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Constructeurs

Les 10 points marquants du marché automobile en mars 2022 : le pire mois depuis 40 ans !

Publié le 1 avril 2022

Par Christophe Bourgeois
7 min de lecture
147 079 immatriculations. Un nombre qui en dit long sur l'état du marché automobile français en mars 2022. Celui-ci a en effet chuté de 19,5 % par rapport à mars 2021. Il s'agit surtout du plus mauvais mois depuis... 1980 ! Au premier trimestre 2022, les ventes ont reculé de 17,3 % et même de 34 % si l'on se compare à 2019 !
Dacia a réalisé un excellent mois de mars en plaçant notamment la Sandero sur la deuxième marche du podium des modèles les plus vendus en France.

La dégringolade continue

En mars, le marché automobile français a un atteint  un niveau de ventes jamais atteint. Avec 147 079 immatriculations, si l'on met de côté mars 2020 qui correspondait au premier mois de confinement, c'est le plus mauvais mois depuis 1980, date à laquelle remontent les premières statistiques. Le marché dévisse de 19,5 % par rapport à il y un an et de 34,8 % par rapport à mars 2019 ! Cette descente aux enfers est d'autant plus notable alors qu’habituellement, mars est un mois assez fort. "La crise des semi-conducteurs est toujours là et la crise de tous les secteurs économiques [à cause de la guerre en Ukraine] vient s'y ajouter", explique François Roudier, directeur de la communication à la PFA. Depuis le début de l'année, le marché a chuté de 17,3 % pour atteindre 365 360 immatriculations. Par rapport à 2019, la chute atteint 34%.

 

Electrique et hybride non rechargeable en forme

Dans cette déconfiture, le mix énergie poursuit les tendances enregistrées mois après mois. Les ventes de voitures électriques progressent de 42,7 % pour atteindre une part de marché qui frôle les 12 % avec 43 506 immatriculations. Également en progression, les modèles hybrides non rechargeables qui augmentent de 3,6 %, soit une pénétration de 20 %. Les énergies 100 % thermiques continuent leur baisse avec un diesel qui ne représente plus qu'une part de marché de 16,4 % (- 44,1 % ; 60 201 unités) et une motorisation essence qui se fait grignoter par l'hybride. Cette énergie perd 27,2 % de ses ventes pour atteindre une part de marché de 38,9 % (139 993 unités). L'hybride rechargeable n'est pas non plus à la fête avec une baisse de 6,1 % (pdm : 8 % ; 29 310 unités).

 

GPL et E85 dans l'ombre

Probablement une des réponses directes à l'inflation exponentielle du prix des carburants, le GPL et l'E85 voient leurs immatriculations exploser. Ces deux énergies représentent une part de marché de 4,5 % (16 548 unités), avec une progression de 75,6 % ! Et si l'on ajoute les hybrides rechargeables compatibles à l'E85, une offre uniquement disponible chez Ford, Jaguar et Land Rover, on dépasse les 5 % de part de marché (19 269 unités). Dans le détail, Dacia et ses modèles GPL boostent le marché (9 376 unités), suivis par Ford, qui lui propose de l'E85 (5 804 unités).

 

Dacia, Tesla et Kia en forme

Qui arrivent alors à s'en sortir dans cette débandade ? Dacia affiche une très belle santé avec 12 719 unités (+31,4 %) et assure solidement sa quatrième place toutes marques confondues avec une part de marché de 8,6 %. Derrière, Tesla continue à profondément changer le classement des marques, passant devant Audi et BMW. L'américain progresse de 7,1 % (4 850) et se positionne à la 9ème place du marché avec une pénétration à 3,3 %. Derrière, Kia est aussi en forme avec une progression de 6,5 % (4 502) et intègre ainsi le Top 10 des marques.

 

Les français en berne

Pour les marques françaises, cela continue à être toujours très compliqué. Peugeot et Renault enregistrent des sous performances avec des immatriculations respectives de -33,6 % (21 598 unités) et de -30,5 % (20 874), dans un marché qui pour rappel a baissé de -19,5 %. Ce n'est pas mieux pour Citroën qui perd -27, 8 % (13 843). Seul DS s'en sort plutôt pas trop mal avec une quasi stagnation de ses immatriculations (-0,1 % ; 2 434).

