Grande Punto. Grande pression
...avec la 159 et le Brera face à la nouvelle Croma, sur cette 61e édition du Salon de Francfort, Fiat n'a laissé aucune chance aux autres marques du groupe. La Grande Punto aimantait la foule. Cette dernière a suscité un véritable engouement, de la curiosité aussi, car personne ne souhaite voir Fiat disparaître de l'échiquier mondial et cette nouvelle Grande Punto devra asseoir et consolider le redressant de la maison turinoise. D'ailleurs, l'importance de ce modèle transpirait dans les propos de Luca de Meo, le directeur de la marque Fiat. Rappelant les succès de la Balilla, de la 600, de la 127, de la Uno puis de la Punto, il a souligné l'importance du modèle et du segment sur lequel il évolue. "Ce segment est essentiel pour nous, a-t-il lancé, il représente 40 % de nos ventes et il ne faut pas oublier qu'il pèse 4 millions d'unités, soit 37 % des ventes européennes." Luca de Meo a planté le décor et les enjeux. Les objectifs sont ambitieux : 360 000 unités en année pleine devraient sortir de l'usine de Melfi, près de Naples.
"Nous visons le podium des marques importées sur ce segment"
Si la Grande Punto doit accélérer le renouvellement de l'image de Fiat mais surtout séduire 1 million de nouveaux clients durant son cycle de vie, la transition avec la génération précédente se passera en douceur. En effet, elle sera accompagnée, jusqu'à fin 2006, par deux versions d'entrée de gamme à des prix très compétitifs de la "petite Punto". Cependant, la nouvelle star italienne sera elle aussi vendue à un prix compétitif (10 800 e en entrée de gamme en France). Un des arguments qui en fera le nouveau fer de lance de Fiat en France. Pour Christophe Decultot, directeur Fiat VP et Lancia, "avec un objectif de 25 000 unités en 2006, nous visons le podium des marques importées sur ce segment." Mais cela ne se fera pas à n'importe quel prix, le directeur a précisé que la marque concentrera ses efforts sur le marché des particuliers. De plus, avec l'arrivée de cette nouvelle arme, associée à la Panda, Fiat France revendique le leadership des marques importées sur cet ensemble segment A plus B. Lancée le 20 octobre dans l'Hexagone, la Grande Punto devrait représenter 30 à 40 % des volumes de la marque en 2006. Une marque qui veut revenir à 3 % de parts de marché, soit environ 60 000 unités. Un dernier mot sur Lancia. L'avenir devrait s'éclaircir avec la nouvelle Delta qui est dans les tuyaux, ainsi qu'un produit de niche (on espère le coupé Fulvia !) et enfin un SUV, la version luxe de son cousin Fiat. Proche de l'asphyxie il y a quelques mois, le groupe italien semble retrouver une respiration normale, faisant vivre ses marques seules ou en coopérant.
Après Ford, Fiat devrait coopérer avec Tata.
C'est début septembre que Lapo Elkann, responsable de la promotion des marques de Fiat Auto et héritier de la famille Agnelli, officialisait dans un entretien à Radio 24 l'accord de coopération avec Ford pour la construction de petites voitures. Depuis, la lettre d'intention a été signée entre les deux constructeurs et Sergio Marchionne, l'administrateur délégué du groupe Fiat, espère voir "les discussions terminées avant fin octobre." Les fruits de cette coopération devraient être une réalité en 2007 et 2008 si le dossier ne prend pas de retard. Pour Fiat, ce sera le retour de la Fiat 500, de la Trepiuno, alors que Ford renouvellera sa Ka. Selon toutes vraisemblances, les deux modèles partageraient la plate-forme de la nouvelle Panda ainsi que ses moyens de production, c'est-à-dire les deux usines polonaises du groupe Fiat. Le constructeur italien est en passe de devenir, à l'image de PSA avec qui d'ailleurs il coopère depuis de nombreuses années, un champion de la coopération ciblée. Fini les liens capitalistiques, l'épisode GM a laissé des traces. Et les signatures s'enchaînent puisque le 22 septembre dernier, Sergio Marchionne a signé une nouvelle lettre d'intention en vue d'une nouvelle coopération. Cette fois-ci, l'administrateur délégué du groupe Fiat, semble s'être entendu avec Ratan Tata, le président du groupe indien Tata et de Tata Motors, en vue de coopérer dans le développement, la production, l'achat et la distribution. "Les deux sociétés vont constituer un groupe de travail pour déterminer la faisabilité et les détails de la coopération, à court et à long terme" pouvait-on lire dans un communiqué commun. Certains n'ont que la Chine en tête, l'Inde possède également un potentiel énorme et un tel accord pourrait être déterminant à l'heure de conquérir ce sous-continent.
Christophe Jaussaud
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