"Mercedes-Benz est une marque dynamique, attractive, qui se rajeunit"
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Pourriez-vous nous dresser un rapide bilan de l’année 2011 ?
MARC LANGENBRINCK. Nous avons terminé l’exercice à - 4,5 %. Naturellement, ce résultat ne nous satisfait pas, mais nous étions conscients que 2011 serait une année de transition. Nous l’avons toutefois bien finie, notre réseau également, avec les lancements réussis de la nouvelle Classe B et du ML.
JA. De bon augure pour l’année 2012 ?
ML. Nous avons effectivement débuté 2012 sur cette lancée. Nos nouveautés ont créé un vrai trafic dans les showrooms, montrant que Mercedes-Benz est une marque dynamique, attractive, qui se rajeunit. Grâce à cela, nous pouvons dire que nous avons une conjoncture Mercedes que nous allons entretenir jusqu’à cet automne avec l’arrivée de la nouvelle Classe A. Cependant, pour l’année complète, avec un marché global pour l’heure à - 20 %, de nombreuses incertitudes planent encore et il m’est difficile de vous livrer un quelconque pronostic.
JA. De nombreux observateurs pensent toutefois que le Premium va continuer à croître. Partagez-vous cette analyse ?
ML. Effectivement, les trois constructeurs Premium sont portés par une actualité produits riche, comme en témoignent nos résultats jusqu’ici, avec une croissance de 30 % de nos immatriculations. Toutefois, cette situation peut-elle durer toute l’année ? J’en doute, car la performance du marché dans son ensemble finira par avoir une influence sur le Premium.
JA. Comment votre réseau vit-il ce début d’année et quel pourra être le poids de la Classe A dans sa rentabilité ?
ML. Le réseau a naturellement profité de la belle fin d’année que nous avons vécue, ce qui lui a permis d’afficher une rentabilité moyenne voisine de 1,2 %. Toutefois, ce chiffre n’est pas suffisant, et nous visons à moyen terme une rentabilité de 2 %. Bien que la rentabilité demeure une équation complexe, je pense que cette barre des 2 % sera atteinte à l’horizon 2014, où nous avons pour objectif de revenir à plus de 60 000 immatriculations. D’autant que le réseau français est l’un des plus professionnels d’Europe, mais aussi l’un des plus profitables.
JA. Votre nouvelle Classe A marque une vraie rupture avec la génération précédente. Comment allez-vous composer entre fidélisation et conquête ?
ML. La nouvelle Classe A est clairement une voiture de conquête. Il y a effectivement un changement radical entre les deux générations, qui devrait nous permettre de séduire une nouvelle clientèle sur ce segment des compactes Premium. Nous visons un taux de conquête de 50 % avec ce modèle. Avec la nouvelle Classe B, ce taux est jusqu’ici de 30 %, mais ce modèle nous permet également de largement fidéliser nos clients des Classe A et B d’ancienne génération. Tout en offrant davantage, cette nouvelle Classe B répond aux fondamentaux que recherchent les jeunes familles.
JA. Que pourrait représenter cette nouvelle Classe A dans votre mix futur ?
ML. Difficile de vous donner un chiffre, mais les résultats de la précédente génération peuvent procurer une indication. En effet, elle a représenté jusqu’à 23 à 24 % de nos ventes. Je pense que cette part constitue un minimum pour cette nouvelle génération, compte tenu de ses caractéristiques et de son taux de conquête. Toutefois, il faudra attendre 2013 pour réellement juger de cela car, cette année, nous ne nous appuierons que sur trois mois de commercialisation.
JA. En attendant cette Classe A et ses volumes, vous soignez votre image avec le nouveau SL et la E 300 BlueTech Hybrid, et vous mettez l’accent sur AMG…
ML. Effectivement, nous pouvons parler de la renaissance du mythe SL avec, parmi les nouveautés du modèle, une caisse entièrement en aluminium qui permet de faire baisser le poids de 140 kg. Avec la E 300 BlueTech Hybrid, qui affiche 109 g de CO2/km et qui sera disponible à partir du mois d’avril, nous démontrons une fois de plus notre volonté de développer les énergies alternatives. Une volonté reposant sur trois axes stratégiques qui doivent nous conduire vers le zéro émission. Certes, ce sera long, mais nos ingénieurs travaillent sans relâche, comme le prouvent la Smart Electric Drive, la Classe B F-Cell (à hydrogène) ou encore les Classe E 300 Blue Tech Hybrid et E 400 Hybrid. Pour autant, si ces technologies semblent être l’avenir, nous sommes aujourd’hui dans une phase de transition avec la technologie hybride et nous nous devons de la proposer à nos clients. Mais il ne faut pas perdre de vue que les motorisations thermiques représenteront encore pendant longtemps plus de 90 % du parc. Il est donc également impératif d’améliorer leur efficience. C’est ce que nous avons fait avec la nouvelle Classe B, qui consomme en moyenne 17 % de moins que la précédente, ou avec le nouveau ML qui a redonné ses lettres de noblesse au grand SUV avec seulement 158 g de CO2 et une consommation de 6 litres pour le 250 CDI.
Quant à la gamme AMG, elle va effectivement prendre de plus en plus d’importance. Elle sera plus présente dans le réseau, mais également plus large avec, d’ici un an, et pour la première fois, une Classe A AMG.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.