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Constructeurs

Pour ses diagnostics, Renault a l’IA fine

Publié le 1 juillet 2025

Par Mohamed Aredjal
3 min de lecture
Renault modernise son après-vente avec deux nouvelles solutions basées sur l’intelligence artificielle. Parmi elles, le constructeur mise notamment sur le "Diag du bruit", une application analysant le son du véhicule pour réaliser son diagnostic.
Chez Renault, on capte les bruits suspects pour affiner le diagnostic avec l’IA. ©AdobeStock
Chez Renault, on capte les bruits suspects pour affiner le diagnostic avec l’IA. ©AdobeStock

C’est une innovation qui pourrait faire du bruit dans les ateliers… En juin 2025, Renault a lancé le déploiement du "Diag du bruit", une solution inédite exploitant les capacités de l’intelligence artificielle pour détecter les anomalies mécaniques à partir de leur signature sonore. L’outil s’appuie sur une base de données acoustique riche d’environ 20 000 enregistrements, collectés auprès du réseau, croisés avec les ressentis des clients et des mots clés descriptifs.

 

Une IA pour écouter les pannes

 

Environ 2 000 de ces fichiers sonores ont été nettoyés, classifiés et intégrés dans un modèle d’IA fondé sur l’algorithme du "plus proche voisin". Chaque bruit-type est associé à un diagnostic et à une préconisation d’intervention. "Cela permettra aux équipes après-vente de gagner un temps précieux dès l’accueil du client", explique Frédéric Clevede, expert data & IA chez Renault.

 

Concrètement, le conseiller après-vente pourra saisir dans l’outil quelques mots clés relatifs au bruit signalé. Le système propose alors un échantillon sonore, validé par le client. À l’atelier, les techniciens pourront également s’appuyer sur cette solution pour établir leur diagnostic. "L’ambition est de réduire les sollicitations auprès de la hotline de 10 %", annonce Emmanuel Laurain, responsable du service diagnostic.

 

Un "Shazam" pour moteurs

 

Renault voit grand pour cette technologie. Déjà testée par 150 techniciens de la hotline et 200 utilisateurs du réseau via le portail New Dialogys, elle sera déployée auprès de 8 000 utilisateurs d’ici fin 2025. Son lancement à l’international est fixé pour 2026. Et ce n’est qu’un début.

 

"L’outil est conçu pour s’enrichir en permanence grâce aux retours terrain", souligne François Delion, directeur de l’après-vente. "Notre ambition est de fournir à nos clients un véritable Shazam du diagnostic."

 

À terme, l’intégration d’une application embarquée – baptisée Noise Recorder – dans le système multimédia des véhicules permettra même aux conducteurs d’enregistrer eux-mêmes les bruits suspects et de les transmettre à l’atelier. Une avancée qui pourrait améliorer la productivité des réparateurs ainsi que la qualité de service dès la prise en charge.

 

"Diag Predict" : anticiper les réparations avec l’IA

 

En parallèle, Renault a enrichi son offre avec Diag Predict, un outil prédictif complémentaire au Remote Diag lancé en 2024. Cette solution exploite un algorithme pour identifier les pièces potentiellement défectueuses à partir des codes défauts remontés par le véhicule.

 

 

La fiabilité de l’outil repose sur une bibliothèque de modèles IA propres à chaque famille de véhicules, en commençant par les architectures les plus complexes. Objectif : couvrir à terme toute la gamme Renault. L’outil permet déjà d’établir des diagnostics sur un périmètre de 350 pièces de rechange et quatre familles de véhicules. Son déploiement dans le réseau est prévu à partir de 2026.

 

Selon Renault, Diag Predict pourrait, à terme, contribuer à plus de 60 % des diagnostics effectués dans son réseau.

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