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Constructeurs

Les constructeurs soufflent leurs bougies à Rétromobile

Publié le 24 février 2006

Par Frédéric Marty
6 min de lecture
Rendez-vous incontournable pour les passionnés, le Salon parisien des véhicules anciens accueille toujours plus de curieux. Plusieurs constructeurs l'ont bien compris et exploitent leur patrimoine pour attirer tous les regards sur leur stand. D'une allée à l'autre du Salon,...

...toutes les marques présentes soufflaient cette année des bougies. L'exemple le plus significatif était visible sur le stand Renault. La marque au losange fêtait notamment le demi-siècle de la Dauphine et de l'Etoile Filante. Cependant, la star du stand était sexagénaire et s'appelait 4CV. Pour illustrer la longue carrière d'une voiture conçue clandestinement sous l'occupation, le département "Histoire et collection" du constructeur avait sorti de ses réserves plusieurs exemplaires rarissimes. Près d'une réplique du premier prototype figurait notamment une rare version Hino fabriquée au Japon entre 1953 et le début des années soixante. Pour évoquer la carrière sportive de celle qui fut surnommée la "motte de beurre", une autre réplique rappelait les trois premières places obtenues dans sa catégorie lors des 24 Heures du Mans 1950. Non loin de cette version "course" trônait une Alpine A106, autre déclinaison sportive de la 4CV qui donna naissance à toute une lignée de berlinettes célèbres. Plus luxueux que sportif, un exemplaire du coupé "Autobleu" à carrosserie spéciale côtoyait également une non moins rare version cabriolet réalisée par Brissonneau et Lotz en 1956. Près de toutes ces déclinaisons, un modèle vert pomme accueillait les visiteurs pour revivre à son bord des souvenirs ou découvrir les sensations d'une automobile typique des années 50. En marge de cette star très populaire, le champion du monde en titre de F1 rappelait aussi sa victoire en 1906 lors du premier Grand Prix de l'ACF, qui s'apprête lui-même à fêter son centenaire dans quelques mois sur le circuit du Mans. En cette année 2006, ce siècle d'histoire épouse un autre centenaire : celui de la marque Lancia.

Cent bougies pour Lancia

Pour débuter les festivités liées à son siècle d'existence, le constructeur italien avait choisi d'exposer sur son stand trois modèles représentatifs de sa longue histoire. Le plus remarquable était sans doute le cabriolet Belna, fabriqué en 1934 dans l'usine que la firme possédait alors à Bonneuil-sur-Marne. Ce modèle d'une grande élégance était accompagné d'un cabriolet Aurelia B24S de 1958 et d'un Coupé Flaminia 2,8 l Touring. La présence de ces trois véhicules offrait une belle image de ce constructeur trop longtemps négligé par Fiat. Le rappel de ce passé glorieux tout au long de l'année aidera peut-être la firme à s'offrir un avenir plus conforme à son statut, comme cela a été le cas pour Citroën depuis quelques années. Après avoir longtemps tourné le dos à son passé, la marque aux chevrons a bien compris l'intérêt qu'elle pouvait en retirer. Le cinquantenaire de la DS, largement fêté l'an dernier, a ouvert une voie royale à la nouvelle C6. En ce début d'année 2006, le constructeur continue sur sa lancée en exploitant son riche patrimoine publicitaire pour coller au thème retenu par les organisateurs de Rétromobile.

Citroën fait sa pub

Dès la commercialisation des premières automobiles, les pionniers de ce nouveau mode de transport ont utilisé la publicité pour vanter les mérites de leurs créations. Dans ce domaine naissant, l'arrivée d'André Citroën marque une étape importante. L'industriel ne se contente pas de coucher ses modèles sur des affiches, mais invente de nouveaux supports de communication. L'illumination de la tour Eiffel en 1925 ou les Croisières noire et Croisières jaune marqueront ainsi les esprits au-delà de leur époque. Pour retracer ses campagnes publicitaires, la marque avait disséminé au sein de son "village" quantité d'affiches, et diffusait sur grand écran ses plus célèbres "réclames". Une DS à l'effigie du cirque Pinder et un fourgon de livraison AC4 de 1930 aux armes de la maison de champagne Mercier prolongeaient ce thème sous une forme plus imposante. Largement développé sur le stand de Citroën, le thème choisi par les organisateurs de Rétromobile restait plus timide chez les autres constructeurs qui avaient préféré mettre en avant des modèles particuliers.

