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Constructeurs

Le personnel veut reprendre Volvo

Publié le 4 septembre 2009

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Le syndicat d'ingénieurs de la marque nordique a proposé 15 milliards de couronnes à Ford. Il est soutenu par les têtes pensantes de Volvo elles-mêmes. Jakob AB...
...entre en lice.

Les tribulations de Ford quant à la cession de Volvo devraient très prochainement livrer leur verdict. L'opération destinée à mettre un point final à l'histoire de Premier Automotive Group (PAG), la filiale qui réunissait sous son emblème les marques premium du groupe américain, peine en effet à se conclure.

Depuis la mi-août, un groupe d'investisseurs du nom de Jakob AB est sur les rangs. Il a été créé en juillet à l'initiative du syndicat d'ingénieurs de la marque et fédérant autour d'eux Leif Johansson, le P-dg de Volvo Group et Roger Holtback, son prédécesseur (1984-1991). Selon certaines sources reprises par les quotidiens économiques locaux, ce dernier serait appelé à prendre la direction des opérations si le projet était mené à son terme. Les employés des usines comptent également parmi les actionnaires du conglomérat. Il leur a été proposé d'entrer au capital moyennant l'équivalent de deux mois de salaires.

Enchères ouvertes 

Le 15 août dernier, Jakob AB a donc fait une offre de 15 milliards de couronnes (1,47 milliard d'euros) aux dirigeants de Ford. Une proposition à mettre en face du principal concurrent sur le dossier, Geely Automobile. Quelques semaines auparavant, le leader chinois, dont la pénétration sur son marché domestique atteint 25 %, a élaboré un plan de financement visant à racheter les parts de Ford pour une somme comprise entre 20 et 25 milliards de couronnes suédoises (soit 1,96 à 2,45 milliards d'euros). Pour rappel, il y a tout juste dix ans, Ford avait déboursé 6,45 milliards de dollars pour s'emparer de Volvo.

Une réponse rapide

Outsider, Jakob AB vient semer le trouble. Certes, son offre semble dérisoire, mais le consortium n'est en tout cas pas démuni d'arguments. Le principal ne manquera pas de susciter l'intérêt de Ford, qui compte rester actionnaire minoritaire de Volvo Cars pendant les sept ou huit prochaines années, avancent certaines sources proches du constructeur. Les ingénieurs de la marque suédoise craignent en effet une régression technologique, en cas de rachat par un constructeur chinois.

Ford s'est engagé à donner une réponse formelle dans les semaines à venir. Les salariés des usines restant suspendus à la décision de la maison mère pour connaître leur destin. On raconte que le numéro deux américain aurait retardé sa prise de décision uniquement pour faire monter les enchères. En réalité, Ford espérerait toujours attirer un des perdants de la grande bataille pour le contrôle d'Opel, en particulier l'autre chinois, Beijing Automotive Industry, en mauvaise posture sur le dossier allemand.

Mais aucun, ni de Geely ni de Jakob AB, ne tient la corde, les jeux sont ouverts et tout nouveau prétendant est le bienvenu.

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