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Constructeurs

PSA au plus bas

Publié le 16 février 2007

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Pour la deuxième année consécutive, le chiffre d'affaires de la division automobile de PSA est en recul et sa marge n'est plus que de 0,6 %. Sans surprise, le groupe PSA Peugeot-Citroën a présenté des résultats financiers dans le rouge. L'indicateur favori du groupe, la rentabilité...
Pour la deuxième année consécutive, le chiffre d'affaires de la division automobile de PSA est en recul et sa marge n'est plus que de 0,6 %. Sans surprise, le groupe PSA Peugeot-Citroën a présenté des résultats financiers dans le rouge. L'indicateur favori du groupe, la rentabilité...

...après impôt des capitaux employés, s'est très nettement dégradé, passant de 7,1 % en 2005 à 0,7 % en 2006. Le groupe a notamment dû enregistrer pour 429 millions d'euros de frais de rationalisation, lié à la fermeture de son usine de Ryton et à la réduction d'effectifs chez Faurecia, ainsi que 469 millions d'euros de dépréciation exceptionnelle d'actifs, lié à l'échec commercial de deux programmes automobiles (1007 et…). En effet, l'activité automobile n'est pas au mieux et grève l'ensemble des performances du groupe. Sa marge opérationnelle n'est plus que de 2 % contre 3,4 % en 2005, et celle de la division automobile n'est plus que de 0,6 % contre 2 % en 2005, soit un recul de 71 % !
Les causes sont les mêmes qu'en 2005 mais elles se sont amplifiées : les coûts fixes progressent alors que l'activité ralentit. Les volumes de production, hors coopérations, sont en baisse de 200 000 unités en Europe et, pour la première fois depuis 7 ans, le taux d'utilisation des usines européennes est passé sous la barre des 100 %. Quant au mix produit, il s'est dégradé de 1,6 %, avec la montée en puissance de 107 et C1 et le recul de 307 (-14 %), Xsara Picasso (- 8 %) et de 407 (-25 %). Ainsi, malgré un effet prix positif de 1,2 %, lié au remplacement progressif de 206 par 207, le chiffre d'affaires de la division automobile est en baisse pour la seconde année consécutive. Parallèlement, même si le groupe continue de réduire ses coûts de fabrication, de près de 600 millions d'euros chaque année, cela ne compense pas la hausse du prix des matières premières (+ 25 %) et de l'impact des normes euro IV (2 fois plus important qu'en 2005, à 188 millions d'euros).
Dans ce contexte difficile, le groupe PSA a très nettement réduit ses investissements corporels (-12 %) pour rester dans une limite désormais fixée à 2,5 milliards d'euros par an. Cette réduction a été obtenue "en différant tous les investissements de capacité, et notamment en annulant le projet de création d'une nouvelle unité d'assemblage à Trnava (Slovaquie), annulation qui sera compensée par une utilisation plus intensive de l'unité actuelle", explique le groupe.

Plus de la moitié de la marge provient de la filiale financière

Naturellement, cette baisse des volumes a impacté négativement l'activité de Banque PSA Finance, qui a financé 3,4 % de véhicules en moins. Son chiffre d'affaires progresse néanmoins, de 6,3 %, et son encours de 2,5 %, à près de 23 milliards d'euros au 31 décembre, tandis que la marge se maintient pour représenter 54 % de celle du groupe.
La société de transport Gefco, a également vu son chiffre d'affaire progresser : de 7,1 % avec PSA et de 9,9 % avec ses autres clients, qui représentent 39 % de son activité. Faurecia, l'équipementier du groupe, a réduit son volume d'activité avec PSA (- 0,7 %) et l'a développé de 8,1 % avec ses autres clients, qui représentent 79 % de son business. Toutefois, ce sont surtout les effets de change positif et la hausse du coût des métaux précieux contenus dans ses systèmes d'échappement qui expliquent la progression de son chiffre d'affaires.
Le groupe semble avoir touché son plus bas en 2006 et prévoit un léger mieux en 2007 : les ventes en Europe devraient enfin repartir à la hausse avec un effet mix positif, grâce 207 et C4 Picasso. En revanche, le coût des matières premières va encore s'accroître, de 300 millions d'euros, et le taux d'utilisation des usines restera sous la barre des 100 %.


Xavier Champagne



 





ZOOM

Réorganisation au sein de PSA Peugeot-Citroën



  • Le conseil de surveillance de Peugeot SA a nommé, pour une durée de 4 ans, son nouveau directoire :


    Christian Streiff devient le président du directoire de PSA Peugeot Citroën Frédéric Saint-Geours reste directeur de la marque Peugeot.
    Gilles Michel est nommé directeur de la marque Citroën (il était auparavant directeur plates-formes, techniques et achats).
    Il succède à Claude Satinet qui a fait valoir ses droits à la retraite.
    Grégoire Olivier est nommé directeur des programmes (auparavant président de Faurecia). Cette nouvelle direction doit permettre d'accélérer la sortie des nouveaux produits, et rassemble les plans produits, les programmes et les projets véhicules.
    Roland Vardanega devient directeur des opérations (auparavant directeur industriel et fabrications). Cette direction a pour objectif la baisse des prix de revient. Elle regroupe l'engineering, la fabrication, la programmation des usines et la logistique. Un nouvel organe exécutif du groupe a également été mis en place.



  • Il comprend les cinq membres du directoire et cinq directeurs rattachés au président :


    - Isabelle Marey-Semper, direction de la stratégie et de l'innovation (auparavant au comité de direction de Thompson). Cette nouvelle direction rassemble la prospective marché, le développement durable, la R&D et les coopérations.
    - Sylvie Rucar, direction financière et informatique (auparavant directrice du financement et de la trésorerie).
    - Jean-Luc Vergne, direction des ressources humaines
    - Jean-Claude Hanus, direction juridique, relations institutionnelles et audit
    - Liliane Lacourt, direction de la communication



  • Enfin, Robert Peugeot quitte la direction innovation et qualité, pour entrer au conseil de surveillance.



  • Trois business units sont créées : Chine, Mercosur et pièces de rechange. Les trois postes correspondants seront nommés ultérieurement et rattachés au président du directoire.



  • Par ailleurs, Yann Delabrière remplace Grégoire Olivier à la tête de Faurecia. Yann Delabrière est administrateur de Faurecia depuis 1996. Il était auparavant directeur finance, contrôle, performance de PSA.

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