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Constructeurs

Hyundai livre ses premiers camions à hydrogène en Europe

Publié le 7 octobre 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le constructeur sud-coréen vient de livrer, en Suisse, les 7 premiers poids lourds, baptisés XCient, fonctionnant avec une pile à combustible et de l'hydrogène. De quoi ouvrir la voie à l'automobile.
A partir de 2021, Hyundai annonce vouloir produire 2 000 camions fonctionnant à l'hydrogène par an.

 

Le développement des véhicules à hydrogène passera par les camions : c'est le pari de nombreux constructeurs dont Hyundai, qui a livré, mercredi 7 octobre 2020, ses premiers poids lourds à l'hydrogène. La marque coréenne a loué à des transporteurs suisses sept XCient Fuel Cell, des 36 tonnes capables de parcourir 400 kilomètres à pleine charge, avec un réservoir de 32 kilos.

 

Alors que le marché des voitures particulières à hydrogène reste balbutiant, faute d'infrastructures de production et de distribution du gaz, les camions pourraient ouvrir la route. "La demande de camions est bien plus forte : ça aidera à construire les infrastructures", a souligné Mark Freymüller, le patron de l'opération de Hyundai en Suisse, lors de la présentation du camion à la presse.

 

Hyundai explique que ses ingénieurs perfectionnent leurs moteurs à hydrogène depuis vingt ans, et prévoit d'y investir plus de 6 milliards de dollars d'ici 2025. La marque a choisi la Suisse pour lancer ses camions parce que le diesel y est cher et que la géographie du pays convient à l'usage du camion.

 

Hyundai compte produire 2 000 XCient par an à partir de 2021, et se développer en Allemagne dès 2021, puis en Autriche, aux Pays-Bas et en Norvège. Le XCient promet une autonomie de 1 000 kilomètres à horizon 2030, avec un passage à la pompe d'une quinzaine de minutes. Hyundai vise également les Etats-Unis, où il estime que 12 000 camions à hydrogène prendront la route d'ici 2030, et la Chine qui compte elle atteindre un million de véhicules équipés à la même date. Une autre marque pionnière, Toyota, développe un poids lourd à l'hydrogène pour le marché nord-américain et un autre pour le marché japonais. Daimler et Volvo se sont aussi associés dans le domaine.

 

Et la France dans tout cela ? Faurecia et Plastic Omnium, notamment, sont en pointe sur le sujet. Le 6 octobre 2020, Faurecia, engagé avec Michelin dans Symbio, a inauguré de son côté un "centre d'expertise mondial" en France, près duquel seront produits à partir de 2023 des réservoirs pour le Hyundai XCient. Plastic Omnium a lui été retenu pour fournir les réservoirs au constructeur néerlandais VDL, dans le cadre d'un consortium subventionné par l'Union Européenne, "H2HAUL".

 

"Nous nous attendons à ce que les entreprises de logistique s'intéressent à ce domaine", souligne Xavier Chollet, gérant du fonds Pictet Clean Energy surtout s'il devient moins cher de faire un plein à l'hydrogène qu'au diesel. Il ne prévoit pas de "conquête massive du marché avant au moins 2030", "mais des innovations technologiques pourraient nous surprendre".

 

Reste un problème de taille : la production d'hydrogène est aujourd'hui fortement émettrice de CO2, car elle résulte essentiellement du reformage de méthane. L'Union européenne a fait de l'hydrogène propre, issu de l'électrolyse de l'eau, une de ses priorités dans la course vers la neutralité climatique en 2050. L'Allemagne va y consacrer 9 milliards d'euros, avec pour ambition de devenir le N°1 mondial, et la France 7 milliards d'euros, notamment à destination du transport routier. (avec AFP)

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