JLR réduit encore la voilure
Jaguar Land Rover a annoncé, lundi 15 juin 2020, la suppression de 1 100 emplois intérimaires au Royaume-Uni et une perte avant impôt de 500 millions de livres, entre janvier et mars, du fait d'une activité frappée par la pandémie. Le groupe britannique, qui appartient à l'indien Tata Motors et emploie 32 000 personnes au Royaume-Uni, explique dans un communiqué devoir réduire dans les prochains mois le nombre de ses employés dans ses usines. Il avait déjà supprimé 500 emplois dans l'usine de Halewood en janvier dernier.
Il prévient que ses perspectives restent "incertaines" du fait de la pandémie qui a paralysé le marché automobile pendant des semaines et entraîné une fermeture des chaînes de production. Le groupe a toutefois commencé à relancer deux usines au Royaume-Uni, une en Slovaquie et une autre en Autriche, mais la production repartira progressivement. En raison de la chute de ses ventes, sa trésorerie a fondu à grande vitesse en avril et en mai, et Jaguar Land Rover s'attend à brûler encore énormément de liquidités d'ici fin juin.
Le constructeur a d'ailleurs obtenu un prêt de 560 millions de livres de la part de cinq banques chinoises, puisqu'il n'était pas en assez bonne santé financière pour être éligible aux prêts des pouvoirs publics au Royaume-Uni. La crise sanitaire a déjà pesé lourdement sur son exercice 2019-2020, clos fin mars, même si le confinement au Royaume-Uni n'a débuté que le 23 mars. Il a subi une perte avant impôt de 501 millions de livres au quatrième trimestre, et de 422 millions pour l'exercice, alors qu'il s'attendait avant l'arrivée de la pandémie à être dans le vert. Ses ventes se sont effondrées de 62,5 % en avril sur un an et de 43,3 % en mai. Mais elles devraient rebondir désormais avec la réouverture de 89 % de ses concessionnaires dans le monde.
Le groupe doit réduire ses coûts, d'où les suppressions d'emplois, avec pour objectif d'économiser 5 milliards de livres d'ici mars 2021, soit un milliard de plus que prévu jusqu'à présent. Il a pris en outre la décision de réduire ses investissements, à 2,5 milliards de livres pour l'exercice 2020-2021, contre 3,3 milliards pour 2019-2020.
Les suppressions d'emplois interviennent après un plan de restructuration annoncé l'an dernier et qui prévoyait déjà de réduire les effectifs de 5 000 postes. Elles s'ajoutent à une série de plans sociaux dévoilés ces dernières semaines par de nombreux constructeurs au Royaume-Uni en raison de la pandémie, comme les marques Bentley (1 000 emplois supprimés), Aston Martin (500) et McLaren (1 200), ou encore le japonais Nissan (250) ou le groupe de distribution Lookers. Les mauvaises nouvelles sur le front de l'emploi sont quotidiennes au Royaume-Uni, signe de l'impact dévastateur de la pandémie et de la récession historique dans le pays. Lundi matin, le groupe britannique de matériaux de construction et de bricolage Travis Perkins a annoncé la suppression de 2 500 emplois. (avec AFP)
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