Questions à : Stefano Chmielewski, P-dg de Renault Trucks
...sont les impacts indirects liés pour l'essentiel à l'utilisation faite de nos produits. Il s'agit des nuisances environnementales (pollution, bruit, effet de serre…) et des accidents de la circulation routière. Nous consacrons depuis de nombreuses années d'importantes ressources humaines, financières et technologiques pour que des progrès significatifs soient apportés à nos produits, au bénéfice de toute la société. Nous avons obtenu des résultats positifs, qu'il s'agisse de la pollution par les gaz d'échappement qui a pratiquement disparu ou de la sécurité routière. Sur le plan industriel, nous avons mis en œuvre des systèmes de management de l'environnement afin que nos sites de production ne provoquent pas de nuisances, ni pour nos collaborateurs, ni pour les riverains de nos usines. La maintenance et la fin de vie de nos véhicules sont aussi des phases génératrices de nombreux déchets. Là encore, nous avons mis en place un système spécifique de management de l'environnement dans tout notre réseau pour limiter au maximum l'impact négatif de son activité.
JA. Le secteur du Transport peut-il appliquer les mêmes mesures que les autres secteurs industriels, en matière de rejets de CO2 ?
SC. L'exploitation saine d'un camion impose que ce dernier observe une consommation minimum car le carburant pèse pour près de 20 % dans le compte des charges d'exploitation du transporteur. Le transport se fait donc pour l'essentiel à consommation minimale et il est difficile d'imaginer des mesures simples allant vers une limitation supplémentaire des consommations spécifiques des véhicules. Par ailleurs, la profession est très atomisée avec près de 40 000 entreprises en France. Des mesures de type permis d'émissions, telles qu'elles sont appliquées depuis peu dans certaines industries, n'auraient à notre avis pas grand sens et ne changeraient pas fondamentalement la situation.
JA. Quelles seraient les mesures que le gouvernement devrait prendre pour inciter tous les acteurs à développer une politique de développement durable ?
SC. Il ne faut espérer aucun miracle à court terme, ce n'est que la conjonction des patients efforts de tous les acteurs du transport routier qui permettra d'exploiter quelques gisements encore existants en matière d'économies de carburant. Les constructeurs y participent en améliorant les performances des véhicules et, par exemple, grâce au post-traitement des gaz d'échappement, nous espérons un gain significatif en consommation dès mi-2006. Nous menons aussi des recherches pour développer des filières d'énergies alternatives telles que l'électricité ou le gaz naturel, de nouvelles chaînes cinématiques avec l'hybridation et, pour certaines applications, la pile à combustible. Les opérateurs de transport peuvent agir par exemple sur la formation des conducteurs à la conduite économique, par une organisation plus efficace de leurs tournées ou par un entretien plus minutieux de leurs véhicules. Les chargeurs ont leur rôle à jouer en favorisant les transferts modaux et en donnant la priorité aux chargements complets ou même en révisant certains schémas de logistique industrielle de distribution. Enfin les pouvoirs publics peuvent donner une impulsion importante en encourageant par exemple le renouvellement des parcs anciens, ou par la résolution de certains problèmes récurrents de congestion routière responsables de formidables gaspillages de gazole.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.