Le Skoda nouveau est arrivé
Il existe une forme de paradoxe chez Skoda. Alors que la France reste loin d’être le territoire où la marque se montre le plus à son avantage en termes de part de marché, en comparaison à certains pays voisins tels que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, c’est une fois encore dans l’Hexagone qu’elle prend l’initiative de faire un pas en avant dans son histoire. A peine un an – quasiment jour pour jour – après avoir ouvert un point de vente conceptuel dans le centre commercial de Belle Epine (94), la filiale française vient d’inaugurer les nouvelles normes architecturales des concessions du constructeur tchèque.
“Enfin”, se diront les plus au fait du projet qui court depuis mars 2011 et que Luc Chausson, le directeur de Skoda France, se réjouit lui-même de voir aboutir. Force est de reconnaître que la marque semble avoir pris les choses par le bon bout. Le Tchèque a procédé, en effet, à une concertation mondiale, soit le sondage de 5 300 distributeurs qui ont partagé leurs remarques et leurs envies quant à leur outil de travail. Une majorité d’entre eux ayant également été invités à visiter les prototypes de concession afin de parfaire le projet.
De la chaleur chez le Tchèque
Le résultat se dresse désormais à la face du monde. Il est l’œuvre de Christian de Boussac, le représentant de la marque à Bordeaux et à Toulouse, cette dernière élue ville d’accueil des nouvelles normes Skoda. A la faveur du déménagement de son activité Audi dans un Terminal flambant neuf (JA n° 1177), le distributeur a tout bonnement effectué un reconditionnement des locaux laissés vides, soit 800 m2 d’aire d’exposition, 1 000 m2 d’atelier et 600 m2 de stockage des pièces. En bonne intelligence, Skoda dit avoir tout prévu pour “faciliter la transposition de ses standards à moindre frais” depuis d’anciens bâtiments, y compris les ailes d’avion Audi, même si le style rectangulaire est vivement recommandé.
A fin 2015, les 143 concessions qui composent actuellement le réseau de Skoda en France et les 17 autres à ouvrir arboreront les nouvelles normes. En façade, le changement sera déjà frappant. Mais n’est-ce pas l’intérêt que d’avoir une reconnaissance forte alors que la tendance se veut à la concentration en pôle des concessions ? Skoda ne veut plus avoir à rougir devant les couleurs excitantes des centres Peugeot, Citroën ou encore Opel. Devanture blanche soulignée de vert, mur de communication faisant la promotion de la voiture en vogue, éclairage spécifique de la vitrine… A l’instar de l’affaire toulousaine de Christian de Boussac, les concessions inspireront le dynamisme de l’extérieur.
A l’intérieur, point d’ambiance “lounge” ou “cosy”. Non, Skoda a opté pour la chaleur, grâce à un jeu d’éclairage étudié et l’utilisation du bois de manière chirurgicale. “Nous explorons la piste de l’olfactif”, confiera Philippe Dieu, responsable du développement réseau de Skoda France. En attendant, les premiers contacts sont visuels, avec la mise en avant d’un véhicule en face de l’entrée, et physiques, avec une prise en charge immédiate par le personnel.
A partir de 600 euros/m2
Si l’offre d’accès à Internet par du Wi-Fi gratuit est opérationnelle, le configurateur de véhicule continue toujours son développement en laboratoire. En deux dimensions pour commencer, il adoptera probablement la 3D ensuite, sans certitude. Il se fera vite indispensable dès lors que la marque exige l’exposition de six véhicules au minimum (et sept si le contrat de vente dépasse les 240 unités) pour une gamme qui en comprend dix-sept. Une version du configurateur reposant sur les possibilités de financement est aussi au programme.
“Nous devrions atteindre le million d’unités vendues à travers le monde en 2014”, clame-t-on chez Skoda France. A travers l’Hexagone, les prévisions seraient de 22 000 immatriculations, soit 1,3 % de pénétration. Bien entendu, comme toujours entre volumes escomptés et investissements consentis dans la représentation, c’est l’éternelle question de qui de l’œuf ou la poule arrive le premier. Mais à la vue des coûts de mise aux normes, les 30 m2 d’aire de livraison obligatoires n’ont pas intérêt à désemplir : 120 sites en France devraient être facturés à hauteur de 600 euros HT/m2 (frais d’architecte compris) et 40 autres ont des montants de travaux estimés à 900 euros HT/m2. Dans le cas de Christian de Boussac, à Toulouse, le financement est calculé sur une dizaine d’années, à la condition que les cadences annuelles passent rapidement de 400 à 700 unités.
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