L’appétit grandissant de Fiat
"D'un point de vue technique et industriel, c'est un mariage parfait"
Sergio Marchionne, qui avait défini une taille critique comprise entre 5,5 et 6 millions d'unités pour sortir de cette crise, poursuit donc dans sa logique en se consacrant aujourd'hui à l'étude des activités de GM Europe. Ainsi, l'administrateur délégué de Fiat se penche sur les cas d'Opel, Vauxhall et Saab. D'ailleurs, le 4 mai Sergio Marchionne s'est rendu à Berlin afin de discuter du dossier Opel avec deux ministres de l'Etat allemand. Aux 4,2 millions de véhicules que représenterait l'ensemble Fiat-Chrysler, l'ajout des chiffres d'Opel permettrait d'atteindre le seuil qu'il s'est fixé. Ceci étant, cela reste au conditionnel car rien n'est encore fait et de nombreux points d'interrogations demeurent. Bien que le groupe italien ait annoncé n'avoir fait aucune proposition chiffrée à GM, il se murmure que Fiat avancerait un peu moins d'un milliard d'euros pour la reprise d'Opel. Certains jugent ce montant insuffisant d'autant que Magna, l'équipementier canadien associé au constructeur russe Gaz et à une banque russe, aurait proposé davantage. Puis il y a les synergies possibles. Si avec Chrysler, il existe une complémentarité territoriale, ce n'est pas le cas avec Opel. Toutefois, selon Sergio Marchionne, interrogé par le Financial Times, "d'un point de vue technique et industriel, c'est un mariage parfait" ajoutant "qu'une union entre Fiat et Opel permettrait des économies d'un milliard par an." Le président de Fiat, Luca di Montezemolo, interrogé par le journal italien le Corriere della Sera, a fait savoir qu'un rapprochement avec Opel "serait une opportunité extraordinaire pour nous. Ils seraient des partenaires idéaux, cela donnerait naissance à un groupe très puissant." Sergio Marchionne souhaiterait, selon ses déclarations au Financial Times, finaliser la prise de contrôle d'Opel d'ici à la fin mai et introduire le nouvel ensemble en Bourse d'ici à la fin de l'été. Cependant, Fiat ne voulant pas s'endetter, il faudra trouver une solution. Pour le ministre allemand de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg, "on pourrait imaginer des garanties et des cautions des Etats, à l'échelle européenne, j'insiste sur ce point". A suivre.
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