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Constructeurs

Jean-Philippe Imparato, Stellantis : "Je n'imposerai pas le contrat d'agent"

Publié le 14 octobre 2024

Par Nabil Bourassi
3 min de lecture
En marge du Mondial de l'Auto de Paris, le nouveau patron Europe de Stellantis s'est exprimé sur la situation réglementaire sur le Vieux Continent. Jean-Philippe Imparato a également indiqué sa méthode pour l'avenir du réseau européen et français.
Jean-Philippe Imparato Stellantis
Jean-Philippe Imparato, patron Europe de Stellantis.

Il devient le nouveau patron de l'Europe de Stellantis dans un contexte critique : normes CAFE, marché en berne, taux d'intérêt élevés, débats houleux avec le réseau... Interrogé par Le Journal de l'Automobile à l'occasion du Mondial de l'Automobile de Paris, Jean-Philippe Imparato s'est emparé de la question avec son charisme habituel : énergiquement.

 

"Je serai conforme sur le CAFE"

 

Sur les normes CAFE, il a été très clair : "Quelle que soit la règlementation au 1er janvier, je serai conforme... Attachez vos ceintures, parce que cela veut dire que je vendrai à la vraie valeur de l'électrique, et j'adapterai la production du thermique pour être conforme". "Si l'Europe veut 20 à 25 % de voitures électriques l'année prochaine, elle doit investir massivement dans des aides. Sans quoi, nous ne casserons pas nos valeurs résiduelles".

 

A lire aussi : Qui est Jean-Philippe Imparato, le nouveau patron Europe de Stellantis

 

"Nous sommes le 14 octobre, et je ne connais toujours pas la réglementation au 1er janvier prochain", a-t-il rappelé. Pour Jean-Philippe Imparato, il n'y a pas lieu de modifier les normes. "En 2018, ici même, au Mondial de Paris, nous apprenions le projet européen des normes... Nous sommes six ans plus tard, et nous sommes dans les clous. Nous avons fait ce qu'on attendait de nous".

 

"Le réseau a raison d'être en colère"

 

Sur le réseau, le nouveau patron de Stellantis ne minimise pas sa colère. "Les concessionnaires sont mécontents et ils ont raison. Regardons dans le détail leur problème : ils gagnent de l'argent avec le VN, avec les pièces de rechange, avec les produits de financement. Mais ils en perdent énormément avec le VO, c'est normal. Entre 2020 et 2023, les prix du VO avaient explosé, et là, ils sont revenus à la normale. Ils le payent très cher en buy back. À cela, il faut ajouter les méthodes de ventes de certains de nos concurrents qui ont baissé leurs prix", a-t-il expliqué.

 

"On a fait croire qu'une voiture neuve coûtait 49 euros par mois, c'est totalement faux, et c'est le buy back qui paye", a ajouté l'ancien patron d'Alfa Romeo.

 

"Il faudra couper dans les coûts de distribution"

 

Sur le contrat d'agent, Jean-Philippe Imparato revendique un certain pragmatisme. "Je n'imposerai jamais le contrat d'agent sans avoir consulté le réseau, et discuté avec le réseau en Belgique, aux Pays-Bas et en Autriche", a-t-il déclaré. "Je vais bientôt me rendre en Belgique", a-t-il répondu après avoir évoqué le douloureux passage au contrat d'agent sur ce marché.

 

"Nous ne passerons pas au contrat d'agent sans que je me sois assuré que nous avions les commandes, un système en place et un business model", a-t-il insisté avant de conclure : "Mais il faudra qu'on trouve le moyen de couper dans les coûts de distribution, car le contexte exige de baisser tous nos coûts".

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