70 ans de Diesel chez Mercedes et un nouveau musée

Sur le stand de la marque allemande, le Diesel était à l'honneur avec un exemplaire de la 260D, première voiture de série motorisée par cette technologie et commercialisée à partir de 1936. Le second véhicule semblait plus mystérieux avec sa carrosserie profilée et munie d'une dérive centrale. Baptisé C111, ce troisième prototype Diesel de la marque a établi 9 records du monde de vitesse sur la piste italienne de Nardo en 1978, tous au-dessus de 314 km/h. Entre ces deux voitures, trônait une maquette du futur musée Mercedes-Benz qui ouvrira ses portes au mois de mai à Stuttgart. Pour la première fois, toutes les créations de la firme trouveront ainsi un espace d'exposition pour se laisser apprécier du plus grand nombre. Cette volonté de donner un avenir au passé ne se limite pas à Mercedes. Le constructeur à l'étoile reste l'un des pionniers avec Peugeot à avoir pris conscience de l'intérêt de ce patrimoine pour mettre en valeur son savoir-faire technique et stylistique. La marque au lion donnait d'ailleurs un bon exemple de cette stratégie en exposant sa série "200", au moment ou la 207, dernier rejeton de cette famille, arrive sur le marché.
De la 201 de 1929 à la 205 turbo 16 de 1985, en passant par les 202, 203 et 204, vingt-trois voitures illustraient 55 années de production. Juste à côté de ce déploiement de force organisé par le musée "l'Aventure Peugeot" et 14 clubs d'amateurs de la marque, le stand BMW paraissait modeste. En fait, le constructeur de Munich avait choisi de célébrer les quarante ans de sa série "02" en proposant un cabriolet 1600-02 de 1971 et un Coupé 2002 turbo de 1974. La Mini, modèle emblématique et propriété du groupe allemand depuis 1994, devait se contenter d'un coin du stand BMW, avec une version de 1998 décorée par le couturier Paul Smith. L'histoire de la petite voiture anglaise aurait sans doute mérité plus d'espace. Ses inconditionnels pouvaient toutefois se consoler grâce à plusieurs stands indépendants qui en présentaient différentes versions. Cette diversité et la liberté laissée à chaque exposant constituent d'ailleurs la force de Rétromobile. Les constructeurs n'ont pas d'exclusivité sur le Salon et les surprises se succèdent d'une allée à l'autre. Souvent, les plus belles et les plus rares automobiles se laissent admirer sur les espaces réservés aux négociants, artisans spécialisés ou clubs de marques. Cette année encore, de nombreuses Bugatti, Ferrari et autres modèles uniques donnaient toute sa valeur à un Salon qui parvient à se renouveler depuis trente ans, pour le plaisir des passionnés comme du grand public.


Frédéric Marty





FOCUS

Louis Vuitton lance ses "Classic Awards"


Le malletier poursuit son engagement dans le monde de l'automobile. Après avoir organisé des concours d'élégance à Paris, Londres, New York et des rallyes de régularité à travers la Malaisie, l'Italie et la Chine, Louis Vuitton inaugure ses "Classic Awards". Ces trophées décernés par deux jurys composés de designers et de spécialistes récompenseront chaque année le plus beau concept-car et la plus belle automobile ancienne parmi les "Best of show" des six principaux concours d'élégance du monde. Pour cette première édition, le prototype Maserati Birdcage 75 dessiné par Pininfarina a été récompensé par le Louis Vuitton Concept Awards alors que le Classic Awards a été décerné à la Delage D8-120S carrossée par Pourtout en 1937 pour Louis Delage.


"Retrouvez ce n° en kiosque jusqu'au 27 avril"

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