L’ombre du doute
...rivaliser avec ses concurrentes allemandes ? Les premières impressions sont favorables. Un style à la fois audacieux et policé qui trouve le juste équilibre, en se prémunissant contre l'errance herméneutique de la VelSatis ou la fadeur aquarellée de la 607. Des innovations technologiques au diapason de l'histoire de la marque et des besoins réels des utilisateurs. Un positionnement prix raisonnable, avec notamment, un niveau d'équipements de fort bon aloi dès l'entrée de gamme. Bref, en faisant fi des petites objections souvent subjectives qui fleurissent ici ou là, on peut dire que la C6 est un véhicule abouti. Mais le plus dur reste à faire... La vendre ! Dans un premier temps, la marque s'est fixée des objectifs de vente modestes, consciente qu'un retour sur le haut de gamme prend du temps. Pour ces ambitions à court terme, on ne se fait guère de souci. D'autant que la C6 arrive quand la VelSatis agonise et la 607 vieillit. En revanche, pour le vrai défi, rentrer dans la ronde des allemandes (Audi A6, BMW Série 5, et Mercedes Classe E), le doute se fait plus prégnant. La marque saura-t-elle compenser son déficit de notoriété haut de gamme sur un marché où cette donnée est essentielle ? Le réseau aura-t-il du temps, tout en assumant ses modèles à gros volumes, pour vendre son vaisseau-amiral ? Aura-t-il l'aptitude -et le soutien nécessaire- pour reprendre de belles allemandes et gérer ce circuit VO spécifique ? En outre, la C6 se révèle d'ores et déjà handicapée sur le marché des sociétés et des loueurs. Dans le cadre de la nouvelle TVTS, la version V6 Hdi 208 ch, par exemple, sera taxée annuellement à 3 910 e. 1 000 e de plus que la Classe E 320 Cdi 224 ch et près de 1 200 e de plus que l'A6 2.7 Tdi 180 ch et la BMW 530d 231 ch ! L'ombre du doute, déjà...
Alexandre Guillet
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.