S'abonner
Constructeurs

L’appétit grandissant de Fiat

Publié le 8 mai 2009

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Alors de Fiat vient de s'allier avec Chrysler, placé sous Chapitre 11, le groupe italien a confirmé son intérêt pour Opel et plus largement les activités de GM Europe. Chrysler avait 30 jours. Un mois, après...
...le rejet de son plan de viabilité, pour revoir sa copie et principalement trouver un accord avec Fiat devenu indispensable à sa survie selon l'administration américaine. C'est chose faite. Le 30 avril dernier, le constructeur américain et Fiat sont parvenus à un accord. Pour autant, ce dernier n'a pas empêché Chrysler de se placer sous la protection du Chapitre 11 ce même jour. Le moyen le plus rapide de faire naître un nouveau Chrysler. En effet, Chrysler ainsi que le Président Obama affirment que cette procédure ne devrait pas excéder 60 jours, le temps de transférer à la nouvelle entité ce qui doit l'être. Après cette restructuration, Fiat détiendra donc 20 % du capital de Chrysler et devrait même en prendre la tête puisque Bob Nardelli a d'ores et déjà annoncé son retrait une fois la nouvelle société créée. Tom La Sorda, le vice-président de Chrysler, a, quant à lui, déjà annoncé sa démission avec effet immédiat le 30 avril dernier. Sergio Marchionne pourrait en devenir le nouveau P-dg. Comme annoncé, Fiat ne verse aucun dollar, mais ouvre son savoir-faire et ses technologies à Chrysler. D'ailleurs, ces échanges devraient permettre à Fiat de grimper à 35 % du capital. Fiat pourra ainsi augmenter sa part de 15 %, par tranche de 5 %, selon des critères déjà définis : l'apport d'une plate-forme permettant à Chrysler de fabriquer aux Etats-Unis un véhicule consommant moins de 6 litres, l'accès à une famille de mécaniques plus efficace qui sera produite aux Etats-Unis pour les véhicules du groupe américain et enfin offrir à Chrysler un accès à son réseau afin de faciliter les exportations de véhicules. De plus, Fiat aurait une option à faire valoir entre janvier 2013 et juin 2016 pour 16 % supplémentaires, donc pour prendre totalement le contrôle de l'entreprise, mais à condition que Chrysler est totalement remboursé l'Etat américain. Quant à Daimler, il a tout simplement abandonné sa participation de 19,9 % et provisionné 700 millions d'euros dans ses comptes.

"D'un point de vue technique et industriel, c'est un mariage parfait"

Sergio Marchionne, qui avait défini une taille critique comprise entre 5,5 et 6 millions d'unités pour sortir de cette crise, poursuit donc dans sa logique en se consacrant aujourd'hui à l'étude des activités de GM Europe. Ainsi, l'administrateur délégué de Fiat se penche sur les cas d'Opel, Vauxhall et Saab. D'ailleurs, le 4 mai Sergio Marchionne s'est rendu à Berlin afin de discuter du dossier Opel avec deux ministres de l'Etat allemand. Aux 4,2 millions de véhicules que représenterait l'ensemble Fiat-Chrysler, l'ajout des chiffres d'Opel permettrait d'atteindre le seuil qu'il s'est fixé. Ceci étant, cela reste au conditionnel car rien n'est encore fait et de nombreux points d'interrogations demeurent. Bien que le groupe italien ait annoncé n'avoir fait aucune proposition chiffrée à GM, il se murmure que Fiat avancerait un peu moins d'un milliard d'euros pour la reprise d'Opel. Certains jugent ce montant insuffisant d'autant que Magna, l'équipementier canadien associé au constructeur russe Gaz et à une banque russe, aurait proposé davantage. Puis il y a les synergies possibles. Si avec Chrysler, il existe une complémentarité territoriale, ce n'est pas le cas avec Opel. Toutefois, selon Sergio Marchionne, interrogé par le Financial Times, "d'un point de vue technique et industriel, c'est un mariage parfait" ajoutant "qu'une union entre Fiat et Opel permettrait des économies d'un milliard par an." Le président de Fiat, Luca di Montezemolo, interrogé par le journal italien le Corriere della Sera, a fait savoir qu'un rapprochement avec Opel "serait une opportunité extraordinaire pour nous. Ils seraient des partenaires idéaux, cela donnerait naissance à un groupe très puissant." Sergio Marchionne souhaiterait, selon ses déclarations au Financial Times, finaliser la prise de contrôle d'Opel d'ici à la fin mai et introduire le nouvel ensemble en Bourse d'ici à la fin de l'été. Cependant, Fiat ne voulant pas s'endetter, il faudra trouver une solution. Pour le ministre allemand de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg, "on pourrait imaginer des garanties et des cautions des Etats, à l'échelle européenne, j'insiste sur ce point". A suivre.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle