Le Mercedes Classe X passe au niveau supérieur
L’automne dernier, Mercedes-Benz Vans entrait sur le marché des pick-up armé de son Classe X. Avec, cependant, en tout et pour tout dans le catalogue, un quatre cylindres décliné en 163 et 190 ch. Une offre considérée comme insuffisante pour bien des clients, surtout de la part d'un constructeur premium. "Notre stratégie pour ce produit a été de faire de l’entrée de gamme, mais en France notamment, ce n’est pas ce que les clients attendent", a expliqué Harry Salamon, directeur de Mercedes-Benz Vans dans l’Hexagone. Et ce, surtout face à des rivaux phares tels que le Ford Ranger, doté notamment d’un bloc de 200 ch pour un couple de 470 Nm, mais aussi le Volkswagen Amarok, désormais également équipé d’un V6 de 258 ch pour 580 Nm de couple.
Et c’est précisément d’un V6 3 litres de 258 ch, de pure conception Mercedes-Benz, dont se dote aujourd’hui le pick-up double cabine. Associé à une boîte automatique sept rapports et à la transmission intégrale 4Matic, le bloc, appelé 350 d, présente un couple de 550 Nm, se plaçant donc quasiment en haut du panier. Pour intégrer ce moteur, le châssis du pick-up, de fabrication Nissan, a dû subir quelques ajustements au bénéfice de la praticité. Ainsi, les voies élargies de six centimètres lui permettent d’être le seul pick-up du marché à pouvoir accueillir une Europalette dans sa benne d’une dimension de 1587 x 1560 x 475 mm. En revanche, la charge utile diminue par rapport au quatre cylindres, pour atteindre moins d’une tonne, soit 965 kg, tandis que l’attelage, facturé à près de 600 euros en option, permet de tracter une remorque d’un poids allant jusqu’à 3,5 tonnes.
Un comportement routier satisfaisant
Sur la route, autant dire que ce V6 n’est clairement pas de trop pour animer ce véhicule de 2,285 tonnes. Le bloc, aidé par une boîte de vitesses automatique sept rapports réactive, permet pourtant une conduite relativement agréable, voire dynamique, dès lors que le mode Sport est enclenché, et ce, malgré des suspensions un peu raides. Mais même en mode Confort, le pick-up donne satisfaction dans son utilisation compte tenu de son gabarit et de l’usage auquel il est davantage destiné. Car, que l’on ne s’y trompe pas, toutes les qualités du Classe X sont véritablement révélées sur les pistes et routes accidentées. Il faut dire que le constructeur est loin d’être novice en la matière avec son Unimog, mais surtout son Classe G.
Le mode offroad permet ainsi au Classe X, affichant une garde au sol comprise entre 20 et 22 cm, d’arpenter avec aisance les terrains les plus difficiles, tandis que les trois modes de la transmission intégrale (4MAT, 4H, 4L), et notamment le low range, font face à n’importe quels croisements de pont, aussi ardus soient-ils. Les capacités de franchissement du Classe X sont démultipliées avec l’activation du blocage de différentiel, une option facturée à 674 euros. Notre essai nous a également permis de gravir une pente accidentée à 45 degrés sans aucune difficulté, mais aussi de la redescendre en toute quiétude avec le régulateur de vitesse en descente, fourni de série. Consommation relevée sur un parcours varié : 11,6 l/100 km contre 8,8 l/100 km homologué, le tout, pour un niveau d’émissions homologué de 230 g de CO2. C’est précisément sur ce point que le bât blesse puisque le projet de loi de finances 2019 prévoit la fin de l’exonération des pick-up double cabine.
Vers un coup d’arrêt des ventes de pick-up sur le marché français ?
Une disposition qui pourrait bien mettre un coup de frein assez brutal à ce marché pourtant florissant en France. Pour information, le segment des pick-up ne s’est jamais aussi bien porté dans l’Hexagone, dynamisé par ces automobilistes séduits par l’exonération de malus. Résultat, en 2017, ce sont près de 24 000 unités qui ont été écoulées, soit une hausse de 17 %. Plus de la moitié de ces pick-up étaient en double cabine, d’où la volonté de Mercedes-des-Benz Vans de se concentrer sur ce marché, même si, aujourd’hui, cette stratégie ne semble finalement plus si opportune. En effet, quelle que soit sa version, quatre cylindres ou V6, le Classe X sera inexorablement frappé du malus maximal, à savoir 10 500 euros, qui viendront surenchérir le ticket d’entrée fixé à 51 708 euros en finition Progressive. Cette dernière intègre notamment de série la climatisation automatique bi-zone, le démarrage sans clé, le système d’infodivertissement avec ports USB ainsi que, niveau sécurité, le franchissement de ligne actif et le capteur de pluie.
Il faut atteindre le deuxième niveau de finition Power, facturé à 56 018 euros, pour bénéficier notamment des feux arrière partiellement à LED, des rétroviseurs extérieurs chauffants à réglage électrique, mais aussi rabattables électriquement. Pour les équipements de sécurité, le Classe X, dispose, selon les finitions, de l’Active Brake Assist et du Traffic Sign Assist, mais aussi du système de stabilisation de remorque, du régulateur de vitesse ainsi que de la caméra de recul ou caméra à 360 degrés. Même si, dans ce contexte de fiscalité renforcée, il s’avère périlleux pour la marque de fournir une estimation des ventes, toujours est-il que le V6 devrait représenter plus de 40 % des immatriculations totales de Classe X en 2018. Une proportion qui devrait dépasser le cap des 50 % sur une année pleine.