Questions à Eric Saint-Frison, président du groupe FMC France et directeur général de Ford France

...France, sur la nouvelle Focus ?
Eric Saint-frison Si nous faisons entre 9 et 10 % du segment M1, cela sera une belle performance. Nous considérons que 8 % est un objectif raisonnable car il s'agit d'un segment très agité avec beaucoup de lancements simultanés et, il est vrai, avec beaucoup de bons produits chez nos concurrents. La bataille va être sérieuse. Nous visons 30 000 ventes de Focus en 2005. Nous avons la conviction que Focus est le véhicule qui comporte la plus grande réunion d'éléments positifs. Je considère qu'il s'agit d'une très jolie voiture avec un design très fluide et très aérodynamique. Elle peut revendiquer une qualité perçue de très haut niveau. Le châssis offrira la meilleure tenue de route de son segment. Le tout avec des offres technologiques qui ont de la valeur pour le client, ceci à des prix raisonnables.

JA. Quid de la Vignale ?
ES-F. Il s'agit évidemment d'un concept-car. Si la réaction du public au Salon de Paris est positive, ainsi que celle de la presse, et si l'outil industriel est opérationnel, alors peut-être penserons-nous à l'assembler.

JA. Sur 2004, en France, à combien d'unités va se vendre le C-Max ?
ES-F. Pour C-Max, nous avions annoncé 22 000 à 24 000 unités en hypothèse haute ; nous sommes partis pour faire 28 000 ventes sur le marché français. A fin août, nous étions à 21 000 unités. Nous sommes donc passés de 0 à 10 % du segment en un an. L'an prochain, nous devrions rester au même taux de pénétration.

JA. Vous avez lancé l'an dernier votre programme de reengineering interne de la société, baptisé 20-20. Quel est aujourd'hui le bilan ?
ES-F. Nous pouvons considérer que les objectifs de la première étape sont atteints. Le 20-20, cela veut dire 20 % de croissance et 20 % de gain d'efficacité grâce à une meilleure utilisation de nos ressources et de notre savoir-faire. Nous sommes en phase de croissance forte en parts de marché. Nous avons multiplié les capacités de l'entreprise, à personnel égal, en termes de développement de services et d'initiatives, par exemple avec la création d'une structure véhicule d'occasion ou le renforcement de la structure vente flotte et vente véhicules utilitaires.

JA. Qu'en est-il de votre réseau ?
ES-F. La phase de concentration est terminée. Nous sommes davantage dans une phase de réflexion sur la mise en œuvre du multimarquisme, dont nous souhaitons une application intelligente, c'est-à-dire dans le respect de l'identité des marques. Nous sommes dans la phase de mise à niveau de notre réseau concernant tous les critères et standards liés à la mise en œuvre du nouveau contrat et des marges variables. Pour certains de nos partenaires, il y aura du travail à faire pour être certains d'être conformes aux standards de distribution du XXIe siècle : c'est-à-dire détenir l'outil de travail approprié, avoir les hommes en quantité et en qualité avec la bonne formation, disposer des outils après-vente adéquats. Tout cela s'avère absolument essentiel. JA. Quels sont vos objectifs globaux ? ES-F. J'avais dit que nous atteindrions 5,25 % de pénétration au premier semestre, nous avons réalisé plus de 5,3 %. J'avais dit que je voulais que le second semestre soit dans une phase d'accélération, nous sommes en ce moment à 5,4 %. Je pense qu'en 2005 nous pourrons gagner 2 à 3 dixièmes supplémentaires.

Propos recueillis par Cyril André