Le Citan redessine les ambitions de Mercedes-Benz
Mercedes-Benz avance par petites touches. Après avoir annoncé le nom de son produit fin janvier, le constructeur allemand a dévoilé, en marge du salon d’Amsterdam, les premières versions de sa fourgonnette qui entamera son déploiement commercial dans quinze pays en septembre prochain. Le Citan sera officiellement présenté lors du salon d’Hanovre. Fruit d’un premier partenariat industriel signé avec Renault dans le domaine de l’utilitaire, cette fourgonnette, conçue sur la base du Kangoo au sein du site de production de Maubeuge, a demandé à Mercedes-Benz trois années de développement et quelques centaines de millions d’euros pour aboutir à un produit respectant les fondamentaux et l’ADN de la marque. Plus massif et particulièrement distinctif par sa grille de calandre dominée par l’étoile, le véhicule tranche assez nettement avec la fourgonnette de Renault. Proposé en trois longueurs – 3,94 m, 4,32 m et 4,71 m – et trois versions – fourgon, Mixto et Combi –, le Citan sera équipé de trois moteurs turbodiesel à injection directe développant entre 75 ch et 110 ch, ainsi que d’un moteur essence de 114 ch. Le Citan Mixto, qui empruntera la plate-forme de la version extra-longue, proposera 5 places modulables et sera équipé d’une banquette arrière rabattable, d’une grille de séparation pour délimiter l’espace de chargement et de deux portes coulissantes. Le modèle Combi offrira sensiblement les mêmes caractéristiques que le Mixto, à la seule différence qu’il reprendra la plate-forme de la version longue.
Rivaliser avec la concurrence sans nuire à l’image de marque
Au-delà du produit, c’est surtout le positionnement commercial adopté qui déterminera véritablement les ambitions de Mercedes-Benz sur le marché des véhicules utilitaires. Sur ce sujet, la direction est restée discrète, annonçant simplement un prix “très compétitif qui dépendra des marchés”. Le constructeur allemand veillera surtout à ne pas positionner son véhicule trop haut, au risque de se heurter au même écueil qui avait précipité l’arrêt du Vaneo. En position de conquête sur un segment de marché qu’il a quitté depuis 2005, Mercedes-Benz se devra d’adopter un tarif de circonstance, en tenant compte de la guerre commerciale que se livrent les principaux constructeurs sur le marché de l’utilitaire, sans se détourner de son image de marque. En pleine croissance, ce segment de marché qui répond directement aux problématiques de livraisons urbaines a représenté 654 368 unités l’an passé en Europe de l’Ouest. Le Citan devra notamment batailler avec les constructeurs français qui pèsent 60 % de ce marché en Europe et 70 % dans l’Hexagone, et aura pour principal concurrent le Caddy de Volkswagen. Selon le journal Automobilwoche, Mercedes-Benz viserait une pénétration de 4 à 5 % sur le segment des fourgonnettes en Europe, soit un volume de 28 000 à 35 000 unités par an.
30 000 VUL pour Mercedes-Benz en 2013
La principale certitude à ce jour est que le véhicule participera grandement des ambitions de croissance mondiale affichées par le groupe. En 2011, la division utilitaires de Mercedes-Benz a commercialisé 264 200 véhicules dans le monde, soit une progression de 18 % par rapport à 2010, dont 178 300 unités (+ 14 %) en Europe de l’Ouest, et a vu ses profits augmenter de 85 % et sa marge par véhicule atteindre 9,1 %. Le constructeur à l’étoile entend poursuivre sa croissance en 2012 et vise un volume annuel de 400 000 unités à l’horizon 2015. Sur le marché français, la marque s’est fixé pour ambition d’atteindre la barre des 30 000 unités en 2013, soit 9 000 unités de plus que l’an passé.
Net recul pour Mercedes-Benz France sur le premier trimestre
Au premier trimestre, sur les segments de marché S2 et S3 (Vito et Sprinter), Mercedes-Benz accuse, en France, un repli de 22,2 % par rapport à la même période l’an passé. “Nous touchons essentiellement une cible de petits clients privés qui est très attentiste et reporte ses intentions d’achats en ce début d’année. Par ailleurs, sur la partie châssis, nous n’avons pas suffisamment appréhendé la demande et nous avons subi des délais assez longs qui nous ont fait manquer des ventes”, justifie Philippe Glarner, directeur commercial véhicules utilitaires légers. Le ralentissement a été plus particulièrement perceptible sur les ventes de Vito (- 30,7 %, à 1 556 unités), dont les chiffres souffrent de la comparaison avec les performances de l’an passé. Au premier trimestre 2011, Mercedes-Benz avait surfé sur le lancement du nouveau modèle et commercialisé 2 245 Vito, soit une progression de 41 % par rapport à 2010. “Nous sommes revenus aux chiffres d’avant lancement et ce volume n’est clairement pas représentatif de ce que nous devons réaliser”, confie Philippe Glarner. En 2012, Mercedes entend surtout maintenir, voire développer, sa pénétration sur un marché en baisse de 6,5 % sur trois mois et que d’aucuns voient en recul de 5 à 10 %.
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