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Constructeurs

Les contours réglementaires de la future E-car européenne

Publié le 14 octobre 2025

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Pour donner vie à sa E-car, la Commission européenne envisage deux pistes réglementaires. La première mènerait à la création d'un nouveau type d'homologation (M0) alors que la seconde s'appuie sur un ajustement, à la baisse, de la catégorie M1 actuelle.
E-car
Le concept car Hipster de Dacia pourrait s'inscrire dans la future réglementation européenne pour la création d'un véhicule électrique abordable. ©Dacia

Le dossier de l'E-car européenne annoncée par Ursula von der Leyen avance. En effet, la Commission européenne semble se diriger soit vers la création d'un nouveau type de véhicules (M0), soit vers un ajustement de la catégorie M1 actuelle (M1E).

 

Ce souhait d'une réglementation différenciée avait été appuyé par Luca de Meo, alors patron de Renault, et John Elkann, le président de Stellantis, dans un entretien commun au Figaro, déplorant des règles "conçues pour des voitures plus grosses et plus chères."

 

 

Lors d'une présentation de la direction générale du marché intérieur, de l'industrie, de l'entrepreneuriat et des PME (GROW), deux options sont envisagées : la création d’une nouvelle catégorie de véhicules (M0) – qui reste à définir –, ou la création d’une sous-catégorie (M1E) pour laquelle les exigences d’homologation seraient gelées.

 

"La création d’une définition juridique spécifique est nécessaire", selon la Commission. Le document qu'a pu consulter Contexte évoque aussi une "refonte et (des) dérogations à certaines exigences réglementaires", sans plus de précisions.

 

Les exemples du Japon et de la Chine

 

Si cette vision se confirme, un nouveau type à l'homologation pourrait donc voir le jour. Cela pourrait être inspiré par la catégorie des Keijidōsha (littéralement voiture légère), née en 1949 au Japon. Leur gabarit est ainsi drastiquement défini et limité (longueur < 3,4 m, largeur < 1,48 m, hauteur < 2 m), tout comme leur puissance (47 kW/64 ch) et leur cylindrée pour les ICE (660 cm³).

 

 

Bien plus récemment, la Chine a aussi développé un équivalent avec les ASEV (Affordable sustainable electric vehicles). Un succès à l'image de celui de la Wuling Hongguang Mini EV, développée par SAIC-GM-Wuling, qui s’est ainsi écoulée à plus de 1,3 million d’unités, caracolant en tête des ventes chinoises de BEV en 2021 et 2022.

 

Les projets déjà dans les cartons

 

Mais à quoi pourrait ressembler cette nouvelle catégorie M0 ou M1E ? Le dernier concept car de Dacia, le Hipster, semble s'inscrire dans cette démarche et ce futur type d'homologation.

 

Mais la marque du groupe Renault n'est pas la seule à travailler sur le sujet. Le Gerpisa a déjà présenté ses travaux, avec deux options possibles qui ont été détaillées dans un dossier dédié à la possible catégorie M0 dans les Ingénieurs de l'Auto, le journal de la SIA, la Société des Ingénieurs de l'Automobile.

 

La première consiste à introduire une sous-catégorie M1 "vesa" ou "light", conforme à toutes les exigences du M1 et éligible au CAFE, mais objet d’incitations spéciales en contrepartie du respect de seuils précis (< 3,8×1,7×2 m, < 1T, < 50 kW).

 

La seconde option implique de créer une toute nouvelle catégorie M0, dont les seuils resserrés (< 40 kW) et l’usage plus restrictif (< 110 km/h, autoroutes exclues) autoriseraient un assouplissement des normes, et donc des leviers d’allègement supplémentaires.

 

La proposition du Gerpisa concernant les contours règlementaires des catégories M0 et M1 "vesa", en comparaison de ceux des automobiles M1 et des quadricycles L6e et L7e (Source : Fabrique de l’Industrie)

 

La Fabrique de l’Industrie, laboratoire d’idées proche de l’UIMM, ou encore Movin'On et Capgemini ont également travaillé sur le sujet avec la Pop Car.

 

"La Pop Car s’inscrit pleinement dans la trajectoire climatique européenne, témoigne Bruno Bourdon, program director au sein de Movin’On. Notre ambition est claire : diviser par deux, puis par trois l’empreinte carbone d’un véhicule léger, tout en conservant un niveau de service adapté aux besoins du quotidien."

 

Emmanuelle Bischoffe Cluzel, VP sustainability lead chez Cap Gemini, détaille la feuille de route : un M1 "light" dès 2028, satisfaisant l’ensemble des critères du M1 (dont GSR2), mais assorti de seuils ambitieux de masse (< 850 kg batterie incluse) et d’ACV (empreinte carbone de 6 tCO2), et enfin le M0 en 2035, le temps de peaufiner une réglementation assouplie pour rendre possibles des seuils encore plus exigeants (< 750 kg et 4,5 tCO2).

 

Le prix d’achat visé ? "À partir de 10 000 euros avec aides, soit environ 100 euros/mois assurance incluse", indique-t-elle.

 

Pour approfondir le sujet, retrouvez le dossier spécial des Ingénieurs de l'Auto dédié au M0 ici.

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