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Constructeurs

Plongeon de la rentabilité des constructeurs au premier trimestre 2019

Publié le 20 juin 2019

Par Alice Thuot
5 min de lecture
Comme chaque trimestre, EY s’est penché sur la santé financière des 16 principaux constructeurs mondiaux. Résultat, un bilan bien médiocre pour le premier trimestre 2019 : chiffre d’affaires, résultat d’exploitation et rentabilité ont plongé.
Renault a enregistré une baisse de 14 % de ses ventes dans le monde au premier trimestre 2019 à 908 000 véhicules.

 

La santé financière des principaux constructeurs automobiles dans le monde n’a pas été au beau fixe sur les trois premiers mois de l’année 2019. C’est ce que montre la dernière étude d’EY, qui, comme chaque trimestre, s’est penché sur leur évolution à travers quatre chiffres et ratios financiers : le volume de vente, le chiffre d’affaires, le résultat avant impôt et la rentabilité.

 

Volume de ventes en baisse, dépenses en hausse

 

Qu’ils soient allemands, japonais, français ou encore américains, quasiment tous les constructeurs, exceptés les sud-coréens, ont vu, sur leur premier trimestre 2019, leur ventes mondiales reculer. Au global, les 16 plus grands constructeurs ont enregistré un volume de vente en recul de 5,7 % par rapport à la même période de l’année précédente, soit 18,6 millions d’unités, contre 19,7 millions en 2018. Les plus fortes baisses sont à attribuer à PSA, avec un recul de 16 % et 886 000 unités, Renault, à égalité avec FCA (-14 % soit 908 000 et 1 million de véhicules écoulés) et Mazda (-12 % soit 391 000 unités). Toutes les principales régions ont été concernées par cette baisse, de l’Europe de l’Ouest (-4,2 %), aux USA (-3,8 %) à la Chine (-7,8 %).

 

 

Ce recul massif des ventes a été combiné à une hausse des dépenses, notamment en R&D, pour presque tous les constructeurs, véhicules électrifiés et autonomes obligent. Jamais les constructeurs n’ont autant dépensé en R&D : alors qu’en 2015, le total représentait 13,4 milliards d’euros sur le premier trimestre, en 2019, il pesait 16,5 milliards, soit +23 %. 6,3 milliards de cette dépense globale sont à mettre au crédit des constructeurs allemands, 5,6 milliards pour les français. Seuls Toyota, Ford, General Motors et Daimler ont vu leurs dépenses en R&D reculer ou se stabiliser. Logiquement, la part de ce type de dépenses dans le chiffre d’affaires s’est accrue, pour représenter 6,2 % du chiffre d’affaires pour BMW, la plus forte proportion, 5,7 % du CA de Honda et 5,6 % pour General Motors.

 

 

Chiffre d’affaires et résultats avant impôt en recul

 

L’effet combiné de la baisse des ventes et de la hausse des dépenses a logiquement conduit à une détérioration des ratios financiers de la majorité des 16 constructeurs dont le cas a été étudié par EY.

Pour preuve, leur chiffre d’affaires global a reculé de 0,6 % sur les trois premiers mois de l’année pour atteindre 411 milliards d’euros contre 414 milliards en 2018. 10 d’entre eux ont subi un recul ou une stabilisation de leur chiffre d’affaires. Les asiatiques sont ceux qui ont largement pu tirer leur épingle du jeu, avec une progression du chiffre d’affaires de 7 % pour Hyundai et Mitsubishi, de 3 % pour Honda et Volkswagen et de 2 % Toyota et Mazda. Dans le Top 3 des constructeurs au plus fort chiffre d’affaires, Toyota, à 61 milliards d’euros, Volkswagen à 60 milliards et enfin Daimler à près de 40 milliards d’euros. Loin derrière, PSA et Renault ont généré 18 et 12,5 milliards d’euros de CA, en baisse de 1 et 5 %.

 

 

Le résultat d’exploitation fait pire : il a accusé, entre le premier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019, un recul de près de 29 %, pour tomber à 17,7 milliards d’euros, soit 7,1 milliards d’euros en moins. Seuls deux constructeurs peuvent se targuer de l’afficher en hausse, Kia et Hyundai, dans le résultat avant impôt explosent respectivement de 94 et 21 %. A noter qu’aucune donnée n’était encore disponible pour les français.

Dans le Top 3 des constructeurs ayant le meilleur résultat avant impôt : Toyota, Volkswagen et Daimler de nouveau avec respectivement 4,2 milliards d'euros, 3,8 milliards d'euros et 2,8 milliards d’euros.

 

 

La rentabilité en chute libre

 

Dernier indicateur et non des moindres : la rentabilité… qui affiche une forte chute au premier trimestre 2019, pour passer de 6,5 à 4,6 %. Très rares ont été les constructeurs à profiter d’une rentabilité à la hausse, et pour cause, il n’y a que Kia avec 4,8 % de rentabilité contre 2,4 % au premier trimestre 2018.

 

 

La plus forte chute est à attribuer à BMW, dont la rentabilité est passée de 11,9 à 2,6 %, mais aussi à Suzuki, champion en titre (de 11 à 6,5 %), ou encore Daimler (de 8,4 à 7,1 %). L’allemand s’est toutefois imposé en tant que groupe le plus rentable, devant Toyota (6,8 %) Suzuki (6,5 %) et Volkswagen (6,4 %). Une nouvelle fois, les données n’étaient pas disponibles pour les français.

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