Les études aérodynamiques ont 100 ans
Gustave Eiffel est connu pour ses ouvrages d'art impressionnants, à commencer par la tour éponyme construite pour l'exposition universelle de 1900 à Paris. Mais, plus pratiques, on peut citer le viaduc de Garabit et celui du Douro à Porto (Portugal). C'est néanmoins la Tour Eiffel qui va donner un autre tournant à sa vie. Sitôt terminée l'exposition universelle, Eiffel s'y installe pour faire des expériences sur le déplacement des solides dans l'air. Les objets testés sont lâchés, de manière contrôlée, du second étage. Seul le différentiel de vitesse est étudié. L'industrie aéronautique balbutiante ne tarde pas à faire appel à ses services. Constatant que ses installations ne suffisent pas, il part sur une autre théorie : si déplacer les mobiles ne peut se faire, il faut déplacer l'air autour des objets. La soufflerie moderne est inventée. Il la construit rue Boileau dès 1911, Gustave Eiffel a alors 79 ans.
Des innombrables travaux qui ont été traités dans la soufflerie, on retiendra, depuis les années 50, les véhicules automobiles qui ont été à l'origine de records : l'Etoile Filante de Renault en 1956, des voitures de course des années 60, Panhard CD Ligier F1 et Porsche 917. Plus proches de nous, les Peugeot et Citroën de circuit et de rallye WRC, la plus récente étant la DS3 de Sébastien Loeb.
Classée monument historique, la soufflerie Eiffel est toujours active pour le bâtiment, l'industrie et un peu l'automobile. Quatre personnes y sont salariées et produisent 2 à 3 rapports par mois, ceux-ci demandant deux mois de travail, de la réalisation de la maquette 1/3 jusqu'à la remise des mesures interprétées.
Intégré au groupe CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) depuis 2001, la soufflerie Eiffel est complémentaire des installations du centre, à Nantes, notamment la soufflerie climatique Jules Verne.
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