Gruau, un acteur de plus en plus mondial
Depuis plusieurs années déjà, le groupe Gruau ne fait plus de mystère sur ces deux principaux axes de croissance stratégiques : l’international et le véhicule électrique. “Le défi prioritaire du groupe est de franchir les frontières pour aller chercher de nouveaux leviers de croissance”, affirme Patrick Gruau, dirigeant du groupe. L’exercice 2015 va clairement marquer une nouvelle étape importante dans cette perspective avec, d’une part, le déploiement sur de nouveaux marchés et, d’autre part, le lancement de la deuxième génération de la gamme Electron.
Le plus lourd investissement jamais réalisé
Pour mener à bien l’ensemble de ces projets, le groupe lavallois va investir pas moins de 11 millions d’euros cette année, soit la plus grosse somme jamais dépensée. “Si on n’investit pas ou plus dans ce métier, on va au-devant de grosses difficultés dans les deux ou trois ans à venir”, soulève Patrick Gruau. Une enveloppe de 1,2 million d’euros sera destinée au développement à l’international, activité qui a représenté en 2014 un chiffre d’affaires de 31,8 millions d’euros. Une première étape concernera le renforcement des positions établies. Ainsi, Gruau ouvrira le 1er avril une deuxième usine au sud de Varsovie, qui sera dédiée à la production de plateaux ridelles bâchés. Objectif, doubler le volume de production d’ici deux ans en atteignant la barre des 1 000 unités.
L’Algérie plus que jamais stratégique
Le constructeur-carrossier va implanter un atelier de montage et de service à Alger, où il est déjà présent via un site commercial depuis 2009. Suite à l’appel d’offres de la Direction générale de la protection civile (DGPC), remporté en 2013, portant sur la fabrication de 1 100 ambulances, l’Algérie s’est imposée comme le deuxième marché de Gruau après la France. Un autre projet, répondant au nom de code “Etoile du Sud”, devrait voir le jour en 2015. Par ailleurs, le dirigeant mayennais affiche également son ambition de renforcer la position de son groupe en Espagne.
Gruau traverse l’Atlantique
Par ailleurs, dans deux semaines, Gruau exposera pour la première fois au salon Work Truck d’Indianapolis. Un événement qui lui permettra de mettre en avant son savoir-faire auprès d’acteurs de plus en plus sensibles aux VUL européens et d’officialiser la signature d’un premier accord avec un carrossier américain. Le groupe n’est pas non plus resté inactif en Europe puisqu’il a également finalisé deux accords avec des partenaires allemands. A défaut de projets concrets en Chine ou en Inde, “où il n’existe pas de VUL à proprement parler”, Gruau a finalisé un rapprochement avec un agent en Arabie saoudite et nourrit des ambitions du côté du Brésil. Par ailleurs, au regard de la croissance des ventes de VUL en Grande-Bretagne ces dernières années, le dirigeant mayennais ne cache pas non plus son intérêt sur ce marché.
Lancement de l’Electron II
Enfin, quatre ans après le lancement du premier modèle composant sa gamme Electron, conçue sur la base du Ducato, le groupe présentera au prochain salon SITL la deuxième génération de ses fourgons 100 % électriques, avant un lancement commercial prévu en juin. Au total, Gruau va investir 3,1 millions d’euros cette année dans la chaîne de traction.
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FOCUS - Un CA multiplié par deux en dix ans
Le groupe Gruau a dépassé pour la première fois la barre des 200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014 (202 millions d’euros), multipliant ainsi par deux son activité en dix ans (103 millions d’euros en 2004) sur un marché des véhicules utilitaires qui, lui, a régressé de 11 % sur la même période. L’opérateur a réalisé un résultat d’exploitation de 5 % et un excédent brut d’exploitation de 8 % l’an passé. En 2015, Gruau anticipe un chiffre d’affaires stable par rapport à l’an passé, avant d’entrevoir une montée en puissance en 2016 (234 millions d’euros) et 2017 (254 millions d’euros).
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