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Constructeurs

Nissan Leaf e+ : cure de vitamines

Publié le 29 avril 2019

Par Gredy Raffin
6 min de lecture
A l'occasion du grand prix de Formule E, à Paris, la direction de Nissan West Europe a obtenu quelques exemplaires de la Leaf e+, à sortir cet été. Plus puissante et endurante, elle s'installe au sommet de la gamme.
La Leaf e+ s'adresse aux gros rouleurs et les clients qui parcourent les routes à grande vitesse.

 

Le destin et la météo n'ont pas joué en faveur de Nissan, lors du grand prix de Formule E de Paris, ce 27 avril 2019. Mais sous la grise voûte, un véhicule d'un bleu étincelant effectuait, en avant-première, quelques tours de roues dans la région picarde. En marge de la compétition à laquelle participe le constructeur japonais, la Leaf e+ a rendu visite aux Français pour quelques jours à peine.

 

La nouvelle mouture de la plus célèbre des électriques abordables s'était dévoilée au CES de Las Vegas, en janvier dernier, et entrera en concessions à l'été avec le rôle de chapeauter la gamme. Elle en a les arguments puisque désormais, elle embarque une batterie de 62 kWh (217 chevaux), soit 22 kWh de plus que l'actuelle Leaf proposée au catalogue. Un bond impressionnant quand on se rappelle que la Leaf originelle embarquait une batterie de 24 kWh.

 

Une puissance qui tire évidemment les performances vers le haut. La vitesse maximale passe de 144 à 157 km/h, le couple atteint 340 Nm, les reprises se font plus franches et surtout, la Leaf e+ revendique une autonomie de 385 km WLTP, soit 115 km de plus que la Leaf de 40 kWh, qui constitue désormais le milieu de gamme.

 

Sur la balance, cette évolution de la compacte électrique se chiffre. Elle accuse 130 kg de plus, à 1 731 kg. Un alourdissement maitrisé par le travail d'ingénierie des équipes japonaises. La Leaf e+ parvient à optimiser de 25 % la densité du pack batterie. En effet, si le modèle 40 kWh dispose de 24 modules pour loger les 192 cellules, la version 62 kWh ne nécessite que 16 modules pour concentrer les 288 cellules. Conjuguée à une reconfiguration du châssis, qui élève la voiture de 5 mm et abaisse en même temps la garde au sol de 5 mm, cette nouvelle combinaison de modules à tailles variables permet une meilleure répartition des masses sous le véhicule.

 

Les VTC et l'autoroute

 

Depuis 2010, la Leaf s'est vendue à 400 000 exemplaires à travers le monde. Un total qui intègre les 130 000 unités immatriculées en Europe, dont 40 699 (36 %) sur la seule année 2018. En France, la Nissan électrique a comptabilisé 17 000 unités depuis 2010, dont 4 726 (27 %), l'an passé. Dans ce contexte, la Leaf e+ vient ouvrir des segments marchés, en répondant à des usages bien précis. "Les Français roulent en moyenne 29 km par jour et une large majorité parcourent moins de 50 km, rappelle Thomas Chrétien, le directeur véhicules électriques de Nissan West Europe, mais il existe des clients qui ont besoin de plus de capacité pour des raisons pratiques ou professionnelles".

 

Parmi les potentiels identifiés, il cite notamment les VTC dont le kilométrage moyen quotidien s'établit autour de 270 km, les personnes dont les trajets empruntent principalement des axes à grande vitesse – où la consommation énergétique s'accroit de 70 % – et ceux pour qui les infrastructures de recharge se font plus rares et doivent gérer leur réserve de batterie. Les flottes qui pèsent pour moitié dans les ventes de la compacte en France pourraient également s'intéresser de près à cette Leaf e+.

 

D'où la présence d'une finition Business dans la grille tarifaire qui comprend deux autres niveaux, N-Connecta et Tekna. La Leaf e+ se monnaie entre 43 700 et 45 000 euros. Bonus déduit, le tarif s'échelonne de 37 700 à 39 500 euros. Un montant qui intègre toujours la garantie de 3 ans pour le véhicule, celle de 5 ans pour les composants électriques et celle de pour la capacité de la batterie.

 

"Jusqu'à présent, nous attendions d'avoir de la visibilité sur les batteries, nous savons désormais qu'elles survivront aux véhicules et auront une deuxième vie, confie Thomas Chrétien. Nous pourrions donc envisager de repenser le couple durée-kilométrage dans nos offres, car les Leaf souffrent beaucoup moins de l'usure que les véhicules thermiques". Une résistance qui participe du maintien des valeurs résiduelles et encourage de plus en plus les loueurs longue durée à investir dans le produit vedette de Nissan. Après 3 ans et 60 000 km, la VR est estimée à 40-45 %.

 

Dans l'ombre de la Leaf 40

 

17,2 kWh, c'est la consommation moyenne affichée par le tableau de bord après notre essai en cycle mixte, durant lequel quelques accélérations franches ont été faites. Après 148 km parcourus, la voiture annonce 180 km d'autonomie (49 % à en croire l'icône batterie). L'addition donne donc un total de 328 km. Sur la route, la Leaf e+ parvient à convaincre. La prise de poids n'entache pas le confort de conduite, même sur les routes chaotiques. Certes les pneumatiques Dunlop chaussés ne parviennent pas toujours à supporter l'explosivité de moteur électrique, mais elle tient le pavé et remplira la mission qui lui est dévolue.

 

La nouvelle patronne de la gamme Leaf est livrée avec le même matériel, à savoir un câble Mode 3, de 6 mètres de long. Que ce soit avec la prise domestique ou avec une borne installée, il faudra prendre son mal en patience. La recharge durera 32h dans le premier cas et 11h30 dans le second, contre 21h et 7h30 pour la Leaf de 40 kWh. A noter que Nissan vient de lancer une toute nouvelle offre pour les wallbox. Elle sera disponible en accessoire, à 990 euros (TVA à 5,5 %). La pose sera offerte si elle est acquise à la commande du véhicule. Proxiserve et Borne Recharge Service sont alors mis à contribution en fonction du type d'habitation.

 

50 % de ventes d'électrifiées d'ici 5 ans

 

La Leaf 40 devrait conserver son statut de chef de fil en termes d'immatriculations, en dépit de l'intégration de la Leaf e+. Elle répond à la quasi-totalité des besoins, soutient Thomas Chrétien. La direction de Nissan West Europe ne communique pourtant aucune prévision de mix de vente. Il faut dire que Nissan opère en parallèle une extension de la gamme par le bas, avec la Leaf First, une offre présentée ce 27 avril 2019, qui vise les foyers français non imposables (16 990 euros, primes et avantages commerciaux déduits). Une armada qui va progressivement se mettre en ordre de bataille.

 

Nissan ne cache pas ses ambitions, la marque veut voir ses ventes de véhicules électrifiés s'envoler à moyen terme, en Europe et dans le monde. Ponz Pandikuthira, le vice-président en charge du plan produit a martelé que cette frange est appelée à représenter 40 % des volumes européens dès 2022 et 50 % en 2024, sur notre continent. En plus des 100 % électriques s'ajouteront différentes formes d'hybridation de la chaine de traction, dont la technologie e-Power associant un moteur électrique et un générateur, à l'instar de la BMW i3.

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