 

Top 5 : Dacia pousse très fort

Dans ce marasme total, le top 5 évolue selon les disponibilités des véhicules. On retrouve sur la première marche la Peugeot 208 (7 831 unités ; - 21,6 %), suivie... par la Dacia Sandero (6 560 : + 34,6 %). Une première ! A quelques unités près, la Citroën C3 se retrouve sur la troisième marche (6 482 ; - 16,8 %), ce qui pousse, et c'est probablement aussi une première depuis des années, la Renault Clio loin derrière avec 5 687 unités (- 37,3 %). De son côté, le Renault Captur (4 609 ; - 26,2 %) réintègre le top 5.

 

Pas mieux pour le VO

Le marché des véhicules d'occasion à particulier fait une plongée vertigineuse en mars 2022. Toujours sous l'influence d'un point de comparaison élevé et en proie à des difficultés d'approvisionnement faute de livraison de VN, les transactions perdent 14,3 % sur un an, à 506 222 unités. Aucune marque n'échappe au fléau à l'exception peut-être de Toyota (-0,9 %, à 16 996 unités). Le bilan trimestriel reflète la tendance. Avec un cumul de 1 395 230 remises à la route, le marché des VO fond de 11,2 % par rapport à l'an passé. 35,5 % de ces transactions, soit 495 294 unités (-8,2 % sur un an), ont été réalisées par des professionnels. Le CtoC se contracte lui de 12,7 %, à 899 936 unités.

 

Les VUL en chute libre

Les utilitaires légers plongent de 28,6 % au mois de mars. Seulement 33 988 immatriculations ont été comptabilisées. Renault, leader historique de cette catégorie, affiche l’une des plus fortes baisses avec -42,3 % et 7 726 mises à la route. Peugeot et surtout Citroën se rapprochent mois après mois. La marque aux chevrons limite la casse avec un repli de 11,6 % en mars, à 7 171 unités. La seule marque du top 10 à terminer le mois dans le vert est Toyota avec 975 immatriculations, un volume en hausse de 3,1 %. Depuis janvier, le marché des VUL accuse un déficit de 24,2 % par rapport à l’an dernier, avec 90 534 unités au compteur. Renault est en tête du classement avec 21 705 véhicules (-41,4 %) devant Citroën (18 510, +1,6 %) et Peugeot (16 742, -24 %).

 

Un canal des particuliers qui essaie de surnager

Dans cette situation compliquée, le canal des particuliers s'est relativement tenu. Il n'a baissé "que" de 7,3 % (68 979 unités), ce qui est la moins mauvaise performance de tous les canaux. Mais il est vrai que tous les constructeurs donnent la préférence aujourd'hui aux clients particuliers générateurs de meilleures marges. Renault s'avère même dans le vert avec + 7,6 % (11 051). Cela représente plus d'une vente sur deux pour la firme au Losange. Très bon résultats également pour Dacia (+ 35,9 % ; 10 623) ainsi que pour Ford (+33 % ; 3 519) et Volkswagen (+29,5 % ; 5 227), sans oublier Hyundai (+27,2 % ; 2 351).

 

Les flottes rentrent dans le rang

Jusque-là relativement mieux loti que le marché global, le canal des flottes, qui regroupe les entreprises, les loueurs longue durée et les administrations, pique du nez en mars. Les immatriculations de VP en BtoB ont décroché de 20,2 %, à 39 404 unités. La plupart des marques flanchent, à l’exception de Ford (1 486 unités, +12,3 %), Hyundai (917, +29,2 %), Tesla (1 079, +3 %), Volvo (855, +25 %), Opel (832 unités, +19,9 %), Kia (721, +89,7 %), Nissan (564, +61,6 %) et Dacia (486, +42,5 %). Sur le premier trimestre 2022, les flottes VP affichent un volume de 108 655 unités, en repli de 12,7 %. (Avec Damien Chalon et Gredy Raffin)

 

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