PSA réforme ses retraites-chapeau
(AFP)
Le groupe automobile français PSA Peugeot Citroën a annoncé mercredi une réforme du dispositif de retraites-chapeau pour ses dirigeants, en escomptant dès l'exercice 2015 une économie de 34 millions d'euros qui sera reversée aux salariés.
"Le directoire a décidé de redistribuer à l'ensemble des salariés les économies ainsi réalisées", a précisé dans un communiqué le constructeur, dont l'un des présidents du directoire, Philippe Varin, avait dû renoncer en 2013 à une retraite-chapeau de 21 millions d'euros face à une avalanche de critiques. "Sur proposition du président du directoire (Carlos Tavares, NDLR), le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën a validé le principe de mettre fin au régime de retraite supplémentaire à prestations définies dont bénéficiaient les dirigeants mandataires sociaux et les membres du comité exécutif du groupe", a détaillé PSA.
De même source, "un nouveau système de retraite à cotisations définies est mis en place. Ainsi, l'entreprise ne garantira plus un certain niveau de retraite,mais versera un montant annuel directement lié aux résultats du groupe et à sa performance". "Ce nouveau dispositif générera une économie de 34 millions d'euros dans les comptes 2015 de PSA Peugeot Citroën, nette du coût de passage d'un dispositif à l'autre. Il sera par la suite moins coûteux pour le groupe. A titre d'exemple, la charge pour le président du directoire sera divisée par plus de trois", a fait valoir la société.
La redistribution des économies aux salariés s'effectuera "en complément des dispositifs actuels de rémunération et d'association aux résultats du groupe", a encore précisé PSA. "Avec le président du directoire, nous étions convaincus qu'il était nécessaire de faire évoluer le régime de retraite supplémentaire dans l'environnement actuel", a affirmé le président du conseil de surveillance de PSA, Louis Gallois, cité dans le communiqué.
Cette réforme intervient alors que PSA a été ces dernières années mêlé à des polémiques en lien avec le sujet des retraites-chapeau, ces retraites "surcomplémentaires" financées uniquement par l'entreprise. Fin 2013, en partance du groupe alors en grande difficulté, Philippe Varin avait dit qu'il renonçait aux 21 millions d'euros prévus pour sa retraite-chapeau. Face à l'avalanche de critiques suscitée par la publication de cette somme. Il avait néanmoins fini par toucher une retraite-chapeau de quasiment 300000€ par an, selon les révélations début mai 2015 du site Deontofi.com.
Et en juillet, l'hebdomadaire Le Point avait affirmé que Robert Peugeot, l'un des chefs de file de la dynastie automobile, touchait une retraite-chapeau de PSA après avoir bénéficié d'un "tour de passe-passe" car il avait formellement quitté l'entreprise où il avait fait toute sa carrière avant d'avoir atteint l'âge de la retraite. Un de ses proches avait affirmé à l'Agence France-Presse que cette retraite de 155000€ par an ne soulevait "aucun problème d'illégalité".
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