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Constructeurs

Nikola dans la tourmente

Publié le 16 septembre 2020

Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Nikola ne sait plus à quel saint se vouer. Accusé de fraude, le constructeur a vu son titre plonger en Bourse ces derniers jours. Malgré ses démentis, la start-up américaine fait désormais l’objet d’une enquête.
La SEC a décidé d'enquêter sur les accusations de fraudes visant Nikola.

 

La dernière success story de Wall Street n’aura pas duré. Quelques semaines seulement après une introduction en Bourse remarquée, Nikola est dans la tourmente. Le constructeur de véhicules industriels électriques fait face à des accusations de fraude depuis la publication d’un rapport, le 10 septembre 2020, de la société d'investissement Hindenburg Research.

 

Cette dernière prétend que la jeune pousse a "induit ses partenaires en erreur (...) en prétendant faussement disposer d'importantes technologies". Hindenburg Research cible tout particulièrement le fondateur de Nikola, Trevor Milton. En 2009, ce dernier avait lancé dHybrid, société spécialisée dans la conception de véhicules électriques, qui connaîtra des démêlés avec la justice quelques années plus tard... Trevor Milton avait notamment été accusé de détournement de fonds à des fins personnelles et de "fausses promesses".

 

Nikola riposte

 

Ces allégations ont fait plonger son titre avant que les dirigeants de Nikola ne ripostent, en saisissant l'autorité américaine des marchés financiers (SEC). Selon eux, ce rapport est destiné à manipuler le prix de son action. Directeur financier de la start-up, Kim Brady déclaré, lundi 13 septembre, que ce document était "offensant" pour leurs partenaires, rappelant notamment que l’équipementier Bosch a détaché plusieurs ingénieurs pour étudier le dossier pendant plusieurs mois.

 

Autre partenaire de Nikola, General Motors a également été accompagné par les plus grandes banques et cabinets de conseils avant sa prise de participation dans la jeune pousse. En Europe, le constructeur s’est allié au groupe CNH Industrial, maison mère d’Iveco, pour produire le Tre, dont la commercialisation est prévue fin 2021.

 

Une mise en scène avouée        

 

Le constructeur ne dément toutefois pas toutes les accusations d’Hindenburg Research. Dans son enquête, la société d’investissement reprochait à Nikola savoir la mise en scène d'une vidéo montrant en 2017 un de ses prototypes en action. Hindenburg Research affirme que le camion a "été tracté au sommet d'une colline sur une route isolée et simplement filmé en train de descendre la pente". Nikola ne nie pas l’assertion, précisant juste "n'avoir jamais dit que le camion fonctionnait avec son propre système de propulsion dans la vidéo" mais avoir simplement indiqué que le véhicule était "en mouvement". A la suite de ces déclarations, la SEC et le ministère de la Justice américain ont ouvert, selon le Wall Street Journal, des enquêtes sur Nikola.

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