Renault courbe l’échine et donne rendez-vous en 2017
La conférence annuelle tenue par Carlos Ghosn et ses équipes jeudi matin à quelques pas du siège du constructeur était attendue car elle devait aussi présenter un premier bilan du plan "Drive the Change", trois ans après son lancement. Avant de revenir sur cette première phase, Carlos Ghosn a d’ores et déjà fixé une seconde étape à l’horizon 2017, contre celle de 2016 initialement prévue.
A l’issue de cette étape, le P-dg de Renault souhaite atteindre des "objectifs ambitieux, mais réalistes". Le constructeur vise désormais d’ici trois ans un chiffre d’affaires de 50 milliards d’euros et d’une marge opérationnelle de 5%. Un nouveau cap pour Carlos Ghosn, qui a toutefois reconnu que les objectifs à mi-parcours "n’avaient pas été tenus". Le groupe espérait en effet atteindre à l’origine 3 millions d’unités vendues dans le monde et un free cash flow (NDLR : flux de trésorerie) de 2 milliards d’euros. Si Renault, Carlos Ghosn, a fait mieux (2,5 milliards d’euros sur la période 2011-2013), il n’a en revanche écoulé que 2,63 millions de véhicules en 2013 en raison de "la crise du marché européen".
Un bénéfice divisé par trois
Mais avant de donner les contours de 2017, Carlos Ghosn a dû rendre compte de l’année 2013. Avec un chiffre d’affaires de 40,93 milliards d’euros en très légère progression de 0,5% et une marge opérationnelle de 3% (contre 1,9% en 2012), Renault a vu en revanche son bénéfice net se diviser quasiment par trois, passant de 1,712 milliard d’euros en 2012 à 695 millions d’euros l’an passé. Une sérieuse chute, dûe à des "facteurs exceptionnels" comme la provision de 514 millions d’euros liée au gel de ses activités iraniennes, et aux dépréciations d'actifs de 488 millions en raison de certains de ses programmes véhicules et des charges de restructuration de 423 millions "principalement liées à l'accord de compétitivité signé en France" au printemps 2013. Le constructeur a aussi essuyé une perte d’exploitation de 34 millions d’euros, conséquence des effets défavorables de taux de change.
Rivé sur 2017
Une fois ces résultats mitigés expliqués, Carlos Ghosn s’est dit "confiant pour l’avenir et souhaite passer à une nouvelle phase d’accélération". Rivé sur 2017, donc, Carlos Ghosn a naturellement évoqué la stratégie produits du constructeur. Porté par les succès du Captur et de la Clio, Renault va ainsi entamer une nouvelle phase de lancements. Il devrait entièrement consolider sa gamme avec une dizaine de nouveaux modèles d’ici 2017 avec les nouvelles Twingo, Espace, Scénic et d’une berline du segment D remplaçante plus luxueuse de la Laguna, sans oublier quelques SUV de grande et moyenne tailles.
Autant de lancements qui doivent asseoir la position du groupe à l’international (ventes hors Europe), comme le prouvent les ventes de la marque, qui sont passées de 35% à 50% en 2013. Pour y arriver, Renault comptera notamment sur les marchés émergents (Brésil et Inde notamment) et la Chine où une nouvelle usine, en joint-venture avec Dong Feng, écoulera, à compter de 2016, 150000 unités par an.
Si les plans de Carlos Ghosn se vérifient, alors les ventes mondiales Renault devraient compter 3,3 millions d’unités en 2017. Le dirigeant y croit : "Nous avons su résister dans un environnement difficile tout en développant des objectifs à venir. Nous sommes sortis plus forts de la crise et nous préparons désormais notre avenir pur des résultats clairs et positifs."
Résultats consolidés du groupe Renault (en millions d'euros) |
||
2013 |
2012 |
|
Chiffre d'affaires |
40 932 |
40 720 |
Marge opérationnelle |
1 242 |
782 |
En % du CA |
3 % |
1,90 % |
Autres produits et charges d'exploitation |
- 1 276 |
- 599 |
Résultat financier |
- 282 |
- 321 |
Plus-value de cession des A dans AB Volvo |
- |
924 |
Entreprises associées |
1 444 |
1 475 |
Impôts courts et différés |
- 433 |
- 549 |
Résultat net |
695 |
1 712 |
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