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Constructeurs

Nissan Qashqai, un blockbuster durable ?

Publié le 17 juillet 2014

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
A défaut d’être un véhicule iconique, le Qashqai est une véritable success-story commerciale, comme on en recense peu dans l’histoire de l’industrie automobile. Dès lors, l’enjeu de son renouvellement était névralgique car il conditionne les volumes de Nissan en Europe. Et le nouveau Qashqai semble taillé pour prolonger la belle histoire.
Nissan France dispose d’un parc de Qashqai de 1re génération de quelque 160 000 unités, dont 90 % en Diesel (50 % pour le 1.5 l dci) et 80 % en finitions hautes. En Europe, le modèle pèse 40 % des ventes de Nissan.

Le Qashqai, un phénomène ! Depuis son lancement, deux millions d’unités vendues, dont quelque 160 000 exemplaires en France. Un taux de conquête et un taux de satisfaction des clients très élevés. Un cycle de vie qui échappe à la règle générique en faisant fi de la logique de l’érosion. Un modèle qui relance Nissan en Europe et qui aura un effet de halo bienfaiteur sur le Juke et dans un registre différent, la Leaf. Une success-story sans accrocs en somme. Certes, mais encore convient-il de se remémorer le contexte de son lancement pour bien mesurer que rien n’était écrit.

Un gros risque

Le Qashqai a pour mission de remplacer l’Almera, non dépourvue de qualité, mais dénuée de caractère, ce qui se traduit par un net essoufflement commercial, pour dire le moins. “C’est vrai que le Qashqai marque le point de départ de la forte croissance de Nissan en France et d’un nouveau souffle en Europe, mais c’est vrai aussi que nous avons pris un gros risque, tout d’abord en choisissant de mélanger le segment C et celui des 4x4, puis en validant un nom de modèle imprononçable !”, se remémore Raynald Roger, chef de produit chez Nissan Europe, avant d’ajouter avec honnêteté : “Nous avons eu le plaisir de surprendre positivement tout le monde, mais nous nous sommes aussi surpris nous-mêmes, car les prévisions de ventes initialement validées en interne n’avaient rien à voir avec ce que nous avons réalisé”. En schématisant, on peut dire que Nissan a inventé le SUV compact familial accessible et en 2007, la concurrence frontale n’existait pas et la concurrence indirecte était bien clairsemée.

Renouvellement sous haute tension

Dès lors, le renouvellement du modèle était placé sous haute surveillance au sein de Nissan. Surtout que la concurrence est désormais légion, avec une bonne dizaine de modèles comparables, rançon de la gloire oblige. “En France, nous devons en plus composer avec la Peugeot 3008”, ajoute d’ailleurs Raynald Roger. Au départ, il a fallu statuer sur le design avec le sempiternel dilemme dans ce cas de figure : changer significativement les lignes ou jouer la simple amélioration conservatrice, sur le modèle de la saga Volkswagen Golf. “Nous avons été très attentifs aux enquêtes clients et aux avis de nos nombreux fans Facebook et il en ressortait cette tendance : “Ne changez pas tout radicalement, mais rendez-le plus typé”. Ensuite, c’est une subtile affaire de juste dosage pour apporter plus de dynamisme”, explique Grégory Nève, directeur de la communication de Nissan West Europe. D’où un capot et surtout des flancs bien plus affirmés. Par ailleurs, l’habitacle s’est notablement amélioré, en qualité comme en habitabilité, notamment aux places arrière. En outre, le confort acoustique fait un bond en avant considérable et il s’agissait d’un des points faibles de la précédente génération, d’ailleurs identifié par les clients.

Avec ce nouvel opus, la saga Qashqai devrait se poursuivre

Le positionnement du Qashqai est aussi légèrement réajusté, dans une démarche l’associant au X-Trail. La version +2, qui représentait 20 % des ventes en France comme en Europe, disparaît et se trouve dorénavant dévolue au X-Trail. “Pour être clair, reconnaissons que les ventes du X-Trail n’étaient pas satisfaisantes en Europe et qu’il fallait lui redonner plusieurs cordes à son arc”, lance Raynald Roger. Bénéficiant d’un confort de conduite de fort bon aloi, le Qashqai fait aussi valoir des équipements généreux, avec quelques touches Premium selon les versions, sans pour autant que les tarifs n’enflent démesurément. De surcroît, il peut s’appuyer sur une offre de motorisations éprouvée et logiquement encore optimisée sur le plan des émissions de CO2, grâce notamment à la plate-forme CMF de l’Alliance qui a généré à un gain de masse de 40 kg. Une version hybride n’est pas à exclure si la demande du marché la réclame, tandis qu’un Qashqai Nismo devrait être commercialisé. Enfin, une version exclusivement dédiée aux flottes voit le jour, mettant en avant deux Diesel très vertueux dont un sous la barre des 100 g de CO2/km. Au regard de tous ces éléments, le nouveau Qashqai semble avoir tous les atouts pour poursuivre la success-story initiée par son prédécesseur et son lancement a d’ailleurs été satisfaisant. Tout en misant sur un taux de conquête élevé, Nissan ne table pourtant pas sur une explosion des volumes, la croissance étant plutôt attendue par le biais du X-Trail repositionné.

 

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