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Constructeurs

L'Airbus des batteries se concrétise

Publié le 30 janvier 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
En lançant la construction d'une ligne de test d'industrialisation de batteries en Charente, dans l'usine Saft, Emmanuel Macron a donné du corps à l'Airbus des batteries.
Emmanuel Macron, le 30 janvier 2020, dans l'usine Saft en Charente.

L'Airbus des batteries devient un peu plus concret. En effet, le président de la République, Emmanuel Macron, accompagné de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, et Patrick Pouyanné, PDG de Total, a lancé, le 30 janvier 2020, la construction d'une ligne de production de batteries pour VE. Cette dernière, opérationnelle mi-2021, sera destinée à de premiers tests d'industrialisation. Elle sera bâtie à Nersac, en Charente, sur le site de Saft, filiale du géant pétrolier, qui produit déjà des batteries.

 

Une deuxième étape prévoit la fabrication de batteries à grande échelle à Douvrin (Pas-de-Calais) puis à Kaiserslautern (Allemagne) avec près de 2 000 emplois sur chacun des deux sites vers la fin de la décennie. "On va très, très vite", a affirmé Patrick Pouyanné, en insistant sur les "paris" à relever, notamment celui de répondre rapidement à la demande des industriels et "produire des batteries pour un million de véhicules". Pour Emmanuel Macron, il s'agit d'un enjeu de "souveraineté européenne" car les constructeurs automobiles ne doivent plus dépendre, pour les batteries électriques, des producteurs asiatiques, chinois ou coréens, qui peuvent "monter les prix comme ils veulent, ce qu'ils ont commencé à faire".

 

La France va investir 960 millions d'euros

 

Pour mémoire, cet Airbus des batteries, porté par la France et l'Allemagne, regroupe aujourd'hui sept pays de la zone et dix-sept entreprises. La nouvelle structure a reçu l'aval de la nouvelle Commission européenne, le 9 décembre 2019, qui autorise 3,2 milliards d'aides publiques. Un appel d'air qui devrait entraîner un investissement privé de 5 milliards d'euros supplémentaires pour la commission. Dans le détail, l'Allemagne est autorisée par Bruxelles à investir jusqu'à 1,25 milliard d'euros. Viennent ensuite la France (960 millions), l'Italie (570 millions), la Pologne (240 millions), la Belgique (80 millions), la Suède (50 millions) et la Finlande (30 millions).

 

Durant ce déplacement en Charente, Emmanuel Macron a loué le rôle que peut jouer l'industrie dans la lutte contre le réchauffement climatique en lançant le chantier de cette filière européenne de batteries électriques. "Je suis comme vous extrêmement préoccupé par les conséquences du changement climatique", a déclaré le chef de l'Etat en s'adressant à 200 employés de l'usine Saft. "Mais je ne fais pas partie des catastrophistes" pour lesquels "il faut détruire de l'emploi, il faut décider de faire de la décroissance pour répondre à ce défi", a-t-il estimé. "Nous y répondrons, comme d'ailleurs l'humanité l'a toujours fait, par de l'innovation et la réorganisation du savoir-faire", a-t-il ajouté, en plaidant pour "réconcilier l'industrie et l'écologie". (avec AFP).

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