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Constructeurs

Feu vert de l'Italie pour le prêt garanti à... FCA Italy

Publié le 25 juin 2020

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
L’État italien vient d'accorder sa garantie pour un prêt bancaire de 6,3 milliards d'euros obtenu par FCA. Toutefois, le gouvernement précise que ce soutien ne vaut que pour la filiale locale et qu'il surveillera les engagements pris.
FCA a obtenu la garantie de l'Etat italien, à hauteur de 80 %, pour un prêt bancaire de 6,3 milliards d'euros.

L'Etat italien a donné, mercredi 25 juin 2020, son feu vert à une garantie publique sur un prêt de 6,3 milliards d'euros à FCA, fragilisé par l'impact de l'épidémie de coronavirus et qui doit prochainement fusionner avec son homologue français PSA. "C'est une opération qui vise à préserver et renforcer la filière automobile italienne et relancer les investissements, l'innovation et l'emploi dans un secteur stratégique pour le futur économique et industriel du pays", a annoncé le ministre de l'Economie Roberto Gualtieri, dans un communiqué.

FCA a sollicité ce prêt et demandé une garantie publique, en expliquant qu'il était essentiel pour financer ses activités en Italie et aider tout le secteur à surmonter la crise déclenchée par la pandémie. Cette ligne de crédit "sera exclusivement consacrée aux activités nationales du groupe et au soutien des plus de 10 000 petites et moyennes entreprises qui composent le secteur automobile en Italie", a précisé mercredi soir FCA dans un communiqué. "Face à une crise sans précédent, c'est un exemple d'union des forces de l'Italie pour sauvegarder un écosystème industriel vital", a déclaré Pietro Gorlier, à la tête du secteur Europe, le Moyen-Orient et Afrique (EMEA) du groupe, cité dans le communiqué. Selon la presse italienne, FCA s'engagerait aussi à ne pas délocaliser ou supprimer des emplois avant 2023.

Le prêt, accordé par la banque italienne Intesa Sanpaolo, est garanti à 80 % par Sace, l'agence italienne de crédit à l'exportation, système prévu dans le cadre d'un récent décret pris pour aider les entreprises à faire face à la crise du coronavirus. Cette demande de garantie publique a un temps déclenché un débat dans la péninsule où une partie de la classe politique a réclamé des contreparties, alors que le siège légal du groupe FCA est situé à Amsterdam, son siège fiscal à Londres et une partie de ses activités aux Etats-Unis et dans d'autres pays européens. Le prêt est accordé à FCA Italy et Roberto Gualtieri a précisé que "le gouvernement vérifierait la mise en œuvre des engagements pris par FCA Italy" en termes d'emplois.

Des investissements en hausse

Une source proche du dossier a précisé à l'AFP que le groupe allait augmenter de 200 millions d'euros son plan d'investissements en Italie, pour le porter à 5,2 milliards d'euros, dans le cadre de ce prêt. "FCA Italy et les sociétés italiennes du groupe FCA ont confirmé leur engagement à mettre en œuvre leur vaste plan d'investissement pour l'Italie, plan qui constitue la base de la transformation du secteur automobile italien vers un avenir à faibles émissions, alimenté par des véhicules hybrides et électriques et toujours plus connecté", précise FCA.

Le constructeur emploie en Italie près de 55 000 salariés dans ses 16 usines et 26 sites dédiés. Le groupe dit travailler avec 5 500 sous-traitants dans la péninsule, pour près de 200 000 emplois. Secteur clé de l'économie italienne, comptant pour 6,2 % du PIB national, l'automobile a été touchée de plein fouet par les conséquences de l'épidémie de coronavirus. Le pays est resté confiné pendant de longues semaines, mettant à l'arrêt les activités productives comme celles de l'automobile.

Pas de changement pour la fusion

FCA est engagé dans un processus de fusion avec le français PSA pour donner naissance au quatrième constructeur mondial. Ensemble, les deux groupes ont cumulé en 2019 environ 170 milliards d'euros de chiffre d'affaires et vendu près de 8 millions de véhicules. Malgré la crise, PSA et FCA prévoient toujours de boucler leur mariage "d'ici la fin du premier trimestre 2021", ont indiqué récemment les deux groupes, alors que la Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie.

L'exécutif européen craint que l'opération ne nuise à la concurrence sur le marché des véhicules utilitaires, sur lequel les deux groupes occupent "une position forte". Les deux constructeurs avaient annoncé en mai 2020 qu'ils renonçaient au versement d'un dividende ordinaire de 1,1 milliard d'euros chacun prévu dans le cadre de leur mariage, en raison de la crise du coronavirus. Cependant, FCA est encore censé verser un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d'euros à ses actionnaires, tandis que PSA doit distribuer aux siens sa participation de 46 % au capital de l'équipementier français Faurecia. Ce montage suscite des interrogations car la capitalisation boursière de Faurecia a fondu d'environ un tiers depuis l'annonce des fiançailles en décembre 2019. (avec AFP)

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