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Lexus RX 400H : La nouvelle donne

Publié le 8 juillet 2005

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
Avec cette version hybride, le SUV de luxe nippon débute une nouvelle vie. Premier hybride du segment, performant, bien équipé et vendu à un prix très compétitif, le RX 400h représente une réelle alternative sur ce marché. Vendu depuis le mois d'avril aux Etats-Unis, le RX 400h y réalise...

...un véritable carton ! Depuis cette date, plus de 3 000 SUV ont été vendus, obligeant même le constructeur à revoir ses prévisions pour l'année. Qu'en sera-t-il en France ? Une chose est sûre, le total des ventes sur l'année n'atteindra pas les 28 000 unités américaines ! Cependant, avec 300 unités cette année et 700 en 2006, le Lexus 400h devrait se tailler une belle part du marché des SUV essence tout en étant une alternative crédible face aux Diesel qui dominent le segment. En effet, sur les 22 778 immatriculations (soit 21,7 % du marché du 4x4) du segment des SUV de luxe, près de 85 % l'ont été avec des mécaniques Diesel. Reste donc 15 %, environ 3 500 unités sur lesquelles le RX 300 a représenté 527 unités. L'objectif de 700 unités en année pleine n'est donc pas un manque d'ambition de la part de Lexus. Après la Prius, Lexus prouve une nouvelle fois l'intérêt que porte le groupe japonais à cette technologie. Et son avance sur la concurrence également ! Contrairement à la berline Toyota qui a souffert et souffre encore d'un design "différent", le RX 400h a l'avantage de reprendre les lignes de la version classique. Seules quelques modifications sur le bouclier avant ou sur la calandre viennent trahir son cœur hybride. Même remarque dans l'habitacle où le compte-tours a disparu au profit d'un indicateur de puissance gradué en kW et d'un schéma retraçant les flux d'énergies qui peut s'afficher sur l'écran de la console centrale. En revanche, une fois la clé de contact tournée, plus de doute. Déjà silencieux dans sa version thermique, le RX n'émet cette fois-ci aucun bruit. Comme sur la Prius, la phase de démarrage est assurée par la propulsion électrique avant que le V6 de 3,3 litres ne vienne prendre le relais. Cette nouvelle combinaison V6 et deux moteurs électriques fait entrer, selon le constructeur, le RX 400h dans la catégorie des SUV hautes performances, tant face au chrono que dans le respect de l'environnement.

Un V6 3,3 litres associé à deux moteurs électriques

Avec 272 ch et malgré ses 2 tonnes, le RX 400h n'a pas à rougir face à la concurrence, qu'elle soit Diesel ou essence, dans l'exercice des accélérations et autres reprises. En revanche, cette concurrence se retrouve assez loin derrière si l'on s'attarde sur les consommations et rejets (voir tableau). Si, sur un cycle extra-urbain, la différence n'est pas énorme, en ville, le RX 400h peut diviser la consommation par deux face à des véhicules équipés de V6 essence. Il arrive même à faire mieux que les six cylindres Diesel. Ainsi, les rejets de CO2 sont nettement plus bas pour le Lexus. Sur une année, à raison de 24 000 km parcourus, le RX 400h rejette 2,6 tonnes de CO2 de moins qu'un SUV équipé d'un V6 classique et 1,8 tonne de moins qu'un Diesel. Le HSD, Hybrid Synergy Drive, fait une fois de plus des merveilles. Pour faire simple, le HSD est le cœur du système : il assure la propulsion, la régénération de l'énergie dégagée au freinage et organise la production d'électricité grâce au moteur thermique. Ce qui pourrait sembler être une formidable usine à gaz (et qui l'est peut-être d'ailleurs car on ne voit rien) avec le moteur thermique (V6 3,3 l), les deux moteurs électriques, le générateur, un répartiteur de puissance mécanique piloté par électronique et une batterie nickel-métal, est en fait quasi transparent pour le conducteur. En effet, hormis le démarrage "électrique" qui peut surprendre les premières fois, sur le reste d'un parcours, le conducteur ne s'aperçoit pas des passations de pouvoir entre les moteurs thermique et électrique. Il faut toutefois revenir sur ces deux derniers, car leur nombre est une nouveauté par rapport à la Prius. Ici, le moteur électrique avant de 123 kW, que l'on peut considérer comme principal, peut être "aidé" par une deuxième source électrique, arrière cette fois-ci. En effet, dans les phases de démarrage, mais aussi de perte d'adhérence (nécessitant que les quatre roues soient motrices), le moteur électrique arrière, d'une puissance de 50 kW, entraîne alors les roues arrière. Le RX 400h est donc bien un quatre roues motrices, mais sans aucune liaison mécanique ! Cette mécanique arrière est également intégrée dans la gestion dynamique intégrée du châssis (VDIM) qui, après la GS (JA n° 921), fait son apparition.

Bien que doté d'une technologique nouvelle, le RX 400h est vendu à un prix compétitif

Le RX 400h possède donc d'incontestables atouts. Au premier rang desquels on retrouve son prix ! En effet, affiché à 56 000 e en finition Pack Luxe et à 61 800 e en finition Pack Président, ce premier SUV hybride n'est guère plus cher que la version thermique (45 550 e à 58 900 e) et, à équipement égal, il surclasse même nombre de ses concurrents essence et Diesel. Si la Prius, bien que Voiture de l'Année 2005, n'avait pas convaincu tout le monde, le RX 400h vient confirmer d'une manière encore plus probante l'intérêt et l'avenir d'une telle technologie. D'ailleurs, les concurrents de Toyota ne s'y trompent pas puisque dans les deux prochaines années nous assisterons à un réel élargissement de l'offre hybride… mais aux Etats-Unis. Honda et Ford, déjà présents, vont se renforcer, puis il faudra compter avec Nissan, Dodge, Chevrolet ou encore GMC. La technologie hybride va-t-elle changer la donne ? C'est probable outre-Atlantique. Quant à l'Europe, qui ne représente que 9 % des ventes d'hybrides dans le monde, la domination des véhicules Diesel combinée à l'absence de constructeurs européens sur ce marché ne devrait pas y faire exploser les ventes dans l'immédiat.

Christophe Jaussaud





ZOOM

Des hybrides "made in USA" en 2006

Dès le second semestre 2006, l'usine Toyota de l'Etat du Kentucky va produire une version hybride de la Camry, la berline à succès outre-Atlantique du constructeur nippon. Pour ce faire, Toyota a annoncé un investissement de près de 10 millions de dollars sur le site de Georgetown. Créée en 1986, cette usine, qui compte aujourd'hui 7 000 employés, est capable d'assembler 500 000 unités (Camry, Camry Solara et Avalon) par an. L'année prochaine, 4 000 Camry hybrides sortiront chaque mois des chaînes. Un pas de plus pour Toyota qui, à terme, disposera d'une large gamme d'hybrides afin d'atteindre l'objectif annoncé par son président, à savoir une production d'un million par an à l'horizon 2010.

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