Honda craint le manque de compétitivité au Royaume-Uni

Attention danger ! C'est en résumé le message que vient de faire passer le constructeur Honda aux autorités politiques britanniques à propos de la sortie du Royaume-Uni de l'UE. En effet, sans aucun accord entre les deux parties, le constructeur estime que les véhicules qu'il produit de l'autre côté du Channel ne seront plus compétitifs en raison d'une hausse significative des tarifs douaniers provoquée par un retour du pays aux règles de l'Organisation mondiale du commerce. Or, le siège européen du constructeur nippon est basé au Royaume-Uni (il est situé à Bracknell) et il y exploite une usine comptant 4000 salariés (elle est implantée à Swindon).

"Une hausse des tarifs douaniers de 10% rendrait nos véhicules non compétitifs et nous imposerait des coûts que nous ne pouvons pas nous permettre d'absorber", a prévenu le constructeur auprès d'une commission de parlementaires britanniques. Et l'ensemble de l'industrie britannique pourrait être gravement touchée si rien ne bouge entre le Royaume-Uni et l'UE.

D'après des estimations de l'Association britannique des constructeurs et des vendeurs d'automobiles – Society of motor manufacturers and traders, ou SMMT –, les investissements dans l'industrie automobile britannique ne s'élèveront déjà cette année qu'à 733 millions d'euros, soit un quart de la somme qui était atteinte en 2015 (2,8 milliards d'euros). Cette même organisation avait aussi fait savoir récemment que le Brexit pourrait entraîner un surcoût par véhicule importé de pas moins de 1700€.