Francois Le Clec’ h, directeur Mercedes Car Group : Le marché français manque cruellement de dynamisme
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Journal de l'Automobile. Avec 41 700 Mercedes immatriculées à fin août, êtes-vous dans vos temps de passage ?
Francois Le Clec'h. Nous sommes parfaitement dans nos temps de passage malgré un léger recul de 0,39 %. Nous augmenterons et dépasserons ces résultats comme prévu. L'arrivée de la Classe C en avril explique ce décalage d'autant que la 200 CDi, modèle très important pour la France, arrive seulement ce mois-ci. Nous pourrons également compter sur le nouveau break Classe C dès le 1er décembre.
JA. Que pensez-vous de l'évolution du marché français ?
f.LC. Il est d'une éternelle morosité. Cela fait 10 ans qu'il totalise peu ou prou 2 millions. De plus, le vieillissement du parc, près de 8 ans aujourd'hui, devient même préoccupant. Le marché français manque cruellement de dynamisme. Dans ce contexte, nous gagnons quelques points et notre part de marché dépassera tout de même les 3 % cette année.
JA. Notre marché a-t-il d'autres spécificités ?
f.LC. Bien que la France soit le 6e marché mondial pour Mercedes et le premier pays européen (hors Allemagne) en part de marché, notre mix tend à diminuer face à celui de nos voisins. Par exemple, si l'on prend les ventes de Classe S, nous sommes seulement le 10e marché. L'Espagne, qui va totaliser 10 000 véhicules de moins que nous sur l'année, nous devance sur ce modèle. La diversification des carrosseries aux dépens des berlines traditionnelles, comme celles évoluant sur le segment de la Classe E, semble également plus marqué en France.
JA. Etes-vous satisfait des débuts de la nouvelle Fortwo ?
f.LC. Il faut reconnaître que les ventes ont décollé plus timidement qu'attendu. Un fait principalement dû au design assez proche de la génération précédente. Le marketing, mais aussi un très bon bouche-à-oreille, ont corrigé ce point. D'ici la fin de l'année, nous réaliserons notre objectif de 8 500 voitures. Et nous ne pourrons pas avoir de voitures supplémentaires. En effet, tous les pays s'étant portés acquéreurs de cette nouvelle génération, la production de l'usine est aujourd'hui à son maximum. Ce qui reste un bon signe.
JA. Mercedes met à nouveau l'accent sur le Bluetec. Quand sera-t-il disponible en Europe ?
f.LC. Vous pouvez commander dès la fin de l'année une E 300 Bluetec. Ensuite, cette technologie sera étendue aux autres gammes. Avec le Bluetec, nos modèles répondent d'ores et déjà à ce que seront les normes européennes de 2015 mais qui sont déjà celles de la Californie. Si le Bluetec est une des solutions possibles pour l'avenir, il ne sera pas la seule technologie nécessaire pour relever le défi environnemental. Il faudra sûrement marier plusieurs technologies pour y répondre. Le concept F700 illustre ce futur. Imaginez une voiture de plus de 5 mètres, équipée d'un petit 1,8 litre 4 cylindres développant 238 chevaux pour une consommation de 5,3 litres et 127 g/km de CO2. De formidables résultats notamment obtenus grâce à son moteur DiesOtto. La F700 pourrait être la voiture de demain. Et demain en automobile nous projette sur la période 2008-2012.
JA. L'année 2007 sera-t-elle bonne pour votre réseau ?
f.LC. Nous avons été champion de la rentabilité en 2006 avec 2,2 à 2,3 % en moyenne. Aucun point de vente n'a été déficitaire, même lorsque des investissements ont été réalisés. Je pense que nous saurons renouveler cette performance en 2007.
JA. Comment le réseau a-t-il réagi à la création de Chrysler France ? Y a-t-il eu des craintes ?
f.LC. Nous avons été totalement transparents sur l'ensemble des étapes. Une bonne explication résout beaucoup de choses. Je n'ai vraiment senti aucune inquiétude particulière dans le réseau. Les nouvelles dispositions prises aujourd'hui prennent en compte les préoccupations du réseau car sans lui nous ne sommes rien. Nous travaillons ensemble pour que la passation se passe sans accroc. Et à ce jour, il n'y a aucun problème.
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