"La nouvelle Classe A va éclipser tout ce qui existe en termes de sportivité"
Journal de l’Automobile. Vous présentez ici le coupé Classe C. Comment le définiriez-vous ?
Gordon Wagener. D’une manière générale, nous développons notre marque vers plus de sportivité. Le coupé Classe C est donc empreint de cette sportivité avec une réelle attractivité pour conquérir de nouveaux clients plus jeunes. Nous avons voulu mettre sur la route un produit vraiment à part, spécifique, même si nous sommes partis de la Classe C berline.
JA. Bien que le SLK ne soit pas aussi mythique que le SL, le renouvellement d’un tel produit reste compliqué. Quels étaient les impératifs pour cette 3e génération ?
GW. Avant tout, je trouve que le SLK est lui aussi mythique ! Aujourd’hui, le SLS et le SLK sont les 300 SL et 190 SL du passé. En termes de design, aussi bien pour le SLS que pour le nouveau SLK, nous usons de notre passé glorieux, de notre héritage. Il s’agit de le faire évoluer vers plus de modernité d’une manière progressive. Ce sont des voitures de sports intemporelles et nous avons toujours l’ambition de faire les plus belles du prochain centenaire.
JA. Le design est aujourd’hui un élément fort de l’image d’une marque. Mais n’y a-t-il pas un risque d’homogénéisation, certes d’identifier la marque mais plus vraiment les modèles ?
GW. Le design met en scène la marque. C’est un facteur de succès pour l’avenir. Pour moi, le design joue un rôle central en créant la différence aux yeux du client car chaque constructeur est obligé d’utiliser des structures similaires sous la tôle. Ceci étant, s’il est vrai que certains modèles d’une même marque se ressemblent, ce n’est pas notre démarche. Ma mission est de renforcer l’identité de la marque, d’assurer une allure homogène à Mercedes et à Smart, mais il n’y aura pas de poupées russes chez nous !
JA. Quelles perspectives et contraintes impliquent les énergies nouvelles dans le design ? L’approche pour dessiner un véhicule électrique est-elle la même ?
GW. Nous pouvons effectivement choisir de créer un design spécifique pour un véhicule électrique mais généralement on trouvera différentes formes de propulsion pour une même voiture. Le challenge du design est un peu déconnecté des modes de propulsion. Nous voulons créer des icônes comme pour la Smart. Smart qui s’adapte d’ailleurs parfaitement à l’électrique et, a priori, elle sera notre champ d’expérimentation, notre marque cible au niveau du design.
JA. Quelles sont vos relations avec Laurens van den Acker ? Cette coopération avec Renault fait-elle naître des contraintes dans le design des futures Smart ?
GW. Non, au contraire. Nous avons une formidable coopération. Nous nous sommes assurés ensemble que cette voiture aura de jolies proportions. Le fait que la plate-forme soit identique est synonyme de proportions similaires mais ce sera le seul point commun. Notre coopération est excellente et nous apprenons l’un de l’autre.
JA. Quelle est la Mercedes dont vous êtes le plus fier, la plus belle, la plus aboutie ?
GW. C’est toujours le modèle sur lequel je suis en train de travailler aujourd’hui ! Notre esprit est toujours tourné vers l’avenir dans un processus de création artistique. Nous travaillons aujourd’hui sur le programme de 2013, 2014 ou 2015, mais généralement la plus belle est toujours la dernière création.
JA. Avec le concept Shooting Break vous avez remis le concept de break de chasse dans l’actualité. Cependant, il n’est pas encore dans la rue et n’est-ce pas frustrant de voir la Ferrari FF reprendre, finalement avant vous, ce concept ?
GW. Au contraire ! Cela montre que nous continuons à ouvrir de nouveaux segments comme nous l’avons déjà fait avec le CLS. Avec le Shooting Break, nous allons créer un nouveau segment de coupé avec plus d’espace qui vient parfaitement s’insérer dans notre gamme puisqu’aujourd’hui tous nos breaks sont orientés vers le côté fonctionnel.
JA. Avec les prochaines générations de Classe A et B, Mercedes va proposer au moins quatre variantes de carrosseries. Aujourd’hui ces modèles sont plutôt typés monospaces, qu’en sera-t-il à l’avenir ?
GW. Effectivement, il y aura, au minimum, quatre voitures en dessous de la Classe C, dont deux vraiment différentes des actuelles. La Classe B restera un monovolume mais nous avons l’ambition d’en faire la plus belle de l’offre du marché. En revanche, avec la Classe A, ce sera une véritable révolution. Notamment au niveau des proportions avec une silhouette plus plate et extrêmement sportive. Je pense qu’elle va éclipser tout ce qui existe sur ce segment en termes de sportivité. Ce sera un concept totalement inédit.
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