Fiat : Laissez le charme agir !
...Non que la Fiat Croma ou la Lancia Ypsilon Sport ne méritent pas le détour, mais la marque milanaise du groupe a placé la barre très haut avec le coupé Brera et la 159. Le dernier-né de la famille des coupés Alfa est splendide et, chose rare, il est finalement très proche du concept-car Brera qui avait fait sensation il y a tout juste deux ans sur ce même Salon. Dessiné par Giorgetto Giugiaro, ce rêve est enfin devenu une réalité. Commercialisé en fin d'année, ce coupé 2+2 sera assemblé chez Pininfarina. En effet, bien que concurrent de Giugiaro, le designer italien est aussi un "constructeur" puisqu'il assemble de nombreux véhicules. Depuis que Peugeot a décidé de rapatrier le coupé 407, Pininfarina n'a de cesse de regarnir son usine car, en plus de l'Alfa, la Ford Vignale et la Mitsubishi Colt Coupé-cabriolet feront bientôt leur apparition sur les lignes de montage. Fin de cette parenthèse industrielle, revenons au Brera. Il repose sur la toute nouvelle plate-forme que la marque utilise également pour la 159. Développée en collaboration avec Saab, cette nouvelle plate-forme premium a été, pour l'occasion, raccourcie d'une petite vingtaine de centimètres. Lors de son lancement, le Brera sera disponible avec trois motorisations, deux essence et une Diesel. Avec un tel plumage, Alfa n'a pas droit à l'erreur pour le ramage. Sur le papier cela s'annonce bien. L'entrée de gamme Brera sera constituée par un 2,2 l JTS de 185 ch, puis viendra ensuite un 3,2 l V6 de 260 ch. Deux nouvelles mécaniques dans la maison Alfa puisque ces dernières sont issues de la constellation GM. Par exemple, bien que largement revu par les ingénieurs italiens, le V6 3,2 l a des origines australiennes. En effet, il sort de l'usine de Holden, une marque du géant américain. Fini le 3,2 l V6 "maison", fabriqué à Arèse, mais pour juger, on attendra les essais. Il faut également noter que cette mécanique sera systématiquement associée, même sur la 159, à la transmission intégrale Q4.
Montée en gamme de la 159
Autre mécanique, qui n'aurait sans doute pas eu sa place dans un tel coupé il y a seulement dix ans, le 5 cylindres 2,4 l Diesel Multijet. Avec ses 200 ch, cette mécanique italienne devrait également offrir du caractère au Brera. Quel sera le prix de cette beauté fatale ? Ne va-t-elle pas tuer le Coupé GT ? Chez Alfa Romeo, il n'y a aucun doute sur la deuxième interrogation. Bien que tous deux soient des coupés, le contenu de chaque modèle et donc son prix éviteront toutes équivoques. Si, aujourd'hui, le premier prix pour un coupé GT se situe aux alentours de 27 000 e, le ticket d'entrée dans le monde Brera ne devrait pas être loin des 35 000 e. Il sera commercialisé en fin d'année, et il faudra donc s'armer de patience pour découvrir entièrement, et notamment sur les routes, ce coupé hors normes. Vivement les essais ! En revanche, la découverte de la 159 sera plus rapide. Avec cette nouvelle berline, Alfa veut clairement aller marcher sur les plates-bandes des constructeurs allemands. Plus grande, mieux finie, mieux équipée, en un mot, plus aboutie, la 159 sera fatalement plus chère que la 156. Comme le Brera, la 159 pourra compter sur son design. En effet, les deux modèles partagent, à quelques détails près, une même face avant. Côté mécaniques, elle sera moins exclusive que le coupé en proposant six possibilités. La gamme essence en comptera trois, avec un 1,9 l de 160 ch et les 2,2 l de 185 ch et V6 3,2 l de 260 ch que l'on a déjà évoqués avec le Brera. Quant au Diesel, là aussi trois mécaniques seront disponibles. Le bloc 1,9 l JTD sera bien évidemment de la partie avec une variante 16 soupapes de 150 ch et une de 8 soupapes seulement développant 120 ch. Des mécaniques performantes et agréables dont nous avons déjà pu découvrir les capacités sur les Opel Vectra et les Saab 9-3. Le 2,4 l JTD Multijet viendra coiffer la gamme Diesel avec ses 200 ch. Une cavalerie que l'on retrouvera également en haut de la pyramide des moteurs de nouvelle gamme Croma, l'autre star transalpine de ce Salon de Genève.
Nouvelle Croma : berline ou break ?
Croma, un nom qui nous ramène à 1985, l'année du lancement de la première berline Fiat à s'appeler ainsi. On croyait cette appellation définitivement disparue après l'arrêt de la production du véhicule en 1994, mais Fiat en a décidé autrement. Après le retour en grâce de la Panda, Fiat en espère tout autant pour sa grande berline produite dans l'usine de Cassino. Berline ou break, d'ailleurs ? Les avis divergent. Les communications officielles présentent la Croma comme une "évolution raffinée du break". En France, la communication pencherait plutôt sur une berline, notamment à cause de son positionnement prix. En effet, l'entrée de gamme Diesel (1,9 l JTD 120 ch) devrait être facturée aux environs de 24 000 e. Quoi qu'il en soit, berline ou break, l'essentiel pour le constructeur italien est de le vendre. A l'échelle hexagonale, où le lancement interviendra le 9 juin, cette ambition a été traduite avec un objectif de 1 700 unités d'ici la fin de l'année. Afin de réaliser ce volume, la nouvelle Fiat comptera dès le lancement sur un 2,2 l essence de 147 ch et, surtout, sur les deux mécaniques Diesel, les 1,9 l JTD de 120 et 150 ch. Cette gamme sera complétée en fin d'année par une petite mécanique essence 1,8 l de 136 ch et, à l'opposé, par le 5 cylindres Multijet de 200 ch. Enfin, impossible de terminer ce tour d'horizon italien sans évoquer Lancia. Cette année, Lancia n'a pas dévoilé de concept-car fantastique telle la Fulvia qui avait électrisé les foules à Francfort en 2003. Place au concret ou presque ! En effet, même si l'Ypsilon Sport, réalisé en collaboration avec Zagato, reste pour l'heure un concept, notamment dans sa définition intérieure, on peut d'ores et déjà affirmer que cette Ypsilon boostée aura une vie après Genève. Un zeste de sportivité qui fera sans doute plaisir à ceux qui, faute d'avoir connu les lointaines Aurélia et consœurs, avaient découvert Lancia au travers des Stratos ou des Delta Intégrale. Certes, on en est très loin mais qui sait, dans 30 ou 40 ans, Lancia rebâtira peut-être son image sur son parcours, le siècle dernier, en championnat du monde des rallyes !
Christophe JaussaudVoir aussi :
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