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Constructeurs

La FFC espère un rebond dès 2021

Publié le 29 avril 2020

Par Mohamed Aredjal
4 min de lecture
L’heure est à l’optimisme dans les rangs de la Fédération française de carrosserie (FFC). Si la filière VI a été durement touchée par la crise, l’organisation professionnelle veut croire à une reprise rapide, s’appuyant sur les conclusions d’une récente étude.
Patrick Cholton, président de la FFC, veut préparer au mieux la reprise d’activité de la filière VI.

 

Reprendre vite et le plus largement possible : c’est le mot d’ordre au sein de la FFC. A quelques jours du 11 mai 2020, levée annoncée du confinement, le président de l’organisation professionnelle, Patrick Cholton, appelle à une relance rapide de l’activité pour limiter les conséquences de cette crise. "A la différence de 2008, les aides du gouvernement ont été plus importantes avec cette crise. Nous avons donc de grandes chances d’amortir son choc dans les deux à trois prochaines années si l’activité redémarre dès le mois de mai. Pour rappel, après 2008, il avait fallu dix ans à la filière pour retrouver son niveau d’avant crise…", explique le président de la FFC.

 

Pour étayer son propos, ce dernier s’appuie sur une étude menée par les cabinets BDO et Bipe sur les perspectives de la filière pour le compte de la FFC. Et ses enseignements se veulent plutôt optimistes. Si cette enquête reconnaît que la crise du Covid-19 a dégradé "les perspectives pour l’industrie de la construction de carrosseries", elle prévoit malgré tout un rebond de la demande dès 2021. "A la différence de la crise de 2008, les conditions financières resteront favorables et les mesures de soutien aux entreprises amortiront le choc, d’autant que la filière s’est depuis structurée à travers la PFA, facilitant ainsi le dialogue avec le gouvernement", commentent le Bipe et BDO.

 

Ainsi, selon cette étude, les immatriculations de véhicules industriels (≥ 5,1 t) devraient atteindre 44 000 unités (24 000 tracteurs et 20 000 porteurs) l’an prochain après une chute prévue à 36 200 véhicules en 2020. Idem pour les ventes de semi-remorques et remorques qui devraient repartir à la hausse en 2021 pour s’élever à 20 500 unités environ (contre 18 000 attendues en 2020). Même trajectoire pour le VUL (< 5,1 t) dont les immatriculations régresseront de 24 % en 2020 avant de renouer avec la croissance en 2021 (+16 % à 420 000 unités).

 

Des retards de paiement en hausse

 

Dans leurs prévisions, le Bipe et BDO n’en demeurent pas moins prudents rappelant que le rythme de la reprise dépendra de l’efficacité des mesures publiques destinées à soutenir l’investissement des entreprises. Autre paramètre en prendre en compte : les capacités d’approvisionnement de la filière. Aujourd’hui, selon Patrick Cholton, environ 95 % des carrossiers constructeurs sont en activité réduite (25 à 30 % de leur volume de production habituel) tandis que tous les constructeurs ont rouvert leurs usines. Mais les sites de production restent dépendants des livraisons issues de l’industrie chinoise qui concentre 40 % des approvisionnements.        

 

"Nous faisons face au même problème que pour les masques de protection. La région de Shanghai, par exemple, compte 20 à 30 fabricants pour la filière VI qui sont confrontés à une demande très importante. Les coûts sont à la hausse car les mieux-disants sont les premiers servis. Une grande partie des approvisionnements provient aussi de l’Italie, pays qui a été très touché par l’épidémie", indique Patrick Cholton.

 

Autre phénomène qui pourrait compliquer la reprise d’activité : les retards de paiement. Selon la FFC, les factures en souffrance se multiplient et environ un tiers des règlements ont vu leur délai se rallonger ces derniers jours. Pour faire face à cette situation, la fédération a fait appel aux services d’un médiateur chargé de régler les litiges entre les carrossiers et leurs sous-traitants.

 

Une relance dès le troisième trimestre 2020 ?

 

En dépit de ces quelques réserves, Patrick Cholton reste confiant, estimant que les premiers signes d’un retour à la croissance pourraient apparaître dès le dernier trimestre 2020. "Si elles font l’objet de retards, les livraisons de châssis ont repris chez les constructeurs et les délais vont se réduire. Les premières sont attendues pour septembre", annonce le président.

 

Ce dernier estime même que cette crise pourrait, à terme, avoir des effets bénéfiques sur le tissu industriel français. Au même titre que la Fiev, la FFC appelle en effet à une relocalisation de la production sur le territoire national. Un vœu pieu ? Peut-être mais le président de la fédération veut, une nouvelle fois, se montrer optimiste : "Avec l’avènement de l’usine 4.0, de nouveaux processus industrialisés de production ont vu le jour, à l’image de l’impression 3D, qui peuvent nous aider à retrouver de la compétitivité".  

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