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Constructeurs

PSA et les pompiers, le pacte gagnant

Publié le 30 juin 2006

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
En corrélation avec le discours gouvernemental, PSA Peugeot-Citroën s'inscrit dans une politique de sécurité. Un challenge qu'a choisi de relever le groupe en travaillant avec les sapeurs pompiers. Une stratégie payante à tous niveaux. Une liste d'équipements de sécurité,...
En corrélation avec le discours gouvernemental, PSA Peugeot-Citroën s'inscrit dans une politique de sécurité. Un challenge qu'a choisi de relever le groupe en travaillant avec les sapeurs pompiers. Une stratégie payante à tous niveaux. Une liste d'équipements de sécurité,...

...c'est bien. Mais parfois ils ne suffisent malheureusement pas. S'ils ont permis une amélioration des statistiques, ils ne peuvent combler certaines lacunes comportementales. PSA Peugeot-Citroën l'a bien compris. Le constructeur a donc décidé d'agir également sur les moyens de faciliter le travail des secours. Tout d'abord en élaborant un plan de formation autour de l'aspect "structure des véhicules". En effet, les ingénieurs peuvent se vanter de la résistance en cas de collision des dernières productions. Mais paradoxalement, ces progrès posent de réels soucis aux secouristes lors d'opérations de désincarcération. Si les outils utilisés par les pompiers sont assurément performants en ce qui concerne l'acier traditionnel de la carrosserie, ils perdent très nettement de leur efficacité face aux nouveaux matériaux employés dans le cadre de renforcements. Le remède imaginé par le constructeur ? Editer des fiches signalétiques renseignant clairement les secours sur la structure d'un véhicule et sur les points de découpe les plus appropriés. Un nouvel instrument attendu avec impatience par les sapeurs pompiers. En outre, chaque année, en plus des tests effectués lors de l'élaboration de nouveaux modèles, des stages sont organisés au profit des principaux intéressés. Stages destinés, d'une part, à présenter les innovations structurales et, d'autre part, à valider les méthodes de travail employées par les sauveteurs.

PSA Rennes, une nouvelle voie

La collaboration avec les services de secours ne s'arrête pas à la sécurité du client. Elle intègre aussi celle des employés du groupe PSA. Ainsi l'usine de Rennes emploie 2 000 sauveteurs secouristes du travail, 3 300 équipiers de première intervention, 30 sapeurs pompiers et 30 équipiers de seconde intervention. Soit 5 360 secouristes qualifiés pour un effectif total de près de 10 000 salariés ! A l'exception des équipes professionnelles, présentes en permanence, les secouristes volontaires intègrent, comme tout autre employé de l'usine, les différentes équipes d'emboutissage, ferrage, peinture ou montage du site. Un dispositif mis en place pour limiter la gravité des accidents du travail. Le résultat ne s'est pas fait attendre. L'indice de fréquence d'accidents avec arrêt* qui s'élevait à 11 en 2001, n'est plus que de 3,41 en 2005 et de 2,95 sur le premier semestre 2006. En clair, moins de trois




FOCUS

Prochainement


  • Les fiches de désincarcération concernant 90 % des modèles ont été remises le 31 mai dernier à la Sécurité Civile Française. A venir : celles des Peugeot CC, C3 Pluriel et des VUL. Disponibles dès cet été.
  • Le 17 septembre 2006, 7 pompiers volontaires du site de Vesoul (70) signeront une convention similaire à celle de Rennes.
  • accidents graves pour un million d'heures de travail. Une prouesse, comparé aux 27,7 de moyenne constatés dans toute la branche métallurgie. Ces bons résultats se traduisent aussi par un gain de productivité certain, puisque la diminution du nombre d'incidents limite les arrêts de production. Entre départ de feu, secours à la personne et autres alertes, la caserne du site a comptabilisé près de 2 300 interventions l'an passé.

    39 conventions pour un grand pas en avant

    PSA Peugeot-Citroën peut se vanter de cette stratégie. Une politique gagnante que le groupe a voulu officialiser en signant une convention avec le SDIS 35 (Service Départemental d'Incendie Secours d'Ille-et-Vilaine) en faveur de la formation des sapeurs pompiers. Une réponse à une problématique courante : les sapeurs pompiers volontaires engagés professionnellement éprouvent des difficultés pour suivre les formations obligatoires prévues par le SDIS. Ils sont généralement contraints d'empiéter sur leurs journées de congés payés ou sur leur temps de loisir pour les effectuer. Cette convention prévoit donc de leur accorder ces 40 heures annuelles nécessaires. A la seule condition d'être sapeur pompier volontaire, engagé à plein temps dans l'usine et résidant dans le département d'Ille- et-Vilaine. 39 d'entre eux sont de fait concernés. Cela représente en tout 1 560 heures de formation payées par le groupe, soit l'équivalent d'un emploi à plein temps ! Il est vrai que la taille de l'entreprise est un critère décisif, mais selon le Colonel Yves Daniel, directeur du SDIS 35, "si toutes les sociétés avaient le même engagement cela serait encourageant pour notre métier". Il faut toutefois préciser que cet accord entre dans le cadre d'un système de mécénat, mis en place par la direction nationale des sapeurs pompiers et les SDIS. Le plan prévoit alors le versement à PSA "d'indemnités de vacations horaires". "39 conventions, c'est un événement national. Il s'agit d'une première phase, nous ferons un bilan dans un an et verrons comment nous pouvons l'adapter à d'autres entreprises", se félicite le colonel. Pour Alain Sartoris, directeur du site de Rennes, "il s'agit d'une belle marque de reconnaissance aux sapeurs pompiers et à leur métier voué à l'altruisme".


     Gredy Raffin


    * Le nombre d'accidents entraînant
    un arrêt de travail pour 1 million d'heures cumulées.

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