La fabrication de véhicules toujours plus propre en Europe
Entre 2008 et 2017, le nombre de véhicules produits en Europe est passé de 11,9 à 17 millions d’unités. Une bonne nouvelle pour l’industrie automobile, automatiquement mauvaise pour l’environnement ? Pas à en croire l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), qui a observé sur les dix dernières années l’impact de cette production sur l’environnement via plusieurs indicateurs.
Résultat : les émissions totales de CO2 de la production automobile européenne ont diminué de près de 24 % depuis 2008 via l’utilisation d’énergies renouvelables à faible teneur en CO2 et 9,47 millions de tonnes de CO2 ont été émises en 2017 par la production de véhicules contre 12,4 millions en 2008. Pour chaque véhicule produit, les rejets de CO2 ont reculé de 30 % pour se limiter à 560 kg contre 800 kg en 2008.
D’autre part, chaque véhicule produit au cours de la dernière décennie a consommé 31 % d’eau en moins grâce à la réutilisation de l’eau et à d’autres stratégies de long terme destinées à limiter la consommation d’eau telles que la récupération de l’eau de pluie par exemple. 3,34 m3 d’eau sont aujourd’hui nécessaires à la production d’un véhicule, contre 4,83 m3 en 2008.
Moins d’énergie consommée malgré une fabrication plus complexe
L’émergence de véhicules plus propres, plus sûrs et connectés a rendu la production plus complexe mais pourtant pas plus énergivore. La consommation d'énergie par voiture produite a diminué de près de 16 % au cours des dix dernières années. Pour chaque véhicule produit, la consommation d’énergie a atteint 2,28 MWh en 2017 contre 2,71 MHv en 2018. La quantité de déchets produits par voiture fabriquée a également été revue à la baisse : sur les deux dernières années, un modèle a généré 14 % de déchets en moins.
Enfin, bonne nouvelle également du côté des composés organiques volatils (COV) émis lors des opérations de peinture. L’utilisation de nouvelles techniques, telles que le remplacement des peintures à base de solvants par des équivalents sans solvant à vase d’eau, a permis aux constructeurs de diminuer les émissions de composés organiques volatils de 21 % par véhicule sur cette décennie, malgré une légère hausse sur ces dernières années.
Des constructeurs engagés sur le sol français
"Ce bilan positif démontre l'engagement fort de l'industrie automobile à réduire l'impact environnemental de l'utilisation de ses véhicules ainsi que des processus de production, a souligné le secrétaire général de l'Acea, Erik Jonnaert. Cela fait partie d'une stratégie continue et multiforme, à laquelle tous les fabricants européens adhèrent." Et la plupart des constructeurs industriellement présents en France ont d’ailleurs fait de cette réduction de leur empreinte environnementale un de leurs chevaux de bataille et un argument de communication récurrent.
A valenciennes, par exemple, Toyota, dans le cadre de sa stratégie mondiale, s’est donné pour ambition de porter ses sites à zéro émission à l’horizon à 2050. Afin d’atteindre cet objectif, une étape intermédiaire a été définie, impliquant la réduction des émissions de 54 % d’ici 2025. Pour ce faire, le constructeur japonais explore plusieurs pistes sur son site français. Dernière initiative au programme : la signature fin 2017 d’un partenariat avec EDF Hauts-de-France pour la mise en route d’une période de pré-diagnostic des installations pour permettre de dégager les premières pistes d’action. Depuis son ouverture en 2001, l'usine a déjà a abaissé sa consommation d'eau par véhicule de 90 %, ses émissions de COV de 60 % et ses besoins énergétiques de 55 %. Des résultats qui lui ont permis d’obtenir la certification iso 50001 en 2017.
PSA se distingue par son programme Usine d’excellence
Autre exemple chez PSA, le programme usine d’excellence fixant des objectifs pour 2025 en termes de performance industrielle et de maîtrise des impacts environnementaux des sites de production. Depuis 1995, le groupe est parvenu à diviser par trois les émissions de COV et diviser par deux les émissions de dioxyde de soufre et d’azote. Dans le même temps, les sites du groupe ont réduit le volume des déchets de 45 % par véhicule fabriqué en favorisant les filières de recyclage et de valorisation. Enfin, sur le volet de la maîtrise de la consommation d’eau, le groupe a divisé par quatre sa consommation par véhicule grâce au développement de programmes de traitement et de recyclage.
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