Les chaînons manquants
L’hérésie évidente du Diesel
Voir une Porsche motorisée par un bloc Diesel, bien sûr, les puristes auront du mal à s’y faire… Pourtant, la contagion se poursuit… Après le Cayenne, la Panamera se voit donc affublée du V6 Diesel d’origine VW afin de séduire toujours plus de chefs d’entreprise, notamment attirés par une fiscalité avantageuse… Soit dit en passant, rassurez-vous, l’épidémie n’atteindra pas la 911 “sacrée”, qui vient de recevoir une nouvelle robe et un nouveau moteur essence en série limitée, un 4,0 l atmosphérique qui confère à la sportive un comportement tout à fait singulier pour une Porsche.
A découvrir donc, pour les chanceux qui auront la chance d’en croiser une (le modèle GT3 RS 4,0 l est limité à 600 exemplaires, dont seulement 35 pour la France). Fin de la parenthèse, revenons à des considérations disons… plus raisonnables.
Si la Panamera Diesel ne présente pas la noblesse des motorisations les plus illustres, elle n’en reste pas moins une Porsche, avec son âme et surtout son efficacité. La sonorité du bloc gasoil a été revue et, même à l’intérieur, il se révèle difficile de savoir dans quel modèle on roule.
En effet, 250 chevaux, c’est moins que la plus petite des Panamera essence de la gamme. Néanmoins, le couple, avec ses 500 Nm, rend l’auto particulièrement valorisante, soutenue par un châssis toujours quasiment exempt du moindre défaut. Mais, surtout, la consommation de l’engin de près de 2 tonnes fait basculer Porsche dans l’écologiquement correct, avec une annonce à 6,3 l lorsqu’il est chaussé de pneus Michelin à faible résistance au roulement. Une valeur que nous avons, pour notre part, pu valider aux alentours des 9 l. Ce qui reste une performance, obtenue grâce à la transmission Tiptronic et à la fonction Start-Stop de série.
La Panamera Diesel n’est disponible qu’en propulsion, pour la somme de 81 661 euros, ce qui représentera sans doute le plus grand frein à sa vente. En effet, Mercedes, Audi et BMW, rompus à l’exercice de la grosse berline Diesel, proposent des modèles haut de gamme d’aussi bonne facture avec, soit des moteurs encore plus performants, soit des équipements supérieurs, pour moins cher… Mais le prix est-il un critère pour qui veut une Porsche ?
L’hybride lui va si bien
Allier un moteur thermique à un moteur électrique est devenu presque un passage obligé pour tous les constructeurs, qu’ils soient généralistes ou plus élitistes. En cause, la performance environnementale bien sûr, la consommation, et surtout la caution morale de l’industriel qui s’implique pour préserver un monde meilleur.
Porsche ne déroge pas à la règle, et, là encore, après une version laboratoire sur le “gros” Cayenne, voici l’allégorie de l’hybridation sur la Panamera.
Si l’on peut douter de la pertinence de l’engin, sa découverte in situ laisse pantois. Les ingénieurs de la marque ont réalisé là un compromis de haut vol, en parvenant à conserver l’âme d’une Porsche, son plaisir de conduite, et la technologie hybride qui lui confère même encore quelques atouts supplémentaires.
La nouvelle Panamera S Hybrid affiche ainsi une puissance cumulée de 380 ch et une consommation de seulement 6,8 l aux 100 km en cycle mixte avec des émissions contenues à 159 g de CO2 par kilomètre. Des chiffres qui en font la Porsche la plus sobre de tous les temps et une nouvelle référence du segment des berlines hybrides haut de gamme en termes de spécifications. La Panamera S Hybrid reçoit un moteur essence V6 3.0 turbo de 333 ch, associé à une machine électrique de 47 ch. La batterie choisie est de type nickel-hydrure métallique (NiMh), tandis que la transmission est confiée à la boîte de vitesses Tiptronic S à huit rapports, qui bénéficie d’un étagement optimisé par rapport aux modèles Cayenne.
Sur route, cette vraie Porsche présente une autonomie en mode intégralement électrique d’environ 2 km, jusqu’à 85 km/h en fonction de la situation de conduite. Agréable, direz-vous, mais pas révolutionnaire. Un autre atout de l’hybridation par Porsche reste son utilisation à des régimes plus élevés grâce au mode “Croisière”. Conçu pour les autoroutes et les voies rapides, il permet de découpler et d’arrêter le moteur thermique en dehors des phases d’accélération, jusqu’à une vitesse de 165 km/h. Une sorte de roue libre entretenue… En matière d’équipement de série, la Panamera S Hybrid dispose d’une suspension active PASM et d’une monte pneumatiques Michelin à basse résistance au roulement (en option gratuite).
Avec ces deux nouvelles motorisations, Porsche ancre un peu plus la Panamera dans son segment et dans son époque. Il y en a maintenant pour tous les goûts… de luxe !
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LA PANAMERA EN BREF
Date de lancement : disponible
Segment de marché : berlines hybrides haut de gamme
Objectif France : 800 voitures (hybrides et Diesel) en année pleine
Principales concurrentes
de la Panamera S hybrid 380 ch 107 794 € : BMW Serie 7 Activehybrid 465 ch : 126 900 € ; Mercedes Classe S 400H 299 ch : 92 300 € ; Lexus LS 600H 394 ch : 126 500 €
Prix :
Diesel : 81 661 €
Hybrid : 107 794 €
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