Renault et ses 1000 Mégane Scoop
Le programme Scoop est à un tournant. Renault vient d'annoncer son intention de fournir une flotte de 1000 exemplaires de Mégane pour le bien d'une expérimentation à grande échelle. Il s'agira de valider les technologies de communication avec les autres véhicules (V2V) et les infrastructures (V2X), dans le cadre du projet soutenu par le Gouvernement et qui compte par ailleurs PSA parmi les contributeurs.
Les Mégane engagées dans le pilote Scoop (pour Système Coopératif) proviennent toutes de l'usine de Palencia en Espagne. "Elles ont été produites comme des séries spéciales, sur les chaîne d'assemblage régulières", raconte Christine Tissot, la chef du projet Scoop au sein du groupe Renault. Y ont simplement été ajoutés un modem de télécommunication, une antenne spécifique et un câble électrique. De l'extérieur, aucun élément de design ne trahit la modification. Il faut se pencher sur l'interface homme-machine dans l'habitacle pour observer l'évolution logicielle.
Valider un plan économique viable
Ces 1000 Megane circuleront en France, non dans les mains de particuliers, mais de professionnels de la route. "Les profils vont des vendeurs itinérants aux techniciens de chantiers nomades", rapporte Christine Tissot. Les gestionnaires auront toute liberté de les intégrer à leur flotte, au travers de leur contrat de location traditionnel. "Nous profiterons des renouvellements de parc pour les proposer, explique la responsable, le déploiement va donc prendre quelques mois." La Sodicam, la filiale commerciale de Renault, a donné l'exemple en s'équipant avant d'autres grands comptes en négociation.
Le projet Scoop a poussé Renault à travailler aussi avec les gestionnaires d'infrastructures et organes d'intervention (travaux, secours, dépanneuses, déneigeuses…) de sorte à créer les canaux de communication qui les relient aux conducteurs. L'enjeu de ce pilote demeure de valider les protocoles d'échanges dans le but de réduire le risque routier par une meilleure information.
Au cours de cette opération, Christine Tissot souhaite mener une étude d'impact. D'abord, il s'agit de vérifier le bon fonctionnement technique et la bonne répartition des unités fixes, en bord de route. Ensuite, le pilote cherchera à mesurer l'acceptabilité et à analyser le comportement pour définir un profil d'utilisateur. Enfin, il permettra d'estimer les effets sur l'accidentologie. Au bout du compte, "nous voulons concevoir un plan économiquement viable à soumettre au Gouvernement, qui comprenne une cartographie des balises de bord de route", achève Christine Tissot.
Pour mémoire, le projet Scoop a retenu cinq sites pilote. Ils se trouvent en Ile-de-France, en Bretagne, à Bordeaux, à Grenoble et sur l'axe Paris-Strasbourg.
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