Entretien avec Eric Wépierre, président de Chevrolet France
Journal de l'Automobile. Avec 9 140 immatriculations (+ 2,2 %), comment jugez-vous l'année 2008 de Chevrolet ?
Eric Wépierre. Il faut remettre les choses dans leur contexte. D'abord nous connaissons une forte croissance au niveau européen depuis notre implantation en 2005 avec notamment 33 % de progression en 2007, puis l'an dernier avec une nouvelle croissance de 11 %. En 2008, nous avons même dépassé notre objectif de 500 000 unités en immatriculant 507 000 véhicules. En ce qui concerne la France, nous avons enregistré en 2007 une hausse de 18 %, sur une performance de la marque en Europe de l'Ouest de + 10 %. Alors, afficher 2,2 % d'activité en 2008 sur un marché qui recule, cela me paraît satisfaisant. D'autant plus que l'an dernier, le décollage a été assez tardif. Nous avons eu, en effet, des difficultés de disponibilité sur nos produits phares.
JA. Lesquels précisément ?
EW. Alors que la demande sur la Kalos était importante en début d'année, notamment provoquée par l'écotaxe, nous n'avons pas pu honorer toutes les demandes. Quant à l'Aveo, qui remplaçait la Kalos, elle n'est arrivée qu'en fin d'année, après le Mondial de Paris. Tout cela fait que, sur ce segment, nous n'avons pas progressé. Ce qui est dommageable compte tenu de sa vitalité cette année. Malheureusement, nous avons également manqué de disponibilité sur la Matiz. Ce qui nous a, là encore, fait perdre des commandes. Néanmoins l'an dernier, la Matiz a représenté 45% de nos ventes. Le couple Kalos-Aveo a lui réalisé 20% de nos immatriculations, tout comme le Captiva. Enfin, Lacetti et Nubira ont constitué 10%, puis l'Epica 5%.
JA. Le réseau a-t-il été déçu de ne pas tirer pleinement profit de la restructuration du marché ?
EW. Cela a, en effet, un côté assez frustrant. C'est certain. Mais c'est aussi très confortable de fonctionner en flux tendu. Cela nous évite d'avoir de sérieux problèmes de stock et met nos distributeurs à l'abri de problèmes de trésorerie. Néanmoins, nous faisons le nécessaire pour avoir de la disponibilité sur nos produits en 2009, de manière à être moins pénalisés que l'an dernier. Cette année, nous devrions avoir un nombre d'Aveo suffisant. Celle-ci est entrée en production sur notre site polonais en septembre dernier.
JA. Quelle place tiendra Chevrolet en France cette année ?
EW. Le marché est tellement volatil et fluctuant qu'il est hasardeux de faire des estimations. Le bonus-malus a changé la structure du marché. Nous avons donc dû revoir totalement nos plans. Cela étant, nous nous battons pour maintenir nos ventes sur tous les segments car cela est impératif. Nous venons notamment de lancer une offre de TVA offerte sur le Captiva. Cette année, comme l'an dernier, nous sommes totalement en ligne avec la préoccupation majeure des français qui est le pouvoir d'achat. Nous allons donc poursuivre notre communication sur le sujet. D'ailleurs, la Cruze, que nous attendons pour le 2e trimestre, sera, elle aussi, dans cette logique.
JA. Comment se porte aujourd'hui le réseau et quels sont vos projets pour 2009 ?
EW. Nous avons aujourd'hui 144 points de vente pour 120 contrats et 152 points de service. Nous couvrons actuellement entre 80 et 85 % du territoire. Aujourd'hui, notre priorité n'est pas de développer notre maillage. Nous aurons des opportunités que nous saisirons naturellement, mais le développement du réseau pour 2009 se fera avant tout sur un axe qualitatif. Sur les hommes, les process, la signalisation, la réception, l'après-vente… L'an dernier, nous avons enregistré l'arrivée de 16 nouveaux distributeurs, parmi lesquels de grands noms de la profession avec Priod, Andréani, Sipa, Gerbier Mosca… ce qui témoigne de l'attractivité de la marque.
JA. Les difficultés actuelles ont-elles conduit GM à revoir ses ambitions pour l'Europe ?
EW. Pour 2009, l'objectif final est toujours d'atteindre le million de véhicules par an d'ici 2012. Pour la France, nous devrons alors atteindre les 20 000, c'est-à-dire 2 fois plus qu'aujourd'hui. D'ici là, nous aurons renouvelé l'intégralité de la gamme et nous aurons développé notre présence sur de nouveaux segments. L'année qui vient de s'écouler n'entame en rien le potentiel de la marque en Europe.
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