Fiat Panda : “l’Elue”

...également des allures de bouée lancée à Fiat.

La Fiat Panda est plus qu'une simple voiture "élue" voiture de l'année 2004. Elle est "l'Elue". Dans le film Matrix, "l'Elu" est ce personnage, Neo, incarné par Keanu Reeves, dont la mission est de sauver les hommes... Plus prosaïquement, la Panda est née pour relancer Fiat Auto, en pleine crise. Quel destin ! D'abord prénommée Gingo, Renault l'a fait débaptiser, estimant la consonance de ce terme trop proche de la Twingo, un véhicule directement concurrent qui plus est. Ce changement étant intervenu quelques semaines avant sa commercialisation, la confusion n'a pas eu le temps de s'immiscer dans l'esprit du public. Son nom restera donc Panda. Elle succède à un modèle qui a connu  l'une des plus belles carrières commerciales de la marque. Rien qu'en France, 390 000 Panda ont été immatriculées en vingt ans. Une carrière qui fait rêver aujourd'hui chez Fiat. La nouvelle Panda, qui se place au-dessus des phénomènes de

ZOOM Le classement final 1- Panda, 281 points 2- ex aequo Golf V et Mazda3, 241 points 4- Toyota Avensis, 219 points 5- Opel Meriva, 213 points 6- BMW Série 5, 144 points 7- Nissan Micra, 111 points

modes de par son concept relativement classique, en prend le chemin : en deux mois de commercialisation, elle totalise déjà 95 000 commandes à travers l'Europe. Lors de son lancement, Fiat tablait sur une quantité de l'ordre de 70 000 unités…

Espèce en voie de développement

La simplicité et l'accessibilité (en termes de prix) de la Panda, première du nom, avaient largement joué en sa faveur. C'est cette même recette que Fiat a appliquée pour sa remplaçante. Toujours accessible, avec un prix d'attaque fixé à 7 700 euros en France, toujours simple, même si elle n'est pas dénuée d'éléments de confort et de sécurité devenus indispensables aujourd'hui. Elle est le fruit d'une riche expérience dans la conception et la commercialisation de petites voitures des villes. Une différence notable toutefois par rapport à sa devancière, la Panda est désormais une 5 portes, alors que l'ancienne était uniquement disponible en 3 portes. Un plus pour une voiture de cette catégorie, et pour l'usage, citadin, qui en sera presque exclusivement fait. Comme pour la première génération, une déclinaison "Panda 4x4" est également prévue, tout

FOCUS Les précédents chez Fiat Depuis 1964, date de la création de l'élection de la voiture de l'année, Fiat Auto, grâce à Fiat, Lancia et Alfa Romeo, a trusté 11 fois la première place : avec la 124 (1967), la 128 (1970), la 127 (1972), la Lancia Delta (1980), la Fiat Uno (1984), la Tipo (1989), la Punto (1995), la Bravo-Brava (1996), l'Alfa 156 (1998), la 147 (2001) et donc la Fiat Panda (2004).

comme, probablement, une version 3 portes.
Pour la première fois, une voiture du segment A, celui des petites citadines, est récompensée du prix de la voiture de l'année. La Panda a ouvert une brèche qui n'est pas prête de se refermer compte tenu des nouveautés attendues dans ce segment dans les années à venir. La remplaçante de la Renault Twingo et l'arrivée de la Peugeot 107, chacune avec leur lot d'innovations, en sont de bonnes illustrations. Ces nouveautés se présentent également comme de futures rivales pour la petite Fiat, et il est donc essentiel pour la Panda de tirer profit du titre de voiture de l'année 2004.
Cette récompense tombe à point nommé pour Fiat Auto et pour son réseau chahuté au cours des derniers mois (baisse de 9,4 % des ventes pour le groupe, et de 10,1 % pour la marque Fiat depuis le début 2003). Elle vient remobiliser des équipes qui misaient déjà beaucoup sur ce produit et pour lequel 560 millions d'euros ont été investis. Mais de ce titre ne dépend pas forcément un succès commercial. Le titre 1996 des Bravo-Brava n'avait pas empêché ces deux versions de faire un flop commercial. Malgré le titre de voiture de l'année 1996, ce duo n'a jamais réussi à percer. Si la Panda poursuit sur le chemin du succès, elle pourrait bien rester dans l'histoire de l'automobile comme le Saint-Bernard de Fiat. "L'Elue". Gageons que les 240 000 ventes attendues pour 2004 seront au rendez-vous.

Philippe Armengaud

ZOOM "Un modèle est éligible, mais pas ses dérivés" Le concours de la voiture de l'année respecte un règlement exigeant, obligeant à une sélection drastique des prétendantes. Le critère de diffusion est essentiel : le véhicule doit être lancé simultanément dans 5 pays en Europe et avoir un potentiel de ventes annuelles supérieur à 5 000 unités. Mais il est un autre point qui élimine d'office un certain nombre de prétendantes : "Les voitures éligibles doivent être exclusivement de nouveaux modèles, et non pas être des évolutions esthétiques de modèles existants, ou disposer d'un nouveau moteur ou d'une nouvelle transmission", explique le comité d'organisation. Exception faite, cette année, de la C3 Pluriel. Face avant différente de la C3 et concept réellement innovant lui ont ouvert les portes du concours. "Mais la règle reste qu'un modèle est éligible, mais pas ses dérivés", explique Francis Monsenergue de l'Automobile Magazine, membre du jury. Par "dérivés", entendez les versions break et les déclinaisons de portes et de coffre. Mégane CC et 307 CC n'étaient donc pas éligibles cette année.