S'abonner
Constructeurs

PSA produira à Metz-Borny des boîtes de vitesses électrifiées

Publié le 27 septembre 2018

Par Alice Thuot
4 min de lecture
Le groupe fabriquera dès 2022 avec son partenaire belge Punch Powertrain des boîtes de vitesses à double embrayage électrifiées sur son site de Metz-Borny. Objectif : abaisser la consommation en carburant des blocs essence au même niveau que les diesel.
A partir de 2022, le site PSA de Metz-Borny produira des boîtes de vitesses à double embrayage électrifiées.

 

Alors qu’en 2017, un million de véhicules électriques – 100 % électriques et hybrides plug-in – ont été écoulés dans le monde, ce volume devrait être multiplié par dix à l’horizon 2025. PSA compte bien prendre sa part du gâteau et a, pour ce faire, ajusté son outil industriel à travers ses deux plateformes modulaires. Tandis que la plateforme CMP, créée avec Dongfeng, permet de produire thermiques et électriques de segment B et C, la plateforme EMP2 est destinée aux thermiques et plug-in des segments supérieurs. Le groupe multiplie également les partenaires : après s’être associé à Nidec Leroy Somer pour la production de moteur électrique, PSA vient d’annoncer la création d’une co-entreprise avec le fournisseur belge de systèmes de transmission Punch Powertrain pour avancer sur le sujet de la micro hybridation.

 

Implantée dans l’usine PSA de Metz-Borny, cette co-entreprise, finalisée d’ici la fin de l’année, produira des boîtes à double embrayage sept rapports qui intègrent un système électrique 48 volts. "Baptisée 'e-DTC', elles permettent un gain de consommation et d’émissions de CO2 très important", selon Frédéric Laganier, directeur de la stratégie industrielle du groupe PSA. Objectif de cette technologie : abaisser la consommation en carburant des essence au même niveau que les blocs diesel. "Ce qui, au regard des contraintes réglementaires et de l’évolution consumériste, est évidemment un point important", complète ce dernier.

 

"Rendre accessible l’hybride"

 

La production devrait débuter à l’horizon début 2022 pour une fabrication annuelle de 600 000 unités, et une équipe de 400 salariés lorsque le rythme de croisière sera atteint. Le tout, pour un investissement de 82 millions d’euros. "Le mild-hybrid rendra accessible l’hybridation à l’ensemble des clients, mais constitue aussi une bonne transition pour aller progressivement vers l’électrique", a souligné Frédéric Laganier. Si l’usine fournira dans un premier temps exclusivement les cinq marques du groupe, ce dernier n’a pas caché ses ambitions d’augmenter la cadence et de vendre sa technologie à d’autres marques à moyen terme.

 

Pour rappel, PSA s’est lancé dans un vaste plan d’électrification de la gamme de ses cinq marques. Dès l’année prochaine, chacun des nouveaux modèles du groupe disposera d’une version électrifiée afin que, en 2025, l’ensemble des modèles soient dotés d’une version électrifiée. Alors qu’aujourd’hui, PSA propose six modèles électrifiés, une nouvelle génération d’hybride plug-in est en préparation : aux six modèles déjà dévoilés (508, 508 SW, GrandLand X, 3008, DS7 Crossback, C5 Aircross) devraient s’ajouter trois autres d’ici 2021. La gamme sera complétée par sept modèles électriques, dont le DS3 Crossback révélé il y a quelques jours, mais aussi les Peugeot 208 et 2008.

 

Une planche de salut pour le site de Metz-Borny

 

Pour cette usine PSA de Metz-Borny, la nouvelle a été accueillie avec grand enthousiasme, et pour cause. Alors que le site a démarré en 1970 la production de boîtes de vitesses manuelles pour les petits véhicules, les utilitaires et les berlines, il a lentement vu son volume de production décroître, en même temps que les emplois. L’usine ne fabrique actuellement plus qu’un million de boîtes de vitesses contre 2,5 millions il a dix ans avec des effectifs en chute : si 2 400 personnes étaient employées sur le site en 2007, elles ne sont aujourd’hui plus que 1 300.

 

"L’usine de Metz-Borny à fait les frais du matraquage du diesel non justifié par rapport à son niveau d’émission de CO2. Alors que, dans le même temps, la part de marché des boîtes de vitesses manuelles décroît, le site, pourtant stratégique pour le bassin messin, a fini par être en danger. Mais, aujourd’hui, l’horizon s’éclaircit sur Metz-Borny, pour des milliers d’employés", s’est réjoui Dominique Gros, le maire de Metz.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle