L’après-vente pourrait chuter de 10 % en 2035
La crise comme catalyseur des difficultés structurelles de l’industrie automobile : c’est l’idée qui se dégage de la dernière étude réalisée par le cabinet Deloitte sur les conséquences de la crise du Covid-19. Ce rapport se base sur l’analyse d’un constructeur automobile fictif, avec des ventes de 2,5 millions de véhicules neufs et une position forte sur les marchés européen, américain et chinois.
Parmi ses multiples enseignements, cette enquête nous apprend que l’après-vente pourrait chuter jusqu’à 10 % à horizon 2035 malgré une croissance de 50 % du parc automobile mondial, tirée principalement par l’émergence du marché chinois.
Les raisons de ce recul ? Outre la progression des véhicules électriques nécessitant moins d’entretien, les systèmes d’assistance à la conduite (Adas) nouvelle génération contribueront également à baisser la sinistralité automobile. Ce qui signifie une fréquence de réparation plus faible. "Même la croissance des flottes automobiles chinoises ne sera pas en mesure de compenser ces pertes", souligne Deloitte dans son étude.
De nouveaux services pour compenser le recul de l’après-vente
"Les concessionnaires européens qui, en particulier, ont dû faire face à des problèmes de rentabilité avant même le début du coronavirus, devraient se situer dans la tendance la plus faible après la crise. Ils chercheront d’autres alternatives de revenus qui ne sont pas liés au réseau de la marque", ajoute Jochen Funk, responsable du secteur automobile de Deloitte Conseil à Paris.
Selon le cabinet d’audit, le ralentissement de l’activité après-vente, qui représente environ 7 % du chiffre d’affaires d’un constructeur, conduira l’industrie automobile à se forger de nouveaux business modèles. "Nous croyons que les services de mobilité pourraient croître de 11 % et contribuer à hauteur de 18,8 milliards de dollars aux revenus de notre constructeur automobile fictif d’ici 2035", précise Deloitte. Autre levier de chiffre d’affaires : l’automobile en tant que hub de communication mobile. Des services tels que la monétisation des données de mobilité pour les fournisseurs d’assurance ou les annonceurs devraient croître de 20 % par an pour atteindre 6,5 milliards de dollars. "La connectivité des véhicules est moins susceptible de devenir un moteur de croissance qu’une base pour diverses autres offres", conclut Jochen Funk.
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