PSA ouvre Kaluga

Bien que le marché russe se soit écroulé en 2009, passant de 2,8 millions d'unités en 2008 à 1,4 million, le potentiel demeure. Renault vient de doubler la capacité de son usine de Moscou, sans parler d'AvtoVaz et de l'usine de Togliatti (voir l'entretien de Gérard Détourbet JA N° 1106/1107). Quant à PSA, il va inaugurer, le 23 avril, avec son partenaire Mitsubishi, l'usine de Kaluga. Bien que le marché russe ait mal débuté l'année 2010, avec un repli de 34 % à fin février, depuis le mois de mars la situation s'améliore après la mise en place par le gouvernement russe d'une prime à la casse. Le recul n'est plus que de 7 %. Les clients qui achètent un véhicule construit en Russie reçoivent l'équivalent de 1 650 dollars. Le Gouvernement de Vladimir Poutine a dégagé une enveloppe de 340 millions de dollars, soit une prime pour environ 200 000 véhicules neufs. Certes, cela ne remplace pas les 50 % d'immatriculations perdues en 2009, mais cela donne une impulsion pour renouer avec la croissance. Toutefois, selon toute vraisemblance, des volumes comparables à 2008 (2,8 millions) ne seront pas de retour avant 2014. Mais il ne s'agit pas, ici, de la limite de ce marché russe que certains imaginent proche de 4 millions à l'horizon 2020. Et PSA en veut sa part.

Véritable départ en 2012

Le groupe français, qui a injecté près de 350 millions d'euros dans cette usine russe, va poursuivre les investissements dans le pays durant les deux prochaines années, afin d'atteindre une part de marché oscillant entre 7 et 8 %. Pour ce faire, il va notamment travailler sur son réseau de distribution avec un objectif affiché de plus de 110 points de ventes en 2015 contre une soixantaine aujourd'hui. Un réseau capable de, notamment, distribuer cette nouvelle production russe. PSA, avec Mitsubishi, va, comme prévu, produire trois modèles dans cette usine de Kaluga que le français détient à 70 %. La capacité de production sera dans un premier temps de 125 000 unités (85 000 berlines PSA, 40 000 SUV Mitsubishi-PSA) contre 160 000 annoncés lors de l'officialisation du projet. Cependant, la capacité, à terme, pourra être de 300 000 unités. Pour l'heure, les partenaires vont y assembler des 308, 4007, C4, C-Crosser et Outlander. Dans un premier temps, cette production sera, en fait, simplement de l'assemblage local de modèles arrivant en kits. Une façon d'éviter les 25 % de droits de douane. Par la suite, PSA et Mitsubishi vont devoir augmenter l'intégration locale, sans doute avec l'entrée en production de modèles plus spécifiques au marché russe, à l'horizon 2012, avec notamment la 408 qui vient d'être lancée en Chine ou la future C-Triomphe, la C4 tricorps. Une adaptation des produits qui traduit la volonté d'internationalisation de PSA. Il s'agit de l'une des priorités de Philippe Varin, le président du directoire, également visible au Brésil où le français a annoncé un investissement de 530 millions d'euros d'ici à 2012.

Photo : La 408 qui vient d'être lancée en Chine, ainsi que la future C4 tricorps (C-Triomphe en Chine) seront les berlines fabriquées, à terme, en Russie.