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Constructeurs

"L’avenir de la marque en Chine dépendra de la manière dont se dérouleront les dix-huit premiers mois"

Publié le 27 avril 2012

Par Christophe Jaussaud
5 min de lecture
Paul Sevin, vice-président ventes et marketing Seat - Seat est à un moment charnière de son existence. En plus d’une large offensive produits, de la redéfinition de son ADN, la marque débarque en Chine. Tour d’horizon de cette actualité chargée avec son vice-président.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Seat a conclu l’année 2011 sur une croissance de ses ventes de 3 %. Cette progression correspond-elle à votre feuille de route ?
PAUL SEVIN.
Compte tenu de notre marché domestique, l’Espagne (- 18 000 unités), nous sommes très satisfaits de l’exercice 2011. Cette croissance globale de 3 %, soit 11 000 voitures supplémentaires au final, renferme en fait une progression de 11 % de nos ventes à l’international, ce qui représente 30 000 unités de mieux. En Allemagne, nous progressons de 20,9 %, de 6,6 % en Italie, de 14,6 % en France, de 9,6 % en Grande-Bretagne, de 16,8 % en Autriche, etc. Nos objectifs de croissance en Europe ont été tenus. En Espagne, nous restons pour la deuxième année consécutive le leader du marché et il s’agissait également d’un objectif. Autant de messages qui préparent notre futur discours, notamment en Chine. Cette année 2011 nous a également permis de préparer notre offensive produits qui débute aujourd’hui à Genève, notamment en travaillant avec nos réseaux européens, russe ou encore chinois. Enfin, nous avons revu et refondu cette année toute notre identité de marque, aujourd’hui symbolisée par notre nouveau slogan “Enjoyneering”, qui marie notre côté latin et une culture d’ingénieurs au service de la technologie et de la qualité de nos produits. Une riche année donc, nécessaire pour que 2012 soit encore meilleure.

JA. 2012 est l’année de votre arrivée en Chine. Pourriez-vous nous en dire d’avantage sur l’implantation de Seat dans ce pays ?
PS.
Nous dévoilerons notre stratégie lors du prochain salon de Pékin. Je peux vous dire que nous avons de grandes ambitions dans ce pays, mais que nous restons également très humbles. En 2011, avec l’appui et le professionnalisme des personnels du groupe Volkswagen sur place, nous avons construit une équipe, mais aussi un réseau qui, avant l’été, comptera 15 concessions dans les 15 plus grandes villes du pays. Nous avons monté ce dossier en quatorze mois ! Un véritable challenge. Une course de vitesse fantastique. Nous nous positionnons, à l’image de l’ADN de la marque que symbolise aujourd’hui Enjoyneering, sur le segment des voitures très sportives à fort contenu technologique. Nous allons notamment mettre l’accent sur nos motorisations. Nous jouerons aussi notre carte espagnole, car ce pays est très connu, en Chine, par la cible que nous visons.

JA. Si le succès est au rendez-vous, une production locale est-elle prévue ?
PS.
Bien sûr qu’il y a des plans possibles, mais il faut avant tout réussir notre entrée sur ce marché. L’avenir de la marque en Chine dépendra de la manière dont se dérouleront les dix-huit premiers mois. En plus de monter rapidement en volume, nous devons également nous assurer que notre positionnement correspond bien à une cible élargie en Chine. Voilà nos deux premiers objectifs avant de penser à une production locale.

JA. Avec l’arrivée des Mii, Ibiza, Toledo ou Leon, quelles sont vos ambitions pour 2012 ?
PS.
Nous voulons faire aussi bien qu’en 2011 en terme de croissance. C’est un minimum. Nous entrons sur de nouveaux marchés comme la Chine, nous reprenons pied en Russie et, comme vous l’avez souligné, nous avons de nombreuses nouveautés. Avec la Mii, nous nous ouvrons de nouvelles perspectives en Espagne bien que ce segment soit relativement faible dans le pays. Les potentiels en France ou en Italie sont plus forts et nous y voulons toute notre place. Avec la nouvelle Ibiza, qui pèse jusqu’à 13 % du segment en Espagne, nos objectifs sont d’un autre ordre. Il s’agit d’un de nos modèles emblématiques qui s’est déjà vendu à plus de 5 millions d’unités et, avec cette nouvelle Ibiza, nous avons vraiment l’intention de reconquérir une partie de notre clientèle.

JA. La future Toledo partage sa base technique avec la Skoda Mission L et sera fabriquée en République tchèque. Pourquoi ce choix alors que l’un de vos buts annoncés était d’afficher une production annuelle de 500 000 unités à Martorell ?
PS.
L’usine tchèque était plus adaptée pour fabriquer cette voiture, mais l’objectif de production à Martorell n’est aucunement remis en cause. Nous restons ambitieux pour cette usine, nous en reparlerons à Paris en septembre prochain.

JA. Pensez-vous que la Toledo, une berline tricorps, puisse largement séduire la clientèle d’Europe de l’Ouest ?
PS.
La Toledo a été un grand succès en Europe et particulièrement en Espagne avec, au global, plus d’un million d’unités vendues. Il demeure même un parc de 235 000 voitures en Espagne. Sur cette base, mais aussi sur les qualités intrinsèques de la voiture, nous sommes confiants. Cette Toledo est une synthèse parfaite entre l’élégance, une habitabilité généreuse et un prix aussi brillant que l­a voiture ! Dans le respect de notre ADN, elle offrira également des technologies moteurs de haut niveau. Cette Toledo symbolise vraiment l’histoire de Seat, qui se renouvelle, qui se modernise, avec cette volonté de reconquérir des volumes.

JA. Le “nouveau” Seat est donc sur la bonne voie, n’est-ce pas ?
PS.
Nous devions tenir notre marché local. Nous l’avons fait. Nous devions prouver que nous étions capables de croître en Europe, même sans nouveautés produits majeures, nous l’avons fait. J’ai toujours dit que Seat devait être moins dépendante de l’Europe de l’Ouest, nous sommes en train de le faire, notamment avec le Mexique, la Russie et la Chine. Nous avons donc accompli ce que nous avions signifié. Dans cette maison, nous avons besoin de réaliser ce que nous annonçons et d’arrêter de tout changer tout le temps.
 

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