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Constructeurs

Optimisme prudent pour Nissan

Publié le 28 juillet 2022

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Durant le premier trimestre de son exercice 2022/2023, Nissan a vu ses ventes chuter de 21,8 % et son résultat opérationnel reculer de 14,2 %. Le nippon avoue que le marché est plus difficile que prévu mais reste optimiste pour les mois à venir.
Ashwani Gupta, le directeur des opérations de Nissan.

Après avoir renoué avec les bénéfices en mars dernier, Nissan débute son exercice 2022/2023 avec des résultats qui témoignent des difficultés actuelles de l'industrie automobile. Malgré des ventes mondiales en baisse de 21,8 % durant son premier trimestre, à 819 000 unités, Nissan a vu son chiffre d'affaires progresser de 6,4 %, à 2 137,3 milliards de yens (15,5 milliards d'euros). Son résultat opérationnel a diminué de 14,2 %, à 64,9 milliards de yen.

 

 

Ses ventes en volume ont notamment reculé de 15,2 % en Chine, de 38,6 % aux Etats-Unis et de 25,2 % en Europe, mais elles sont restées stables au Japon. Nissan a expliqué dans un communiqué avoir souffert d'un "environnement de marché extrêmement difficile", entre les confinements à Shanghai, la pénurie persistante des semi-conducteurs et la flambée des prix de matières premières et des coûts de logistique.

 

"L'environnement de marché est resté plus difficile que prévu" et il va rester "incertain" dans les mois à venir, a averti son directeur général Makoto Uchida, cité dans le communiqué.

 

Mais le nippon est aussi mieux préparé que par le passé pour résister à des chocs externes, selon Makoto Uchida, se félicitant notamment des lancements de nouveaux modèles pour dynamiser les ventes, parmi lesquels une mini-voiture électrique au Japon appelée "Sakura" et la nouvelle version hybride de son SUV compact X-Trail.

 

"Une demande plus forte des clients pour nos nouveaux produits contribue à la hausse des revenus par unité" que le groupe a enregistré au premier trimestre, a aussi souligné son directeur opérationnel Ashwani Gupta lors d'une conférence de presse.

 

A lire aussi : Renault invite Nissan a rejoindre son futur pôle électrique

 

Nissan estime avoir réussi à atténuer les vents contraires en poursuivant l'amélioration de la "qualité de ses ventes", c'est-à-dire en vendant ses véhicules plus chers, ainsi qu'en restant "concentré sur la discipline financière" et le contrôle de ses coûts fixes, selon son communiqué.

 

Le constructeur précise avoir aussi profité d'un effet devises favorable lié à la chute du yen ces derniers mois, notamment par rapport au dollar américain, qui a gonflé ses recettes aux Etats-Unis, l'un de ses marchés clé.

 

Son bénéfice net au premier trimestre a toutefois chuté de 59 % sur un an à 47,1 milliards de yens (quelque 340 millions d'euros au cours actuel). Mais la très forte baisse de ce résultat s'explique principalement par un effet de base défavorable, comparé au bénéfice net de Nissan dopé, un an plus tôt, par un important gain exceptionnel provenant de la cession de ses parts dans l'allemand Daimler.

 

100 000 ventes de plus en 2022/2023

 

L'allié du français Renault continue de viser un bénéfice net de 150 milliards de yens sur l'ensemble de son exercice 2022/2023 (ce qui serait une baisse de 30 % sur un an), pour un bénéfice opérationnel quasi-stable à 250 milliards de yens et un chiffre d'affaires annuel en hausse de 18,7 % à 10 000 milliards de yens (72,3 milliards d'euros au cours actuel).

 

Nissan a aussi maintenu son objectif d'écouler 4 millions de véhicules dans le monde en 2022/2023, soit environ 100 000 unités de plus qu'en 2021/2022. "Nous avançons avec un optimisme prudent", a dit Ashwani Gupta.

 

En Chine, tous les fournisseurs de Nissan "ont actuellement repris leurs activités et sont revenus à 100 % de leurs niveaux opérationnels, et 100 % des concessionnaires Nissan ont rouvert" dans le pays et leur fréquentation repart, a-t-il souligné.

 

Sur le front des semi-conducteurs, le groupe a sécurisé des niveaux de stocks auprès de fournisseurs et sert en priorité ses principaux modèles et marchés, a poursuivi le directeur opérationnel. A moyen terme, Nissan cherche à développer des alternatives à ses semi-conducteurs actuels et à remplacer des puces sur mesure par des puces plus génériques, et donc plus répandues, a ajouté Ashwani Gupta.

 

Enfin pour limiter l'impact de la flambée des prix des matières premières, le constructeur cherche à limiter son usage de métaux précieux, explore des options d'approvisionnement direct de certaines matières premières à long terme et utilise des instruments de couverture pour stabiliser ses prix d'achat. (avec AFP)

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