Ouverture à l'ordre du jour au salon de Pékin

Après Quand la Chine s'éveillera… le monde tremblera en 1973, Alain Peyrefitte s'est à nouveau penché sur la Chine en 1996 avec La Chine s'est éveillée. S'il était encore de ce monde, l'homme politique et académicien aurait pu titrer un nouvel ouvrage : Et la Chine s'ouvrit. Alors, certes, la Chine n'est pas encore une démocratie, l'Etat de droit ou les droits de l'Homme y sont encore des notions assez abstraites, mais, d'un point de vue économique, les dernières annonces de Xi Jinping, le nouvel homme fort du pays, concernant l'assouplissement des règles capitalistiques dans les JV, est un signal d'ouverture pour les investisseurs étrangers.

C'est donc dans ce contexte que va s'ouvrir mercredi 25 le salon automobile de Pékin. Le nouveau centre du monde automobile puisque quelque 28,9 millions de véhicules ont été écoulés l'an dernier dans le pays, progressant de 3 %, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM). Mais cette "petite" croissance rappelle que le marché a connu de meilleurs jours avec notamment 14 % de croissance enregistrée en 2016, notamment grâce à une incitation fiscale sur les petites cylindrées.   

Ceci étant, même si la croissance a été mesurée pour les VP en 2016 avec 1,4 %, à 24,7 millions, le potentiel reste énorme et les Chinois, comme les autres, ne jurent plus que par les SUV qui représentent 40 % du marché et dont les ventes ont bondi de 13,3 % en 2017 (à 10,2 millions d'unités). Les marques 100 % chinoises accaparent environ 60 % des ventes de SUV, tout en contrôlant 44 % du total des ventes automobiles, continuant d'égratigner la domination des marques étrangères. Celles-ci tentent d'adapter leurs gammes en multipliant les SUV, mais également les voitures électriques, en plein boom avant l'imposition par Pékin en 2019 de quotas de "véhicules à énergie nouvelle". Les ventes de véhicules à énergie propre – hybrides ou entièrement électriques – ont explosé de 53 % en 2017, à 780 000 unités, mais constituent seulement 2,7 % du marché.

Dans ce contexte d'ouverture à venir, voici les plus gros constructeurs chinois. Groupe étatique, SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation) est le premier constructeur du pays avec 6,92 millions de véhicules vendus en 2017, selon la CAAM (environ 24 % du marché). SAIC est aussi l'allié depuis trois décennies de l'Allemand Volkswagen et depuis vingt ans de l'Américain General Motors. Ces deux groupes profitent à plein de leur longue implantation : GM a annoncé avoir vendu 4,04 millions d'unités dans le pays l'an dernier (+4,4 %) – ce qui en fait le premier constructeur étranger en Chine –, contre 3,2 millions pour le groupe Volkswagen (+5,9 %).

Dongfeng Motor, deuxième constructeur chinois avec 4,12 millions d'unités vendues en 2017 (14 % du marché) et lui aussi sous contrôle étatique, multiplie les alliances tous azimuts avec Nissan, Honda, les Français Renault et PSA ou encore le Sud-Coréen Kia. Dongfeng est également actionnaire de PSA. En troisième position figure First Automotive Works (FAW), allié de Toyota et de Volkswagen-Audi, avec 3,35 millions de véhicules écoulés. Suivent Changan –partenaire de l'Américain Ford –, puis BAIC Group. Tous trois sont des sociétés étatiques. Quant au constructeur privé Geely, qui s'est distingué en rachetant le Suédois Volvo puis en devenant en février le premier actionnaire de l'Allemand Daimler, il arrive en septième position, avec 1,30 million de véhicules vendus en 2017. (avec AFP)