Renault EZ-GO fait sensation à Genève
Forte impression. Ce 6 mars, à Genève, Renault a levé le voile sur EZ-GO, son quatrième concept-car de l'ère autonome, qui préfigure l'avènement des robots-taxis dans les métropoles mondiales. Un projet futuriste qui n'a pas manqué de faire forte impression puisqu'il matérialise les ambitions du constructeur de s'inscrire dans de nouveaux modèles économiques, à la marge, dès 2022, comme l'a souligné Christian Ledoux, le directeur des services de mobilité de l'Alliance.
Après les thèmes Love au Mondial 2016 (concept Trezor), Play à Shanghai 2017 (R.S 2027 Vision), Wisdom à Francfort 2018 (Symbioz), Renault présente donc à Genève le quatrième chapitre, Work avec EZ-GO. Trois autres déclinaisons du concept de la thématique Work verront le jour cette année, notamment à Paris. Le constructeur y voit la combinaison entre un véhicule autonome et un service de mobilité, autrement dit une pièce de l’écosystème des villes intelligentes, dans l'optique des révolutions menées par les autorités publiques, les municipalités et le secteur privé.
"Une vision idéalisée de la technologie"
"C'est assez rare d'avoir l'occasion de concevoir une nouvelle voiture. J'ai été assez choqué et mal à l'aise devant la première maquette, raconte au Journal de l'Automobile Laurens van den Acker, le patron du design de Renault. Ce qui est le signe de réussite d'un concept qui va assez loin." Et le moins que l'on puisse dire à propos de l'EZ-GO est que ce véhicule ne s'apparente en rien à ce que l'on a déjà vu dans le paysage automobile. Il casse sans retenue les codes traditionnels de l'automobile du 20e siècle.
"Nous avons eu une vision idéalisée de la technologie avec le concept EZ-GO", témoignait au Journal de l'Automobile Stéphane Janin, le directeur du design des concept-cars de Renault, rencontré en amont du salon suisse. "Le réflexe des constructeurs, lorsqu'ils imaginent un concept, c'est de retirer simplement le volant, sans changer l'habitacle. Or, sans volant, nous pouvons réaliser des choses plus intéressantes, comme l'accès à bord." A titre de meilleur exemple, l'embarquement, donc : dans l'EZ-GO, les passagers se placent derrière le véhicule, qui ouvre le hayon suffisamment haut pour y accéder en marchant naturellement.
Au départ, le défi des designers consistait à intégrer les notions de circulation à faible vitesse en milieu urbain, à proposer une capacité de transport de six personnes dans un véhicule inspiré des objets iconiques comme les taxis new-yorkais ou londoniens, à recourir à l'électromobilité et l'automatisation de la conduite et, enfin, à le rendre presque invisible, contrairement aux bus. Au final, EZ-GO tient sur une longueur de 5,20 m pour une hauteur de 1,60 m (1,80 m hayon ouvert) et une largeur de 2,20 m, le tout cerclé d'une large surface vitrée "qui laisse circuler la lumière dans la ville".
Un lieu public cosy
Ce robot-taxi défend l'idée de la mobilité pour tous, selon Renault, à l'instar de ce mode d'accès par une rampe, qui pourrait être associée à un quai spécifique en voirie et doit garantir une facilité d'utilisation par le plus grand nombre, dont les personnes âgées et à mobilité réduite. "Nous ne sommes pas partis d'un concept automobile, mais réellement d'un vaste salon. EZ-GO se rapproche plus d'un lieu public et cosy que d'un moyen de transport en commun qui a toujours une connotation moins valorisante pour les consommateurs", décrit Stéphane Janin. D'où la disposition en "U" des sièges sur un sol en bois de type haussmannien.
Nouveaux matériaux et nouvelle conception, avec des modules interchangeables pour les besoins d'entretien d'un véhicule partagé, tel a été le choix des designers. Point d'écran en revanche dans l'EZ-GO pour agrémenter des trajets de dix à quinze minutes ou 5 à 10 km en moyenne. "Nous avons discuté avec Uber et Waymo, rapporte Laurens van den Acker, il apparaît que les clients des services de mobilité restent focalisés sur leur smartphone."
Il n'a rien d'une maquette. Le concept EZ-GO roule vraiment. Il profite de l'expérience engrangée par les Renault Zoé du programme de recherche et développement Mobility Open Plateform, orchestré à Rouen et Paris-Saclay. Selon les cadres de l'Alliance, la technologie de base pourra être réexploitée par Nissan et Mitsubishi, mais les codes stylistiques du concept présent à Genève appartiennent bien à Renault, qui souhaite sonder le public sur un produit dont la mission première sera de plaire au plus grand monde. N'oublions pas que les études montrent, aujourd'hui, que la marque aura son importance dans le choix d'un service de mobilité partagée.
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