun.
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