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Constructeurs

Poids lourds : des objectifs de CO2 démesurés ?

Publié le 21 décembre 2018

Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Les Etats membres de l'Union européenne sont parvenus à un objectif de réduction de 30 % des émissions CO2 des camions et des autocars d'ici à 2030. Alors que cet accord doit être confirmé auprès du Parlement, les constructeurs dénoncent des ambitions jugées peu réalistes.
Les poids lourds sont responsables d'un quart des émissions de CO2 de l'UE.

 

Après l’accord sur la réduction des émissions de CO2 pour les VP et VUL finalisé le 18 décembre dernier, les pays de l’Union européenne sont parvenus à un nouveau compromis concernant les rejets des camions et autocars.

 

D’ici à 2030, ces derniers devront réduire de 30 % leurs émissions de dioxyde de carbone. Noué par les ministres de l’Environnement de l’UE, cet accord a été long à obtenir puisque plusieurs Etats membres, à l’instar de la Suède, exigeaient une diminution plus importante des émissions. Précisons d’ailleurs que cet objectif sera soumis à un réexamen possible dès 2022, avec l’éventualité d'introduire de nouveaux caps à respecter pour 2035 et 2040.

 

Le Conseil européen devra maintenant trouver un compromis avec le Parlement européen, qui envisage de son côté un objectif plus ambitieux de 35 % de réduction d’ici à 2030… Quant à l’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea), elle avait milité pour une réduction des émissions des poids lourds bien inférieure de 7 % d’ici à 2025 et de 16 % d’ici à 2030.

 

Des constructeurs inquiets

 

Selon les principaux fabricants de poids lourds du Vieux Continent, les objectifs fixés par les Etats membres paraissent inatteignables en raison de l’absence de réelles alternatives aux moteurs thermiques sur les transports longues distances. De plus, les possibilités d’électrifier les camions sont, à l’heure actuelle, bien moindres que dans l’industrie automobile. MAN, filiale poids lourds de Volkswagen, a déjà fait savoir que les nouvelles normes d’émission de CO2 coûteraient des dizaines de milliers d’emplois.

 

Pour rappel, l’UE n’a pour le moment aucune limitation légale des émissions des poids lourds, à la différence de pays comme les Etats-Unis, la Chine, le Japon et le Canada. Or, les camions représentent près du quart des rejets émis par les Etats membres, principalement issus du transport routier. Grâce à cet accord, Bruxelles espère se conformer à l’accord de Paris sur le climat qui prévoit une baisse des gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2030 (par rapport aux niveaux de 1990).

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